:: The West Wing : Les Couloirs de la Maison Blanche ::

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Communication

 

Auteur : Anna
Titre : Verrouillages…
Copyrights : Les personnages de la série " A la Maison Blanche " sont la propriété de leur auteur Aaron Sorkin, des producteurs et de la chaîne qui détient les droits de diffusion. La publication de fanfics n'a pas de but lucratif : " je ne touche pas de droits là dessus ! "
Personnages : Sam & Mallory
Résumé : Une fois n'est pas coutume, la Maison Blanche subit un nouveau verrouillage.
Genre : Scène manquante de " Isaac et Ismael ".
Feedbacks appréciés.
Le texte est la propriété de l'auteur.
J'ai fait très bref cette fois ci, ne m'en veuillez pas. La prochaine sera plus longue.

Sam était assis devant une table et avait une vue sur l'ensemble des étudiants dans la cafétéria. Il n'y avait rien d'autre à faire, le ministère des Finances attendrait. Ca n'avait rien de désagréable de partager son savoir avec des jeunes qui ne demandaient que ça.

" Pourtant…ces 100% d'échecs…ça ne les empêche pas de continuer. "

" Non ! " répondit Sam en souriant. " Ca ne les empêche pas de continuer. Mais, vous, si vous défendiez votre cause, ou…un idéal, une valeur, ne vous accrocheriez-vous pas à ce à quoi vous croyez malgré vos 100% d'échecs ? "

" Vous prenez leur défense en disant cela ? "

Sam réfléchit un instant.

" Ma foi…on ne peux pas exactement les blâmer d'agir par passion, par croyance, par valeurs et par conviction. Nous pouvons seulement les blâmer d'avoir de telles convictions. "

" Vraiment ? "

Sam se retourna tandis que les élèves tournèrent également la tête vers l'endroit d'où leur était parvenue la voix.

" Nous pouvons seulement les blâmer pour leurs convictions ? " demanda la jeune femme avec étonnement.

" Pour quoi d'autre ? " demanda Sam.

" Ce n'est pas un peu facile de prétendre ça ? Ca résoudrait pas mal de choses, je suis d'accord, mais n'est-ce pas une solution facile ? "

" Mallory…je n'ai pas vraiment envie d'entrer dans cet débat avec toi ! " dit Sam en secouant la tête.

Les élèves observaient la scène en silence.

" Au contraire, je ne vois pas de meilleur moment pour en parler ! "

Josh se racla la gorge et montra Mallory d'un geste de la main.

" Mallory O'Brien est la fille du Secrétaire Général de la Maison Blanche, elle est également institutrice. Ce sont des élèves de la classe présidentielle venue en visite d'étude. " Josh termina les présentations.

Mallory quitta le pas de la porte et se rapprocha de Toby et C.J.

" Ca arrangerait tout le monde si la simple question à se poser était : 'Défendent-ils les bonnes valeurs ?' Le problème est que ce n'est pas la réelle question. D'ailleurs, on ne peut pas affirmer qu'il y ait une question pour déterminer qui a raison, ou qui a tort. "

Un élève dans le fond de la salle leva la main et Mallory le regarda pour l'inciter à prendre la parole.

" Raison ou tort, ça n'a pourtant pas empêcher de commettre des attentats ! "

" C'est exact. Et je ne remets pas en doute le fait qu'ils aient eu tort de ce point de vue là. Quelle que soit les raisons qui nous motivent, le crime est un délit, sévèrement réprimé par la loi. Les milliers de morts à New York n'ont pas lieu d'être. On ne tue pas un être humain, peu importe la raison. Et ils ont eu tort. "

" N'est-ce pas exactement ce que je viens de dire ? " dit Sam en soupirant légèrement.

" Pas du tout ! " laissa éclater Donna.

C.J. et Toby se lancèrent un regard et Josh observa Mallory qui secouait la tête après la réplique de Sam.

" Non ! Ce n'est pas du tout pareil. Ils ont eu tort parce que c'est porté atteinte à la dignité humaine. Mais comment pouvons nous affirmer que les idées pour lesquelles ils se battent sont les mauvaises ? "

" Vous ne trouvez pas ça…inconcevable qu'on ne puisse pas crier ce que bon nous semble dans un match de football ? " demanda une jeune fille sur sa gauche. Mallory la regarda en souriant.

" Un exemple de Josh ? Bien sûr que je trouve ça frustrant de ne pouvoir crier ce que bon me semble dans un match de foot, et je serai encore pus frustrée si on m'empêchait d'y aller. Il y aurait de quoi me révolter. Je suis contre. Absolument contre ce principe. Je suis contre de nombreux principes. Je suis contre le principe d'une société masculine qui rabaisse plus bas que terre les femmes. "

" Oui ! Mallory est réputée pour l'ardeur qu'elle met à être intégrée en tant que femme dans un monde d'hommes. "

" Merci Sam. Mais je crois que c'est ce que nous cherchons toutes. Pourquoi ? Parce que vous imaginez vivre dans un monde dominé par les hommes ? Où vous ne pouvez sortir de chez vous ? Aller à l'école ? Travailler ? Vous maquiller ? Mettre votre plus joli décolleté pour votre fiancé ? (sourires des jeunes filles) Bien sûr que non. C'est notre culture. Nous avons grandi ainsi. Bercés, tous autant que nous sommes dans un monde où les femmes ont leur place que personne ne peut renier même ceux qui le voudraient. C'est notre culture, ce sont nos valeurs. Et elles ne sont pas uniques. C'est triste à dire, mais c'est le cas. Bien sûr que je trouve ça inconcevable que les femmes Afghanes soit traitées de la sorte. "

" Ca rejoint toujours ce que je disais ! " s'exclama Sam.

" Ca ne rejoint pas ce que tu disais et encore moins la façon dont tu le disais. La manière dont tu l'as dit laisse entendre que nous avons raison et qu'ils ont tort. Hors…ce n'est pas le cas. C'est là où je voulais en venir. "

" Excuse moi Mal…mais…tu es en train de dire qu'ils ont raison une fois de plus ! " dit Josh en soutenant cette fois Sam.

" Non. Je ne dis pas qu'ils ont raison. J'essaie de dire que nous avons tort. Que malgré ce que nous pensons, malgré le fait que c'est bel et bien notre pays qui a été touché par les attentats, il se peut que nous soyons responsables de ce qui arrive. "

" Comment ça ? " demanda un élève.

" A la fin de la guerre froide, à la chute du communisme, il ne restait qu'une puissance au monde. Un modèle. Le seul vers qui tous les regards étaient tournés. Les Etats-Unis régnaient en maître absolu sur le monde. Et c'est encore vrai aujourd'hui. Nous sommes une superpuissance, nous sommes un modèle unique, et nous sommes les seuls. C'est quand même quelque chose d'impressionnant. On se lève le matin, et on se dit : 'Wow, je suis citoyen de l'Etat le plus puissant du monde…' Si on veut. Mais parce qu'on est l'Etat le plus puissant au monde, on peut se permettre tout et n'importe quoi ? Parce que quoi que nous fassions, c'est toujours approuvé. Nous avons toujours raison. Pourquoi ? Parce que nous sommes la première puissance mondiale. Une superpuissance. C'est super ! C'est même extra ! Et en plus, ça permet d'oublier les crimes qu'on a perpétré, les erreurs qu'on a fait, et surtout…ça occulte les erreurs qu'on va faire. "

Il n'y avait plus un bruit dans la cafétéria. Les élèves étaient en suspens. En attente d'une suite. Mallory avait ses mains sur ses hanches. Sam regardait son paquet de cacahuètes fixement. Toby avait son doigt sur son front. C.J. et Donna regardaient Mallory, puis Sam, puis Josh. Josh était sans doute le seul à sourire. Bien que tous ignoraient pourquoi.

" Ils ont tort, c'est indéniable. Et nous aussi. "

Sam la regarda dans les yeux et ils échangèrent un sourire au bout de quelques secondes interminables.

Josh avait pris la relève. Mallory avait pris une chaise et s'était assise près de Sam.

" Qu'est-ce que tu fais là ? "

" J'étais venue voir mon père, je voulais lui parler. "

" Tu as pu le voir ? "

" Non. Margaret m'a dit qu'il était avec Ron Butterfield. Je n'en sais pas plus. "

" Nous non plus, on ne sait pas ce qui se passe. "

Sam regardait Mallory qui n'avait pas bonne mine. Il appuyait son coude contre la table.

" Ca ne va pas ? "

" Je suis inquiète, c'est tout. "

" Pourquoi ? "

" Pour tout. Je me dis que s'il devait y avoir un nouvel attentat, et que la Maison Blanche était visée, et que cette fois, il atteignait sa cible… "

Sam posa son doigt sur sa bouche pour l'empêcher de parler.

" C'est pas la Mallory que je connais qui parle, là ! Tu ne devrais pas t'inquiéter, la CIA… "

" Oui, elle a fait du bon boulot jusqu'ici la CIA ! "

" Je crois que le Président en a déjà parler avec ses chefs d'Etat Major. " répondit Sam en tentant de faire sourire Mallory.

" Bref…je suis assez perplexe. "

" Je suis confiant, ça ne se renouvellera pas. "

" Oui, mais dès que j'apprends qu'il y eu un verrouillage je suis morte de peur. Et là, je me retrouve enfermée aussi, et je ne crains rien. C'est quand même étrange."

Le Président et son épouse entrèrent dans la salle de la cafétéria, les élèves se levèrent aussitôt, très impressionnés de rencontrer Josiah Bartlet. Il ne resta pas longtemps, seule Abby décida de rester pour parler un peu. Sam choisit cet instant pour regagner son bureau. Il partit le premier. Mallory attendit quelques instants, elle entendit le récit d'Abby. Isaac et Ismael. Les deux frères.

Malgré les différences de ces deux enfants, l'histoire, bien qu'on la néglige, stipulait qu'ils se réunirent pour la mort de leur père. Mallory, en entendant cela, regarda Abby. Elle se demandait si l'histoire se vérifierait et si réellement, on pouvait mettre à plat toutes les différences et vivre en parfaite harmonie avec des gens différents. Elle aurait aimé avoir l'espoir de connaître un jour un monde comme celui ci. Elle doutait pourtant que cela fusse possible. Du moins, pas dans l'immédiat, et sûrement pas demain. Elle ne serait sans doute plus là pour voir les guerres disparaître, pourtant, Dieu savait qu'elle voulait.

Donna informa la Première Dame que tout était fini. Elle remercia et félicita les élèves, les encouragea, et prit congés. Josh eut le mot de la fin. Pluralisme.

" Vous voulez les rendre fou ? Alors affichez vos opinions ! Et n'en affichez pas qu'une seule ! "

Chaque être est unique, chaque être est différent d'un autre ! Pourquoi devrait-il afficher les même opinions que son voisin. Elle était d'accord. Pour la paix et la démocratie, contre les guerres et l'arbitraire, la meilleure arme était le pluralisme et la diversité.

Elle prit ses affaires et sortit dans le couloir que Sam avait emprunté également. Il attendait, près de la porte. Adosser contre le mur.

" Ca fait longtemps que tu es là ? "

" Je t'attendais " lui dit-il.

Elle s'adossa à côté de lui contre le mur et ils restèrent silencieux.

" Ces gosses ont eu beaucoup de chance de parler avec vous tous. "

" Tu avais raison. "

" A quel propos ? "

" Tu sais très bien de quoi je parle. Ils ont tort et nous aussi. "

Mallory acquiesça en hochant la tête.

" Je sais. "

" Et c'est bien que tu l'aies dit car ils ont le droit de savoir. "

" Je crois qu'en effet, ils doivent le savoir. C'est à leur âge qu'il faut leur apprendre à être clairvoyant, lucide et objectif. Ca ne sert à rien de les endoctriner et de leur dire que nous sommes les bons, que ceux qui ne sont pas avec nous sont forcément mauvais. "

" Oui. "

" Si on fait ça, nous nous rendons nous même criminels, nous leur ôtons leur liberté de penser, et ça c'est un crime grave ! "

" Encore une fois tu as raison. "

" Je n'ai pas fait ce beau discours devant eux pour te rabaisser, Sam ! "

" Je le sais. "

" Pourtant tu sembles croire le contraire et m'en vouloir. "

" C'est à moi que j'en veux…c'est à croire qu'on ne peut pas dire quelque chose sans qu'on s'engueule ! "

Mallory poussa un petit rire.

" Je crois que c'est ce qui fait qu'on est si bien ensemble, tu ne crois pas ? "

" Je vais te dire ce que je crois. A chaque fois que nous nous disputons, que ce soit pour quelque chose de futile, comme le parrainage scolaire, ou pour quelque chose de sérieux comme l'état du monde, je me moque d'être celui qui a raison ou qui a tort. Ce qui compte le plus pour moi, et je m'en suis rendu compte aujourd'hui, c'est que je tiens beaucoup trop à toi pour te perdre. Et je serai toujours reconnaissant à Dieu que tu aies annuler ton voyage à New York le 11 Septembre. Chaque fois qu'il y a un verrouillage, je t'imagine angoissée et morte de peur, c'est plus difficile que de penser que…je sais pas qu'un avion pourrait s'écraser sur la Maison Blanche. C'est beaucoup plus difficile, crois moi. "

Mallory buvait les paroles de Sam. Elle souriait.

" Je t'aime Sam. "

Quelle ironie ! Ce n'était pas la première impression qu'il avait eue.

" Il se pourrait bien que je t'aime aussi. On rentre ? "

Il lui offrit son bras et ils traversèrent le couloir jusqu'au bureau de Sam.

FIN






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