:: The West Wing : Les Couloirs de la Maison Blanche ::

Salle de Briefing

Bureau Ovale

Salle Roosevelt

Communication

 

Prise d'Otages et cas de Conscience

Droits Divers : Les lieux et personnages de cette fanfic sont la propriété d'Aaron Sorkin et John Wells, ainsi que la chaine de diffusion de The West Wing, la NBC.
Le Texte est la propriété de l'auteur.
NB : C'est ma première fanfic, et je serai curieuse de connaitre votre avis, alors n'hésitez pas à m'envoyer vos commentaires qui sont les bienvenus.

  • Washington-23h30

Dans le calme de la rue, et à a la clarté de la lune, Sam et Mallory restaient silencieux. Ils appréciaient tous deux la paix qui régnait dans la nuit douce et étoilée. Main dans la main, ils avançaient à petits pas, profitant de chaque seconde. Et ils continuèrent ainsi jusqu'à la porte de l'immeuble de Mallory. Elle retira fébrilement sa main de la sienne et rechercha ses clés dans son sac.

" Tu as passé une bonne soirée ? "lui demanda Sam. Son sourire ne trahissait pas une certaine anxiété. Avait-elle réellement passé une bonne soirée ?

" Qui a dit que la soirée était terminée ? "lui demanda Mallory en guise de réponse.

Oui, elle avait du passer une bonne soirée. Elle ne se serait sans doute pas aventurée à l'inviter chez elle si elle avait passé une mauvaise soirée. Il baissa les yeux, fixant les doigts de la jeune femme. Si fins, si pâles. Il aurait voulu dire oui. Rester toute la nuit avec elle, et se réveiller à ses côtés. D'ailleurs, c'était le moment qu'il préférait, où une femme l'invitait à entrer chez elle. Une sorte de victoire, ou d'accomplissement. Il se sentait alors convaincu d'avoir accompli un exploit, une prouesse.

Il parlait lentement, et la regardait dans les yeux. Ses yeux scintillaient sous le clair de lune. De toute évidence, elle espérait qu'il l'accompagnerait. Il croyait même lire la certitude dans ses yeux. La connaissait-il mieux qu'il ne le pensait ?

" J'apprécie sincèrement ton…invitation… "dit-il d'un ton calme. " Mais…ce ne serait pas correct de ma part…d'accepter. De plus, on travaille tous les deux demain…et… "

Mallory le coupa alors, et lui dit d'un ton sincère qu'elle comprenait.

Ils esquissèrent tous les deux un sourire. Et comme pour donner la note finale à cette harmonie parfaite, il approcha doucement ses lèvres des siennes, et la quitta sur ce baiser tel une caresse. Il attendit que Mallory soit rentrée pour reprendre sa route et arpenter les trottoirs de Washington. Le sourire aux lèvres, un petit air lui passant par la tête, il se sentait pousser des ailes, et si les quelques passants ne l'avaient pas retenu, il se serait laissé aller à quelques pas de danse tant il se sentait bien. Bien.

  • Aile Ouest-8h15

Magnifique journée. C'était vraiment une splendide journée qui se levait pour Sam. Jamais les ennuis ne lui parurent aussi loin, et ses tachent quotidiennes lui apparaissaient soudain comme un réel plaisir. Il releva la tête vers la porte de son bureau pour apercevoir la silhouette fine de CJ. Il vit soudain à son visage que quelque chose la dérangeait. Mais qu'importait…la journée était splendide. Il se leva rapidement et rejoignit l'attachée de presse sur le pas de sa porte pour se rendre dans le bureau de Leo, réunion oblige. CJ ne prit pas la peine de répondre au " salut " plein d'entrain de Sam. Elle prit dès le départ le ton qu'elle prenait en temps de crise.

" On a un problème.

- Non, non, non, non, non…Figure toi qu'hier, j'ai passé la plus belle des soirées !

- J'ai besoin de toi pour parler à Leo "continua-t-elle.

" Et quand je dis, la plus belle des soirées…c'était merveilleux, un feu d'artifices !

- On vient d'avoir un appel du FBI.

- Pour la première fois, je crois que j'ai su m'arrêter quand je le devais.

- Les nouvelles ne sont pas réjouissantes.

- Elle avait un sourire…et des yeux…Et en plus, le restaurant n'était pas aussi mauvais que je le pensais.

- Deux individus retiennent des centaines d'enfants en otages.

- Et c'est étrange, car elle et moi d'habitude, on ne tient pas plus de cinq minutes sans se chamailler !

- Sam ! " s'indigna CJ.

Sam reprit un instant son sérieux, non sans perdre son sourire.

" Depuis quand tu as besoin de moi pour annoncer ce genre de choses à Leo ? "

Sans interrompre leur course élancée à travers les couloirs de la Maison Blanche, CJ révéla à Sam ce qu'elle n'avait pas pu lui dire jusqu'à présent.

" Il s'agit de Clearlake. L'école primaire de Clearlake est retenu en otage. "

A ce nom, Sam perdit son sourire, et alors que CJ continuait sa marche, il s'arrêta. Son visage devint pâle. Il ne bougeait plus, le petit nuage qui l'abritait depuis la veille au soir s'évanouissait tout à coup, et son cœur accéléra comme jamais.

  • Bureau de Leo-8h32

" Le FBI est resté très vague, ils ne savent pas…exactement…combien il sont, ni combien d'otages sont retenus, ni les raisons. "Devant les explications peu satisfaisantes de Mandy, Leo tentait de garder son calme. Sam n'entendait pas la même chose.

" C'est quand même leur boulot non ?

- Sam ! " Josh tenta de lui faire reprendre ses esprits. Même si Josh comprenait très bien son meilleur ami, il ne pouvait pas se permettre de le laisser perdre son sang froid dans une telle situation. Traiter des affaires comme celle là, ce n'était pas la première fois. A chaque fois, les nouvelles étaient bonnes ou mauvaises, mais dans tous les cas, il fallait les accepter. Ce jour là, une personne qu'ils connaissaient tous, la fille de Leo, une amie, était en danger, retenue prisonnière avec des centaines d'enfants. La situation n'avait pas d'égal.

" Je dirai qu'il faudra attendre environ une demie heure avant de savoir exactement ce qu'il se passe " dit Toby de son ton naturellement tranquille.

" Et en attendant ? On se tourne les pouces ? " demanda Sam excédé.

Leo prit une profonde respiration, tentant de chasser difficilement la peur qui compressait sa cage thoracique.

" Mandy, tu restes en contact permanent avec le FBI !

- D'accord.

- Josh…je veux que tu prennes contact avec le chef du FBI, vois ce qu'on peut faire.

- Oui.

- Toby ! Je ne te retiens pas, tu as déjà du pain sur la planche !

- Ne t'inquiète pas pour ça !

- CJ ! Pas de détails à la presse. Le strict minimum !

- Oui Leo.

- Maintenant dehors ! "

A peine ce mot prononcé, le staff se retira. Seul Sam resta devant le bureau de Leo, derrière lequel celui-ci le regardait incrédule.

" Et moi ? Je ne peux pas rester sans rien faire ! " déclara Sam.

Leo ne savait pas quoi lui demander. Devait-il l'impliquer dans toute cette histoire ou le mettre sur une autre affaire.

" Vois si Toby n'a pas besoin de toi !

- Mais…

- C'était un ordre Sam !

- Leo…

- On ne peut rien faire de plus, alors s'il te plaît, va t'occuper du discours sur les sciences et les arts avec Toby. "

Au fond, Sam ne voulait pas être impliquer dans l'affaire. Mais il savait aussi que ce discours ne l'aiderait pas à retrouver sa sérénité. Il se retourna et fit quelques pas vers la porte.

" Leo… " murmura-t-il.

" Quoi encore ? demanda-t-il avec une légère pointe de tendresse dans son ton bourru.

" Je suis désolé…On ne laissera pas Mallory, on ne la laissera pas là-bas ! "

Leo ne répondit pas mais lui offrit un sourire que Sam comprit aussitôt. Il quitta le bureau de son patron sur le champ.

  • Bureau de CJ-9h06

Et une fois de plus, Dany tentait de soutirer des informations à CJ. Ce qui au fond la mettait affreusement mal à l'aise et lui faisait se demander si les tentatives de Dany de sortir avec elle n'étaient pas seulement un moyen d'être le premier servi.

" Je n'ai rien à te dire de plus que ce que j'ai dit à tous les journalistes il y a à peine cinq minutes !

- Alors pourquoi as tu cet air si énervé et exaspéré de me voir ?

- Je suis toujours exaspérée de te voir dans mon bureau quand je voudrai que tu sois à des kilomètres ! " Le ton de CJ s'intensifia.

" Oui, mais de toute évidence, il y a quelque chose de plus. Tu crois que je ne le sais pas quand tu me caches des informations que la presse devrait savoir ?

- Je ne cache aucune information que la presse devrait savoir !

- Tu mens !

- Dany !

- CJ !

- Ca suffit ! Cette partie de la Maison Blanche est mon bureau, mon espace imparti, la pièce que je dirige comme je l'entend ! Et en ce moment j'entend que tu sortes par que je suis fatiguée de devoir rabâcher la même chose à chaque fois que tu y mets les pieds. Ce n'est pas parce que tu en pinces pour moi, et que tu ne m'es pas indifférent que je vais céder à ton regard de velours et te dévoiler tout ce que je n'ai pas à te dévoiler ! " CJ reprit son souffle après avoir sorti ce qu'elle avait sur le cœur.

Dany lui sourit et se dirigea vers la porte. Il secoua la tête.

" Ce n'était pas pour mon journal que j'étais là, mais pour te voir. Et savoir ce qui te tracassait tant que cela se lisait sur ton visage. Quoi que cela puisse être, je suis désolé que cela t'affecte tant. "

CJ passa une main dans ses cheveux et retira ses lunettes.

" La fille de Leo…des enseignants et enfants sont retenus en otage à Clearlake. Et le FBI ne sait rien. Nous ne savons rien. Sauf que le secrétaire général n'est plus qu'un père terrorisé pour son enfant. Comme le serons bientôt des centaines de parents. "

Un long silence s'installa durant lequel CJ imagina cette déclaration publiée dans tous les journaux.

" Je suis désolé. Tu as bien fait de ne rien dire aux journalistes. Leo n'a pas besoin de cette publicité. Merci de me l'avoir dit CJ. "

Dany quitta le bureau de CJ et celle ci soupira.

  • Clearlake-9h30

Réunis dans une même salle, élèves et enseignants étaient assis. Chaque instituteur était auprès de sa classe, rassurant comme il le pouvait ses élèves, effrayés et impressionnés par ceux qui les menaçaient avec des armes. Mallory fit de même avec ses élèves. A voix basse, elle les pria de ne pas faire de bruit, d'éviter de parler, et surtout de ne pas bouger.

" Ne vous inquiétez pas ! Il n'y aucun danger. Je vous le promet ! "

Elle voyait les larmes monter aux yeux de certaines petites filles, et fut surprise de voir des étincelles dans ceux de certains garçons…Pas étonnant, les armes…ça les passionnaient. Ils passaient leur récréation à jouer aux agents secrets…Au moins pendant ce temps là, la peur n'avait aucun effet sur eux, et dans un sens c'était rassurant. Au fond d'elle, rien n'était rassurant. Elle ignorait qui était ces deux types, ce qu'ils voulaient, et s'ils avaient l'intention de faire du mal à l'un d'entre eux. Vêtus de noir, cagoulés, elle avait l'impression de se retrouver dans un film…où une bande de déséquilibrés prenaient en otage une classe. Mais dans ce film, leur institutrice était seule, et livrée à elle même. Elle se savait entourée de ses collègues et savait également que la sécurité des enfants ne dépendait pas seulement d'elle.

  • Bureau de Sam-9h40

Un téléphone collé à l'oreille, il griffonnait des signes incompréhensibles sur son bloc de feuilles.

" Comment ? Vous ne pouvez rien faire ? Alors vous allez attendre ? Mais si vous attendez peut-être que des enfants vont mourir ! Je me moque de ce que vous penser, moi je pense à des familles qui s'inquiètent de voir leur progéniture rentrer à bon port ! "

Josh glissa sa tête dans l'embrasure de la porte et entra. Sam le remarqua mais ne lâcha pas le combiné. Le FBI n'avait aucune réponse, aucune solution. Ils conseillaient de patienter. Ils ne connaissaient même pas les motifs de cet enlèvement. Et Sam devenait fou. Etait-ce une équipe d'incapable qui avait été envoyée là bas ?

D'un mouvement violent il reposa le téléphone sur sa base.

" Ca ne sert à rien de t'énerver ! " intervint Josh. Non à rien, et pourtant.

" Je ne suis pas Leo. Je ne me suis jamais entraîner à rester calme devant une pareil situation !

- Sam ! Leo sait très bien que s'énerver ne résoudrai pas le problème. Et puis…tu n'as peut-être pas eu la bonne personne au téléphone. Un type qui ne savait pas. Ca arrive. Un novice. Un stagiaire. Ou peu importe. Mandy devrait en savoir plus.

- Comment tu…comment réagirais tu si…une…personne…à la quelle tu tiens…beaucoup…se retrouvait aux mains de personnes dangereuses dont tu ignores les intention ? " demanda-t-il d'un ton plus calme.

" Je ne suis pas un bon exemple ! Je crois que serai enragé contre la terre entière et que je m'engueulerai avec le FBI, sans parler du fait que je bousillerais mon téléphone, et…aussi mon crayon, mais seulement après avoir gribouillé des espèces de triangles de toutes sortes sur du papier brouillon jaune. " Il glissa un sourire à son ami qui le lui retourna.

  • Bureau Oval-11h58

Assis sur son bureau, le Président Bartlet avait une vue d'ensemble sur ses collaborateurs, installés autour de la table basse qui ornait le tapis présidentiel.

" Un homme du nom de Kingsley Trevis. Une femme. Dont on ignore le nom. Le FBI a réussi à établir un premier contact à l'intérieur de l'établissement. Il n'y a aucun blessé. Les deux individus sont d'abord passés par le bureau de la directrice qui a, à la demande de Trevis, fait se réunir toutes les classes dans une classe. A la suite de ça, le ravisseur à mis la directrice à la porte de son école et lui a demandé d'aller prévenir la police. C'est Mrs Ford qui a insisté pour prévenir le FBI.

- Merci Mandy. Josh ? " Le Président jeta un coup d'œil en direction de l'adjoint de Leo.

- On a vérifier avec le chef du FBI, Trevis est un gars clean et sans histoire. Il est divorcé, la femme pourrait être sa compagne. Il travaille depuis deux ans dans une station service. Le genre d'homme qui n'a rien à se reprocher sinon que d'avoir briser sa famille. Autrement dit : on n'a rien. "

CJ entra discrètement et se joignit au staff qui échangeait leurs points de vue. Elle vit Sam, silencieux, pensif. Elle le tira de ses pensées pour le prévenir que Toby avait besoin de lui.

" Ca ne peut pas attendre ? " demanda Sam toujours en pleine réflexion.

" Ce n'est pas une bonne idée de le faire attendre. Il ne dois pas en avoir pour longtemps. "

Tous observèrent le départ de Sam sans dire un mot. CJ informa alors le président qu'une conférence avait lieu dans les minutes à venir. Celui hocha la tête.

" Epargnez leur les détails CJ ! Le strict minimum.

- Oui Monsieur le Président. "

Et ainsi, Bartlet les libéra.

  • Bureau de Leo-12h30

Leo était assis sur le rebord de son bureau. Autour de la table, CJ, Josh et Mandy, prenaient la parole à tour de rôle. Toby avait pris place dans le fauteuil de son patron, un dossier appuyé sur les genoux. Et Sam ne pouvait faire autrement que de longer la pièce de long en large.

" Tu veux bien arrêter ton cirque ! Tu me fatigues ! " lui lança Leo.

Sam fit volte face et regarda les Leo. Il ne contesta pas, mais décroisa les bras qu'il avait replié sur son torse, en mit une dans un poche et secoua l'autre en cherchant ses mots.

" Très bien ! Le FBI ne fait rien ! Pourquoi ne pas en faire autant ! " dit-il d'un ton ironique.

" Sam ! " soupira Josh.

" J'en ai assez ! Je vais me rendre là-bas ! " reprit Sam.

" Hors de question ! " hurla Leo. " Ta place est ici ! Laisse les faire ce qu'ils ont à faire, ils n'ont pas besoin d'un blanc bec qui se prend pour un héros dans leurs pattes !

- Ta présence là-bas ne changera rien. " continua Mandy.

" Si ce n'est que tu seras plus angoissé que tu ne l'es ! " finit CJ.

" Tu crois ? " Sam continuait d'agiter sa main dans tous les sens. " Etre plus angoisser que je ne le suis actuellement est impossible ! Je doute qu'on puisse être plus à cran que je ne le suis vois tu !

- Ca suffit ! Non, c'est non ! " La voix de Leo retentit dans le bureau. " Tu n'es pas sans oublier que tu écris des discours, tu travailles pour le Président des Etats-Unis d'Amérique, et pour moi aussi. Et quand je te dis que tu restes ici, cela veut dire, tu restes ici ! Je ne veux pas te voir quitter le foyer de la Maison Blanche ! " s'insurgea le secrétaire général.

" Sinon ? " demanda Sam en glissant sa main dans son autre poche.

" On se passera de tes services ici ! "

Un silence s'installe alors. Le malaise grandit quand Josh se leva.

" C'est peut-être pas le moment de faire une sieste ! Je retourne travailler.

- Oui, allons-y, on a encore du pain sur la planche ! " dit Mandy pour soutenir Josh et inciter le groupe à sortir du bureau.

  • Clearlake-13h05

Depuis le début de la matinée, les élèves avaient été exceptionnels. Ils avaient été silencieux et extrêmement attentifs. Mallory redoutait surtout qu'il prenne cette mascarade pour un jeu et ne se soucient guère du réel danger. Mais elle s'aperçut enfin qu'ils comprenaient tous la gravité de la situation. Les deux ravisseurs avaient ôté leur cagoule, découvrant ainsi leur visage. Et Mallory en avait eu peur. Tout ce qu'elle avait pu voir ou lire dans des histoires policière lui revenait en mémoire. " Vous êtes à présent capable de nous identifier…nous allons devoir vous tuer ! " Puis, elle se résigna à ne plus y penser. La panique n'arrangerait rien dans une telle situation.

" Il est plus d'une heure ! " dit d'un ton las une collègue de Mallory.

" Les enfants doivent être morts de faim. Si seulement on pouvait… " Elle ne termina pas sa phrase. La complice du ravisseur s'approchait d'elles. Mallory et sa collègue s'était assises l'une près de l'autre, et se glissait de temps à autres quelques mots, lorsque le type au treillis s'éloignait. La complice s'approcha encore, comme pour participer à la conversation. Elle s'accroupit face aux deux jeunes femmes.

" Nous ne ferons pas de mal aux enfants si tout se passe comme nous le souhaitons. " Il n'y avait aucune animosité dans sa voix. Mallory sentit même une sorte de compassion.

" Ecoutez…Dites à votre…ami…que les gosses ont faim. " déclara Mallory.

" Ce n'est pas le moment… " dit-elle d'un ton hésitant. " S'il vous plaît, attendez une heure ou deux. "

Mallory releva la tête et regarda cette femme dans les yeux. Elle ne l'effrayait absolument pas. Elle lisait dans ses yeux de la peur, et de la honte. Elle ne voulait pas faire cela. Le cerveau de la bande c'était l'autre.

" Dans deux heures…Ces enfants seront exténués et la faim n'arrangera rien. Votre petit copain sera alors exaspéré par les pleurs et les ronchonnements ! " Mallory avait pris un ton qui n'avait rien d'amical. " Je vais me débrouillée toute seule. "

Son amie posa un regard interrogateur. Et elle vit Mallory se relever et appeler l'homme au treillis. Par amitié et solidarité, elle en fit autant, et s'approcha de lui aux côtés de Mallory.

" La ferme, retournez vous asseoir ! " Son ton n'admettait aucun refus. Pourtant.

" Attendez ! Ce sont des enfants, vous ne pouvez pas les priver de manger…A leur âge, on ne saute pas de repas, c'est criminel de faire ça à un enfant !

- Mal, c'est rien ! Calme toi !

- Mais quel genre d'homme êtes vous pour vous en prendre à des si petits ?

- Le genre d'homme capable de te mettre une balle dans la tête ! Retournez vous asseoir ! "

Mallory ne l'entendit pas ainsi. Elle continua sans relâche à le provoquer pourtant retenu par sa collègue. Agacé par le comportement de Mallory, l'homme n'hésita pas une seconde de plus et sortit son arme. Mallory ne semblait guère effrayée, même sous la menace d'une arme, contrairement à sa collègue qui tentait de l'entraîner vers la place qu'elles avaient quitté quelques minutes auparavant. Mais en une fraction de seconde, un coup de feu partit.

  • Aile Ouest-13h16

Sam, dans l'affolement, pris son manteau, l'enfila maladroitement et sortit aussi vite que possible de son bureau. Tout ce à quoi il pensait se résumait à un mot : Mallory. Avait-elle été blessée, ou même pire…tuée? Cette pensée lui revenait sans cesse et sans cesse depuis qu'il avait appris la nouvelle dans le bureau de Josh. Dans sa course à travers les couloirs, il tomba nez à nez avec son supérieur. Leo le dévisagea et remarqua le manteau qu'il avait glissé sur son dos. Il le regarda incrédule et demanda innocemment : " Tu vas chercher du café Sam ? "

Sam n'était guère d'humeur à plaisanter, et il n'avait pas plus de temps à perdre.

" Bon sang ! Est-ce que tu es devenu sourd ou il faut que j'engage un traducteur ! Tu ne quittes pas cet endroit !

- Leo, je…

- Non !

- C'est…

- J'ai dit non !

- Il s'agit de Mallory !

- Et quand bien même il s'agirait de ta mère, ce serait la même chose ! Tu reste ici !

- Je ne peux pas rester ici, Leo ! Mallory est peut-être blessée ! Si c'est le cas, il faut que quelqu'un soit à ses côtés !

- Et tu ne penses pas que son père ou sa mère pourrait être mieux placé que toi ?

- Ecoute Leo, j'ai franchement pas envie de débattre là dessus ! Mais j'irai là-bas…avec…ou sans ton accord. "

Leo leva les yeux au ciel. " Sam… "

" Leo…on perd du temps pour rien ! Tu veux me virer parce que je t'ai désobéis ? Ne te gêne pas ! Ce job…vaut bien moins à mes yeux que la vie de ta fille ! "

L'argument était convainquant. Leo ne trouva rien à redire. Et laissa Sam s'éloigner, et quitter la Maison Blanche ; Qu'allait-il bien faire là bas ? Le FBI n'avait pas besoin d'un amoureux transit pour régler leurs affaires. Mais " la vie de sa fille valait de sa fille valait bien plus à ses yeux que son job ". Qu'aurait-il pu redire à cela. Il repris sa route pour rejoindre son bureau et fut arrêté quelques pas plus loin par Donna.

" Leo ?

- Qu'est-ce qu'il y a Donna ?

- Le FBI vient d'appeler…

- Qu'ont-ils dit ?

- Une institutrice du nom de Helen Stevens a été blessée… "

Leo ne répondit rien. Il retrouva son bureau. Il resta silencieux. Silencieux et soulagé qu'il ne s'agisse pas de sa fille.

  • Clearlake-13h21

" Vous êtes complètement malade !

- La ferme !

- Elle est blessée ! On doit l'emmener à l'hôpital !

- Elle n'ira nulle part ! Maintenant, tu la fermes et tu retournes t'asseoir ! "

Mallory ne s'exécuta point mais tenta de le convaincre d'une autre manière. Elle prit alors un ton suppliant.

" Ecoutez…demandez au FBI d'appeler une ambulance, faites la sortir, laissez la être soignée, mais si elle reste là, elle risque de mourir…je vous en prie… "

La complice regarda l'homme au treillis d'un air suppliant.

" Ca ne coûte rien " dit-elle en désignant Helen qui gisait sur le sol immaculé de sang.

Mallory était agenouillée à ses côtés avec un autre collègue.

" Ca va aller, ne t'en fais pas, on s'en occupe ! " dit Mallory pour rassurer son amie.

  • Devant Clearlake-13h49

Sam avait laissé sa voiture plus loin et s'était empressé de rejoindre le chef des opérations du FBI, comme le lui avait indiqué un des agents. Le temps n'était pas aux politesses.

" Sam Seaborn ! " annonça-t-il en serrant la main de l'homme qui lui faisait face.

" Je pensais avoir affaire à Josh Lyman " lui répondit celui ci.

" Il aurait mieux valu, mais c'est moi qui suis venu. Je veux un compte rendu bref et concis ! " dit-il d'un ton sec.

" Comme nous l'avons fait savoir à Mr Lyman, il y a deux individus armés, et une centaine d'enfants et instituteurs retenus dans une salle de classe au première étage. La salle est accessible…mais…ça peut engendrer des complications de s'y introduire maintenant.

- Les blessés ?

- Une institutrice.

- Son nom ?

- Helen Stevens.

- Dieu merci… " soupira Sam.

" Elle a été évacuée ?

- Pas encore, nous allons entrer en contact avec lui et tenter de lui faire entendre raison.

- Encore une chose : pourquoi a-t-il tiré ?

- Il semble que les deux jeunes femmes ont voulu régler le problème par elles même ! "

Sam regarda vers la bâtisse qui renfermait un blessé, un criminel, des enfants…et…Mallory. Et au fond, il savait, il avait la conviction que Mallory était la seconde femme qui avait tentée de raisonner ce fou furieux.

  • Clearlake-14h04

La jeune complice se sentait mal à l'aise et désolée. Mallory le savait. Elle n'osait rien dire. Elle avait peur. Et Mallory aussi avait peur. Pour Helen, pour les enfants, pour elle. Elle pensait à son père, qui devait mettre tout en œuvre avec le FBI pour arrêter ce cauchemar. Et Sam…que faisait-il, à quoi pensait-il en ce moment ? En pensant à lui, elle ne s'aperçut pas qu'elle serrait la main d'Helen un peu plus.

" Melle O'Brien… " gémit un des enfants.

Mallory desserra son étreinte et se rapprocha lentement de la petite Lucy.

" On va rester encore longtemps ? " demanda Lucy avec des sanglots dans la voix.

" Plus très longtemps mon cœur…on aura bientôt fini. " " J'espère " pensa Mallory.

Elle s'aperçut que la complice l'observait. Accroupie près d'elle, elle la regardait avec affection.

" Ils ont l'air de vous aimé ! Et vous aussi…Vous avez des enfants ?

- Moi ? Non !

- Parce vous en avez à votre charge toute la journée ?

- Parce que je n'ai personne avec qui les partager ! Vous en avez ?

- Non…Kingsley a une fille. Beth. Ce n'est pas un mauvais père…il est très doux avec elle !

- Alors pourquoi fait-il ça à des enfants ?

- Pour sa fille. Laissez ça ! Je ne comprend pas que vous soyez toute seule. Vous êtes belle et vous avez l'air gentille…

- Je ne sais pas…peut-être que la personne que j'aime n'est pas prête à dire la même chose.

- Que fait-il dans la vie ?

- Il doit être dehors à s'inquiéter pour moi, comme ma famille, et ses collègues. C'est un auteur. Un auteur talentueux. Dès qu'il ouvre la bouche…c'est tout une symphonie. Et quand il me regard dans les yeux, je voudrais m'y noyer.

- Il sait tout ça ?

- Je n'ai jamais eu l'occasion de lui dire.

- Pourquoi ? "

Mallory soupira et réfléchit à sa réponse. Pourquoi ne lui avait-elle jamais dit tout ce qu'elle venait de dire à une parfaite inconnue complice d'une prise d'otage ?

" J'ai…j'ai toujours espéré qu'il le dirait en premier. Et je regrette maintenant d'avoir tant attendu. Je n'aurai peut-être plus l'occasion de lui dire. " Son interlocutrice ne répondit pas, elle se releva et fit le tour de la salle à l'instar de son compagnon.

" J'aurai du lui dire…je n'en aurai peut-être plus jamais l'occasion… "

  • Devant Clearlake-14h27

" Josh ! C'est Sam !

- On est dans le bureau de Leo ! Alors ?

- Mallory va bien…elle…le FBI est affirmatif, il n'y a qu'un blessé, il s'agit d'Helen Stevens, et…ils vont tenter de négocier son transfert à l'hôpital. Il paraît que ce n'est pas une blessure mortelle…Cela dit, ils ne sont pas médecins…

- Sam !

- On attend toujours, le type est trop éloigné des fenêtres et on ne peut pas pénétrer l'établissement sans qu'il le remarque.

- Appelles quand tu as du nouveau !

- Ouais ! Leo ?

- Oui ? "

Un silence s'installa dans la conversation téléphonique que tout le staff avait pu suivre.

" Elle va bien.

- Oui. "

Sam raccrocha. " Elle va bien. " pensa-t-il tout haut.

  • Bureau de Leo-14h49

Assis derrière son bureau, et caché derrière ses lunettes, le secrétaire général donnait le meilleur de lui pour ne pas craquer comme il avait vu craquer Sam. Il était jeune. Il était amoureux. Quoi de plus normal à son âge. La porte qui reliait son bureau au Bureau Ovale s'ouvrit laissant apparaître le Président. Il se leva pour saluer son " patron ".

" Vous vous souvenez…sans doute…de cette soirée que Mallory et Zoey avait passé, en compagnie de Sam, Josh, CJ et Charlie au Georgetown Café. Et la situation dans la quelle s'était retrouvée Zoey, et cette femme, cette déséquilibrée qui avait une arme, et qui avait pénétré le périmètre de la Maison Blanche…

- Oui Monsieur.

- Même s'il ne lui est rien arrivé, toutes sortes de choses nous passe par la tête…tout aurait pu se passer autrement, et le fait qu'il ne soit rien arriver ne signifie pas qu'on ne soit plus inquiet…

- Oui Monsieur le Président.

- Je sais exactement ce que vous ressentez Leo.

- Je sais Monsieur le Président.

- On ne voit même plus nos enfants grandir.

- C'est exact.

- Zoey a dix-neuf ans. Et Annie…notre petite fille…Elle a un sacré caractère.

- Je n'ai pas vu grandir Mallory. Je la revois, bébé, et puis, je la vois aujourd'hui, belle et intelligente…

- Et amoureuse…

- Comment savez vous ça ?

- Leo, ne me dites pas que vous êtes le seul à ne pas avoir remarquer !

- Remarquer quoi ?

- Les étincelles dans ses yeux…quand elle voit Sam !

- Je ne vous écoute plus ! "

Le président émit un petit rire.

" Ah Leo ! Vous vous rappelez le sourire que vous arboriez lorsque je vous ai parlé du désir de Charlie et Zoey de sortir ensemble ?

- Oui Monsieur !

- A la bonne heure ! Vous ne perdez pas votre fille, Leo ! Vous gagnez un gendre !

- Oh la ! Doucement, ne les mariez pas trop tôt Jed ! "

Les deux hommes se regardèrent et éclatèrent de rire.

  • Clearlake-15h11

Après l'avoir vue discuter avec le ravisseur, Mallory observa la complice revenir vers elle et s'asseoir de nouveau.

" Il n'a pas mauvais fond.

- Regardez la souffrir, et dites moi en me regardant dans les yeux que ce n'est pas du sadisme !

- Non, on ne peut pas nous permettre de la faire sortir…

- Pourquoi ? Et pourquoi tout ce cinéma, pour quelle raison on m'a demandée de me rendre dans cette salle à peine cinq minutes après avoir commencé mon cours ?

- Kingsley a une petite fille, et sa mère détient la garde. Il n'a pas de droit de visite. La petite est chez ma mère à Atlanta…Ceci est un moyen de pression, il ne cherche pas à vous blesser !

- C'est trop tard ! Mon amie est à terre, et elle perd du sang ! "

Le type au treillis regarda du côté de Mallory, où il avait senti de l'agitation.

" Encore toi ? " lui demanda-t-il excédé.

" Laissez la sortir et être conduite à l'hôpital, c'est sa vie qui est en jeu !

- Kingsley…

- Ca suffit, je vous ai trop entendu ! "

  • Devant Clearlake-15h19

" Nous sommes prêts à répondre à vos exigences, mais avant toutes choses , nous devons faire sortir les blessés. Deux ambulanciers accompagné d'un agent du FBI vont l'emmener et repartir sans histoires…Y a-t-il d'autres blessés ? "

Sam observait le chef du FBI exercer son boulot. Il comprit soudain qu'il n'avait rien apporter de plus depuis qu'il était là.

" Je veux parler à Mallory ! "

Le gars du FBI le regarda.

" Je veux être sûr qu'il n'y a pas d'autre blessé, et je veux l'entendre de la bouche de Mallory O'Brien ! "

Sam attendit une réponse. Etait-ce oui ou allez vous faire voir ?

Il lui tendit le téléphone et mit sa main dessus pour lui glisser quelques mots avant qu'il ne puisse parler à Mallory.

  • Clearlake

Trevis jeta un coup d'œil alentour à la salle de classe et demanda Mallory O'Brien en soulevant le combiné du téléphone.

" C'est moi !

- J'aurai du m'en douter ! Vous avez trois minutes, et ne jouez pas aux plus fins, ça risquerai de compliquer la situation ! "

Mallory prit le téléphone et lui jeta un regard haineux.

" Mallory…

- Sam ?

- Comment ça va ?

- Ca va…

- On va s'occuper d'Helen, il y a d'autres blessés ?

- Non, tout le monde va bien.

- Bon, ne t'inquiète pas, on maîtrise la situation !

- Toi, tu maîtrises la situation ?

- Mallory je… " La communication avait été interrompue.

  • Aile Ouest-15h37

" CJ Cregg ! "

CJ raccrocha le téléphone et traversa les couloirs jusqu'au bureau de Josh.

" Tu es sûr ? Tu as pu lui parler ? " Josh vit CJ qui attendait devant la porte et lui fit signe d'entrer.

" Oui, je vais lui dire. A tout à l'heure. "

CJ fixa Josh un instant.

" Helen Stevens est en route pour l'hôpital.

- Et Mallory n'a rien, Sam l'a eue au téléphone.

- Je vais prévenir Leo. "

  • Clearlake-15h54

" C'est curieux, mais je me rends soudain compte que je ne connais pas votre nom.

- Agnès.

- Agnès. Agnès, vous devez l'arrêter. Ca ne peut pas continuer, pourquoi avez vous accepter de faire ça ? Vous avez peur, et vous ne vouliez pas !

- Par amour, on ferait pas mal de chose !

- Il vous aime lui ?

- Oui…je pense.

- Alors, il fera n'importe quoi pour vous. Vous êtes la seule qui puisse l'arrêter. Sa fille ne voudrait pas d'un père accusé de coups et blessures et prise d'otage.

- Il ne sera pas accusé, quand nous aurons l'hélicoptère, nous retrouverons Beth, et nous partirons tous les trois très loin, nous changerons d'identité, et nous mènerons la vie que nous voulons grâce à l'argent que l'on réclame !

- Arrêtez ! Ce sont des scénarios de films ! Ca ne se passera pas comme ça ! Qui paiera cette rançon ?

- Je n'en sais rien !

- Agnès, je vous demande de me croire, vous aggraver votre cas en faisant ce que vous faites, dites lui de relâcher tout le monde. Ou alors les enfants, rien que les enfants. Leurs parents doivent être dehors, ils les attendent, morts de peur…imaginez Kingsley à leur place, effrayé pour Beth… "

  • Devant Clearlake-16h43

L'heure de la sortie des classes était passée, et les parents ne voyaient toujours pas sortir leurs enfants. Les journalistes avait été tant bien que mal tenus à l'écart du périmètre de sécurité, mais certains avaient trouvés le moyen de passer outre. La troupe de passants grandissaient de minutes en minutes, et l'angoisse semblait monter. Sam sentait aussi que quelque chose n'allait pas, il avait l'impression d'être encore plus nerveux qu'auparavant. Et ses doutes se dissipèrent pour laisser place à l'affolement lorsqu'il entendit un coup de feu. Il se dirigea vers l'adjoint du chef du FBI.

" Que s'est il passé ?

- Ne vous inquiétez pas Mr Seaborn ! "

  • Clearlake-16h50

Mallory s'agenouilla près du corps d'Agnès, la jeune complice et lui prit la main.

" Ca va aller, n'essayez pas de bouger ! "

Mais quelque chose au fond disait à Mallory que ses paroles ne changeraient rien. La voie de la jeune femme était tracée depuis le début de son aventure. De l'amour ? Tu parles ! De l'égoïsme !

" Mal, si tu ressors vivante de cette école, ne fais pas les mêmes erreurs avec Sam ! " pensa-t-elle en son for intérieur.

" Je suis désolée Mallory… " étouffa Agnès dans un sanglot.

" Shhtt…Agnès ? Agnès répondez moi ? "

Agnès referma ses paupières et Mallory sentit sa main se décontracter. La jeune femme s'en était allée.

Elle leva les yeux vers Trevis et lui lança un regard plus noir encore que ceux qu'elle pouvait lancer à Sam, à chaque fois qu'ils se chamaillaient.

" Vous allez jusqu'où comme ça ? Vous allez vous occupez de nous un par un ?

- Je pourrais bien commencer par toi !

- En voilà une bonne idée ! Ce sont des enfants, et les armes à feu les effraient, de même que de voir du sang, des gens blessés ou morts ! Quel père êtes vous pour laisser des mômes voir votre carnage ? "

  • Bureau de Leo-16h59

Mandy tenait un dossier et attendait sur le pas de la porte, lorsque Leo la pria d'entrer. Il ne dit rien, la contempla et la laissa parler.

" J'ai une bonne nouvelle Leo.

- Je t'écoute !

- Le FBI va pouvoir agir. "

Leo secoua la tête pour la remercier et elle comprit qu'il désirait qu'elle se retire.

  • Devant Clearlake-17h12

" Je vais vous expliquer la procédure Sam. Des tireurs d'élite vont encercler le bâtiment, et des hommes vont entrer à l'intérieur de l'école. On n'aura plus qu'à attendre le moment propice pour tirer et intervenir aussitôt.

- Pourquoi ne pas avoir fait ça plus tôt ?

- Je pensais bien que vous demanderiez cela. Il est tout seul à présent depuis qu'il a descendu sa complice, il ne pourra pas avoir un œil partout.

- Il n'y a pas de risque pour les autres ?

- Pas de risques ? Je ne peux pas répondre…A priori, non…il peut y avoir des dérapages !

- Quels dérapages ?

- Il pourrait nous voir entrer dans le bâtiment.

- Alors pourquoi prendre ce risque ?

- Car c'est le seul moyen de sortir tout le monde de là.

- Et les tireurs ?

- Ils devront attendre que les fenêtres soient bien dégagées, ils tireront lorsqu'il sera assez loin es enfants ou des enseignants. Il ne faudrait pas que Mallory reste devant la fenêtre trop longtemps à lui tenir tête ! "

Mallory était comme ça, peu importe le combat elle n'en attendait qu'une victoire. Et tenir tête, c'était sans doute ce qu'elle faisait de mieux.

  • Bureau de Leo-17h28

Margaret ouvrit la porte et chercha Leo du regard. Il n'était pas derrière son bureau comme elle s'y attendait, mais sur son canapé, un livre à la main.

" Leo ?

- Margaret ?

- Jenny vient d'arriver. "

Leo se leva immédiatement et accueillit sa femme en la serrant dans ses bras. Il fut touché par l'expression de désespoir qui se peignait sur son visage.

" Pourquoi ne m'as tu pas appelée Leo ? Je serai venue. Il a fallu que j'apprenne cela par la radio !

- Je ne voulais pas t'inquiéter Jenny…d'ailleurs, nous n'avons aucune raison de nous inquiéter, le FBI prend les choses en main, tout sera régler dans deux heures au plus tard. "

Jenny fondit en larme dans les bras de son mari. Et comme le lui avait fait remarqué le Président, il était l'homme, il devait supporter sa famille, et rester digne. Sa fille allait s'en tirer, il en avait la conviction, du mois ne voulait-il pas montrer sa peur de la perdre à son épouse.

" Je…je n'avais rien à faire, pour la première fois depuis longtemps. Je me suis assis là, sur le canapé, et j'ai sorti un album de photos. Et Mallory te ressemble tellement…elle est aussi belle et gracieuse que toi… "

Jenny esquissa un sourire. Leo lui prit la main et l'entraîna vers le fameux canapé et l'album photo. Ils s'assirent tous les deux et tournèrent les pages où figuraient Mallory alors qu'elle était encore haute comme trois pommes.

" J'ai l'impression que c'était hier, quand elle s'était barbouillée le visage de chocolat…tu te souviens…pour ton anniversaire…et tu…tu étais allé à la cuisine chercher ce qu'il restait de chocolat pour faire comme elle ! "Jenny évoquait ses souvenirs comme si sa fille n'était déjà plus là. Leo ne voulait pas entendre cela, il voulait penser que sa fille devrait se consacrer sur son avenir.

" Tu savais toi qu'elle avait un…amoureux ? "

Jenny le scruta, surprise. Toute trace d'inquiétude avait disparue.

" Quoi ? Qui ? Comment le sais tu ?

- Alors il semble, que nous sommes les seuls, ses propres parents, à n'avoir rien vu venir.

- Mais de qui est-elle amoureuse ?

-Tu ne me croiras pas si je te le dis !

- Pas plus si tu ne me le dis pas.

- Elle est amoureuse de Sam.

- Sam Seaborn ?

- Et il semble que Sam soit fou d'elle aussi.

- Ma petite fille et Sam Seaborn.

- Tu crois que les ennuis commencent ?

- On parle de Sam Seaborn ?

- Elle est heureuse…son regard s'illumine lorsqu'il est là…

- Ah Leo…notre petite fille n'est plus si petite, il est peut-être temps qu'elle fonde sa propre famille !

- Oh la Jenny, ne mets pas la charrue avant les bœufs tu veux ! Ils ne sont pas mariés, elle n'est pas enceinte. Rassure moi, elle n'est pas enceinte ?

- Non, elle nous l'aurait dit. J'espère. En toute honnêteté, je rêvais de mieux comme gendre.

- Tu aurais du voir Sam…je ne l'avais jamais vu comme ça. Je crois qu'elle ne sera jamais plus en sécurité qu'avec lui. Un véritable lion en cage. Il est à Clearlake. Il attend…des nouvelles. "

  • Bureau de Josh-17h39

" Donna " hurla-t-il de son bureau. Et son assistante lui répondit sur le même ton.

" Josh ?

- Je viens d'avoir le FBI, apparemment ce type aurait enlevé sa fille, et l'aurait placé on ne sait où. La petite s'appellerait Beth Rampling, ou Beth Trevis…on en est pas sûr. L'enfant serait chez la mère d'une certaine Agnès Marshall, mais on ignore son nom.

- Tu me donnes tous ces détails pour me faire plaisir ou pour t'aider à porter ce lourd fardeau ?

- On ne plaisante pas avec la vie d'un enfant !

- Qu'est-ce qu'il faut que je fasse ?

- Que tu retrouves la mère de Marshall, et la môme, je croyais que c'était logique. "

Josh longea le couloir pour rejoindre Toby. Donna le suivit sur quelques mètres et l'arrêta.

" Josh ! Tu sais…je voulais te dire quelque chose…tu ne m'entendras pas le redire, c'est bien assez dur…J'admire vraiment ta manière de travailler, et l'énergie que tu mets dans tout ce que tu fais, et ta passion pour ton métier, et tout ce que tu fais pour cette école et pour tout le reste.

- On ne plaisante pas avec la vie d'un enfant, pas plus qu'avec celle de Mallory ou de n'importe qui d'autre. J'aurai réagi comme Sam si tu avais été retenue en otage là bas. "

Donna ne répondit pas. Elle sourit et sentit le pourpre lui monter aux joues. Jamais elle n'avait entendu quelque chose de si beau. Surtout venant de Josh.

  • Clearlake-18h41

Mallory était à bout de nerf, morte de faim, épuisée, à la fois physiquement et nerveusement. Elle ne comprenait pas comment les enfants réussissaient à rester aussi sages et silencieux. Tout en ce type l'exaspérait. Et elle ne le craignait même plus après avoir passé plus de dix heures dans la même pièce que lui.

" Combien de temps allez vous nous garder comme ça ? Les enfants ont faims, ils sont fatigués, ils ont peurs, et pour couronner le tout, il y a un cadavre sur le plancher ! "

Elle ne voulait pas craquer et se laisser aller à pleurer comme elle en avait envie. Pas devant les enfants qui avaient besoin qu'on leur remonte le moral. Et une fois de plus, elle pensa à Sam. Elle tentait de se le représenter chaque fois qu'elle sentait qu'elle allait fondre en larmes. Elle voyait tout d'abord ses yeux bleus. Un bleu intense, dans lequel elle aurait pu se noyer, durant des heures. Puis ses cheveux, dans lesquels elle rêvait de glisser ses doigts. Son nez, si fin. Et ses lèvres si douces…Ce baiser, la veille, qui l'avait rendue toute chose…Il embrassait comme un Dieu. Mais en dehors de ce portrait qu'elle se dressait, rien ne pouvait lui faire oublier qu'elle était encore au milieu de ses élèves, à les rassurer et calmer. Puis elle se rendit compte que de toute la journée, seule elle et Helen avait eu le courage de se lever, elle se félicita d'avoir été là, les enfants seraient peut-être morts de peurs si elle ne s'était pas montré si courageuse face à un tueur. " Mal, tu te fais des compliments qui n'ont pas lieu d'être. "

" Dites ! On en a encore pour longtemps ? " lança-t-elle à Trevis.

  • Bureau de Leo-19h27

Josh gardait le téléphone près de son oreille. La tension s'intensifia, et tous les regards étaient tournés vers lui.

" Je ne quitte pas. " dit-il à son interlocuteur au bout du fil. Il regarda chacun des membres du staff, ainsi que le Président qui venait d'ouvrir la porte du Bureau Ovale, et enfin les McGarry.

" On vient de m'informer qu'un autre coup de feu a été donné, j'attends d'en savoir plus… " leur expliqua Josh. Et les quelques secondes qui s'écoulèrent parurent une éternité. Ils imaginèrent chacun tous les scénarios possible, particulièrement celui où il arrivait quelque chose à Mallory.

  • Devant clearlake-19h27

Suivi du Chef du FBI, Sam se rua à l'intérieur sans même avoir attendu l'accord des agents. Son cœur battait à tout rompre, espérant que rien ne lui soit arrivé. Il réalisa combien la perdre serait la pire chose qui pourrait lui arriver, il réalisa combien il l'aimait, combien il était prêt à tout sacrifier pour elle. Tous les agents du FBI se ruèrent dans la salle de classe. Et la première chose que Sam aperçut lorsqu'ils poussèrent la porte était un cadavre étendu sur le sol, recouvert d'une sorte de drap plus ou moins blanc. Il ne pouvait défaire son regard mais se força à rechercher Mallory. Il aperçut l'homme au treillis blessé, que les agents mettaient à terre. Et il vit, dans un recoin, les boucles rousses et la frimousse familière qu'il aimait tant. Il ne s'occupa même pas des types du FBI qui se chargeaient de faire sortir les enfants. Il courut vers elle et la prit dans ses bras. Mallory se sentit soudain en sécurité. Plus rien n'avait d'importance que ses bras où elle se sentait en paix, heureuse et vivante. Ainsi à l'abri, elle se mit à sangloter contre son épaule. Sam lui caressa les cheveux d'un geste doux et la réconforta comme il le put.

" Shhtt…calme toi, je suis là, tout va bien…Nous étions tous inquiets, et je crois qu'on devrait aller retrouver ton père. "

Mallory ne répondit pas. Toute la journée qu'elle venait de vivre défila comme un film dans sa tête, en particulier ses conversations avec l'inconnue à qui elle avait ouvert son cœur.

Devant son silence, Sam recula pour voir son visage. " Mallory ? "

Mallory leva les yeux pour plonger une fois de plus dans les siens.

" Non, les agents du FBI doivent être en contact permanent avec la Maison Blanche, Papa saura assez tôt que je vais bien. Il y a quelque chose de plus important que je dois te dire Sam. J'ai eu presque douze heures pour réfléchir, et la seule chose à laquelle je pouvais penser, c'était toi.

- Ah oui ? " dit-il avec un sourire.

- Toi, toi, toi, et je déteste penser à toi. Parce que quand je pense à toi, je suis obligée d'admettre…je suis obligée d'admettre que…

- Non, attends… " la coupa Sam. " Moi aussi, j'ai pensé à toi toute la journée, et pendant cette journée, je me suis demandé pourquoi je réagissais comme ça. Pourquoi tout à coup, la chose la plus importante pour moi, c'était de te serrer dans mes bras et de t'avoir à mes côtés ? Et j'ai cherché, pendant toute la journée, il n'y a qu'une seule raison. Alors…tu l'acceptes ou non…mais…je ne peux plus vivre sans toi, sans tes sourires, ton regard, tes mains, ta peau, sans tes remarques, sans tes caprices, sans tes compliments aussi, je t'aime…et te perdre…L'idée de te perdre sans jamais avoir pu te le dire m'a rendu fou, durant toute la journée.

- Je n'aurai pas dit mieux… "

Mais Mallory avait finalement obtenu qu'il ouvre son cœur en premier, comme elle l'avait attendu, alors qu'elle était enfin prête à lui avouer ses sentiments.

" Je t'aime Sam, je n'aurai pas voulu mourir et te laisser sans le savoir. "

Sam lui sourit, du plus beau sourire dont une femme rêvait, et il prit son bras pour aller retrouver Leo et le reste du staff.

" Mais tu sais… " commença Mallory, " ce n'était pas si effrayant ! "

Sam lui répondit aussitôt : " C'est sûr. Mais tu sais, à la Maison Blanche on n'a pas que parler de cette affaire, on avait tant de choses à faire, dont un discours pour les sciences et les arts.

- Oui, je te crois sur parole !

- D'ailleurs, je ne suis pas ici depuis longtemps…j'ai pas arrêté de bosser sur ce discours et aussi sur un projet de loi pour la récolte de roses bleues.

- La récolte de quoi ? "

Ainsi s'éloignèrent les deux jeunes gens, bras dessus, bras dessous, avec la satisfaction d'être en parfait accord. Et comme pour que cette harmonie des corps ne devienne pas une habitude, ils reprirent leurs chamailleries aussitôt le pas de l'école franchit.

THE END






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