:: The West Wing : Les Couloirs de la Maison Blanche ::

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Les Années ont passé

Avant Propos : Mon originalité veut que je rassure Aaron Sorkin, je ne prétends absolument pas détenir les personnages de sa série, le mérite lui revient. L'écriture de fanfics est un plaisir que je tente de partager avec les fans de The West Wing. " Je n'touche pas de droit là dessus ! "

En lisant une fic en anglais sur le net, il m'est venu l'idée d'écrire cette histoire qui j'espère vous plaira.
Pour vous situer, la scène a lieu environ…cinq ans après la fin du premier mandat de Bartlet. Et enfin, pour le personnage de Brian, si vous avez un peu de mal à vous le représenter, pour moi, il ressemble au beau Rupert Everett !

Fic en plusieurs parties dont le nombre m'est encore inconnu.

Feedbacks souhaités ! !

*@*@*

Le passé ne nous quitte jamais. Il nous hante, malgré le temps qui passe. Une part de notre vécu reste ancré en nous. Au plus profond. On peut bien tenter de le refouler au fond de soi…quand c'est le cœur qui parle, inutile de lutter. Il y a des secrets que l'on a tenu bien gardés, et qui sont les seuls attaches à ceux qu'on aimait. Il y a des événements qui surgissent, et qui bouleverse notre vie. Et en dehors de cela, on fait tout pour s'accrocher au présent. Tant bien que mal.

L'air s'était rafraîchit depuis quelques semaines. Le retour des écharpes, des gants et des bonnets se faisait remarquer dans les rues. Les rues étaient d'ailleurs bondées en ce samedi matin. Quelle idée d'aller faire ses courses en plein week-end ! La galerie commerciale était plein de monde, les gens n'avaient aucun scrupules à se bousculer les uns les autres. Et la coupe était pleine. La politesse n'était guère de rigueur. Personne ne s'en préoccupait d'ailleurs. Elle aurait d'ailleurs du s'en douter. Ce n'était pas comme si elle débarquait dans une ville inconnue, elle s'était installée depuis plusieurs années. Elle avait les bras chargés de paquets, et tentait de traverser le hall de la galerie marchande, jusqu'à la banque. Alors qu'elle s'engouffra dans un couloir plus calme, elle se heurta contre quelqu'un une fois de plus. Elle allait passer son chemin mais elle fut surprise.

" Pardon ! "

De toute la matinée, et parmi toutes les bousculades, personne ne s'était encore excusé. Elle leva les yeux vers l'homme qui avait une voix familière, et en un regard, elle perdit toute notion de temps et d'espace.

" Ca alors… "murmura-t-elle.

" Pour une surprise ! " dit-il en riant.

Mallory se rendit compte qu'elle devait paraître stupide, les bras chargés, l'air étonné, les cheveux décoiffés. Elle se força à rire pour détendre l'atmosphère.

" Sam ! Qu'est-ce que tu fais ici ? "

Il n'avait absolument pas changé, il était tel qu'elle l'avait gardé en mémoire. Ses cheveux noirs et ses grands yeux bleus. Même un samedi, il portait un costume des plus élégants.

" Il y a un colloque qui se tient tout le week-end en ville. Et toi ? "

Comment pouvait-elle répondre à cette question ?

" J'habite ici. Je vis à Boston. "

" Wow…je l'ignorais. "

Ils se regardèrent sans savoir exactement quoi se dire. Un grand blanc.

" J'ai été heureuse de te revoir. "

" Moi aussi " sourit Sam.

Ils échangèrent un dernier sourire et Mallory reprit sa route dans le couloir encombré.

" Mal ! " Elle se retourna immédiatement en entendant sa voix s'élever. " J'ai un peu de temps devant moi, je peux t'offrir un café ? "

Mallory regarda sa montre affolée.

" C'est que, j'ai mon… " Elle regarda les aiguilles de sa montre et le sourire de Sam. " D'accord, mais je ne bois pas de café… "

Sam était ravi d'entendre le rire mélodieux de Mallory. Elle n'avait pas beaucoup changé. Elle avait toujours ses cheveux roux mais ils étaient bien plus longs et très raides. Ses yeux brillaient de malice et elle avait l'air heureuse.

" Tu veux une autre tasse de thé ? " proposa Sam.

" Non, ça va aller. C'est incroyable de te rencontrer ici ! "

" Incroyable c'est le mot. On ne s'est pas vu depuis quoi…cinq…six ans ? "

" Quelque chose comme ça " répondit Mallory d'un ton éloigné.

" Depuis quand es tu ici ? A Boston je veux dire. "

Mallory prit une profonde inspiration. Elle était ici depuis six ans, et même un peu plus.

" Et toi ? Qu'est-ce que tu es devenu ? "

" A la fin du premier mandat de Bartlet, j'avais la possibilité de rempiler pour quatre ans ou de retrouver le secteur privé. J'ai choisi la solution de faciliter. Les relations étaient tendues avec Toby. "

" Ah. "

" Mais on s'entend mieux à présent ! " reprit Sam. " J'ai un cabinet à Washington, Josh est encore à Washington lui aussi avec Donna, et leur petite fille, Elie. "

" Tu leur passeras le bonjour de ma part. "

" Comment va ton père ? Je n'ai plus eu de nouvelles depuis que j'ai quitté l'administration. "

" Il va bien. Il a décidé de prendre sa retraite si on peut dire, et il profite de la vie. Il doit être à Chicago en ce moment. Avec ma mère. "

" Formidable ! Ils se sont retrouvés ! " Mallory esquissa un sourire pour acquiescer. " Toby s'est remarié avec une femme du nom de Pat. Ils font un beau couple. "

" Et tu vois toujours la putain ? "

Ces mots étaient sortis sans qu'elle le veuille vraiment. Et Sam n'avait pas l'air vexé, mais plutôt gêné.

" Laurie et moi nous sommes mariés il y a trois ans. "

" Oh… "Mallory se sentit la plus gênée des deux. " Je suis désolée… "

" Elle est avocate. "

" Oui, je sais, j'ai un vague souvenir d'une remise de diplôme qui a mal tourné pour toi. "

" C'est exact. "

" C'est bien, vous devez travaillé ensemble ? "

" Oui. " Sam gardait les yeux fixés sur sa tasse de café. Mallory eut un regard horrifiée lorsqu'elle découvrit l'anneau doré qui ornait la main de Sam mais qu'elle n'avait pas remarqué jusque là.

" Quelle idiote… " pensa-t-elle.

" Et toi, toujours avec le joueur de hockey ? "

" Non ! Je veux dire, je ne l'ai jamais revu quand on a rompu, lui et moi. Non, je suis fiancée. "

" Ecoute, on ne reste pas longtemps avec Laurie… "

" Tu l'as emmenée dans tes bagages ? "

Sam lui sourit gentiment.

" Pourquoi n'irions nous pas dîner tous les quatre ce soir ? "

Mallory bafouilla quelque chose d'incompréhensible sou l'effet de la surprise.

" Mais bien sûr, allons dîner tous les quatre ce soir ! Quelle bonne idée ! "

Pour confirmer l'invitation, Mallory hocha la tête et plongea son nez dans la dernière goutte de thé qu'il lui restait.

" Tu as quoi ? " hurla-t-il.

" J'ai dit oui. "

" Non, ça j'avais bien compris. Avec qui vas tu aller à ce dîner ? Avec ton fiancé ? "

" Brian… "

" Mais enfin qu'est-ce qui t'a pris de dire ça ? Tu vas aller dîner avec ce type, sa femme et ton fiancé ? "

" Je ne pouvais pas dire non. "

" Tu pouvais ne pas dire oui ! "

Mallory ramassait les jouets qui traînaient sur le parquet et les rangea dans un coffre.

" Rappelle moi qui est cet homme " lui ordonna Brian.

" Mon ex. "

" Ton ex ? "

" Oui, tu sais, un ancien petit ami. "

" Il est qui il est que je pense qu'il est ? "

" Dit comme ça, je dirais…oui. "

" Tu veux aller dîner avec lui, sa femme et ton fiancé. "

Mallory soupira, exaspérée.

" Oui, c'est la deuxième fois que tu le dis. "

" Oui, et il y a une raison à ça, j'espérais que tu aurais été assez intelligente pour t'apercevoir que j'accentuais la fin de ma phrase…ton fiancé ! "

" Je l'avais remarqué ! "

" Bien, c'est un bon début. Parce que arrête moi si j'me trompe mais : tu n'as pas de fiancé ! " cria-t-il.

" Je le sais ! " hurla Mallory en retour.

" Alors qu'est-ce qui t'a pris de faire ça ? "

" Il m'a pris que…passe moi le dinosaure derrière toi. " Brian lui tendit la figurine en plastique. " Il m'a pris qu'il m'a dit qu'il était marié avec cette Laurie, cette ancienne Call Girl et je n'ai pas eu le courage d'avouée que j'étais célibataire voilà tout ! "

" Mal " La voix de Brian se faisait à présent velours. " Tu es dans de beaux draps. Où vas tu te trouver un fiancé à présent ? "

Elle lui jeta un regard suppliant et attendrissant.

" Non Mal ! Non, ne joues pas à ce jeu avec moi ! "

" Brian ? "

" Non, non, non et non, je regrette, ce n'est pas possible ! "

" J't'en pris, juste ce soir, il s'en va demain… "

" Inutile d'en reparler, c'est non ! "

" Enfin, tu ne vas pas me laisser dans cet état, de quoi je vais avoir l'air moi ? "

" J'suis pas d'accord, tu me mêles pas à tes histoires de cette façon, tu t'y es mise toute seule dans ton pétrin, tu es grande, alors tu assumes. "

" Ecoute moi, bon sang ! Je ne peux pas me pointer ce soir au restaurant et faire comme si mon fiancé était coincé dans les embouteillages ou en pleine opération à l'hôpital ou je ne sais pas quelle autre excuse. Je ne peux pas y aller et me montrer seule. Je peux pas. C'est au dessus de mes forces. Je ne veux pas qu'elle croit que je m'intéresse encore à lui. "

" C'est le cas ? " demanda Brian.

" Non ! Peut-être que je ne suis pas indifférente à son charme. Peut-être que je suis encore un peu amoureuse. Oui d'accord ça va, arrête de me regarder comme ça, je suis encore folle de lui, ça te va ? "

" Mais on n'est pas dans le mariage de mon meilleur ami, c'est pas un film, il ne va pas la quittée ce soir pour tes beaux yeux. Ils sont mariés, c'est trop tard ! "

Mallory quitta son regard tendre et récupéra les peluches sur le canapé avec une moue boudeuse. Elle quitta le salon en laissant Brian seul.

" Et c'est pas la peine de revenir me voir, la réponse est toujours non ! "

" Je vous présente Brian Stanford, mon fiancé ! "

" Enchanté ! "

" Ravi de vous connaître. "

Installés dans un recoin discret et à l'abri des regards, Sam et Laurie étaient assis l'un à côté de l'autre, et en face d'eux, Mallory et Brian se tenait la main au dessus de la table.

" Mal m'a dit que vous étiez avocats ! "

" Oui, nous travaillons dans un cabinet de Washington. " répondit Laurie.

" Dans quel branche êtes vous Brian ? "

" Il est dans l'édition. " répondit vivement Mallory.

" Quelle littérature ? "

" De tout, poésie, contes pour enfants, séries noires… " dit elle très rapidement.

" Tu m'as l'air nerveuse ma chérie, tu devrais profiter de la soirée ! " s'exclama Brian à l'égard de sa " fiancée ".

Un serveur s'approcha de leur table. Ils passèrent commande et Mallory vit Sam et Laurie échanger quelques mots et rire ensemble. Comme ils paraissaient heureux tous les deux. Elle s'éclaircit la gorge.

" Et vous Laurie, ça ne vous gêne pas trop d'être toute la journée avec Sam. Ca fait un peu " Métro-boulot-dodo ", vous ne trouvez pas ? "

" Au contraire, c'est très agréable. On partage beaucoup plus de choses que si on était à des kilomètres l'un de l'autre pendant toute une journée et qu'en plus, on rentre très tard le soir ! "

Oui, Mallory se souvenait ce que c'était d'attendre son retour, de voir passer l'heure, et de ne voir personne, de s'endormir sur le sofa et s'apercevoir à son réveil que le dîner aux chandelles ne servirait pas.

" Et vous Mallory ? Sam m'a dit que vous étiez institutrice. " souleva Laurie.

" Et elle fait une institutrice merveilleuse ! " sourit Brian.

Mallory tenta de sourire.

" Oui, je travaille dans une petite école primaire de Boston. "

" Elle a un réel don avec les enfants ! " insista-t-il.

" On ne vas pas parler de mon boulot tout la soirée, si ? "

" C'est vrai, tu ne devrais pas voir honte ! D'ailleurs nous en voulons encore trois, n'est-ce pas ma puce ? "

" Encore ? " s'étouffa Sam.

Mallory lança un regard noir à Brian. Et chercha par tous les moyens comment échapper à une explication et aux regards interloqués de Sam et Laurie. Brian en avait bien trop dit.

" Nous avons un petit garçon " avoua Mal.

Sam avait le souffle coupé à l'annonce de cette nouvelle.

" Et bien…je ne sais pas quoi dire…j'étais loin de me douter…félicitations ! " s'écria Sam.

" Vous avez une photo de lui ? "

" Non ! " s'empressa de répondre Mallory.

" Voyons chérie, tu as toujours une photo dans ton porte feuille ! "

" Oui, mais j'ai changé de porte feuille hier, et je n'ai pas remis les photos dedans. "

" Ca ne fait rien, j'en ai toujours une sur moi ! "

" Mon dieu ! " hurla Mallory intérieurement. Elle le vit sortir son porte feuille de la poche intérieure de sa veste et tendre une photo vers Sam et sa femme. Elle ne voyait absolument pas de quelle photo il s'agissait, elle priait pour que ce ne soit pas une récente. Laurie avait un regard détaché, comme si la vue d'un enfant ne la touchait guère. Sam semblait quant à lui plus attiré par l'image qui s'offrait à lui. Il avait un petit sourire qui mêlait de la tendresse, de l'admiration et une pointe de tristesse.

" Comment s'appelle-t-il ? " demanda Sam.

Mallory récupéra la photo avant que Brian n'ait eu le temps de la ranger. Elle souffla en voyant son petit bonhomme encore âgé de six ou sept mois, pas plus.

" Il s'appelle Nicky. " dit Brian.

" Il est magnifique. "

" Merci " murmura Mal.

Il lui semblait que Brian trouverait au cours de la soirée, tous les moyens de la mettre mal à l'aise et de la faire regretter d'avoir accepter ce maudit dîner.

" Vous avez des enfants ? "

Ce dut plus fort qu'elle, elle élança sa jambe vers celle de Brian et lui heurta la tibia. En retour, il lui offrit un immense sourire qui se voulait dissimuler la douleur.

" Non " soupira Sam.

" C'est dans vos projets ? "

" Mais pourquoi tu ne lui demandes pas si elle est en période d'ovulation pendant que tu y es ? " songea Mallory.

" Non, nous ne voulons pas d'enfants ! " répondit Laurie. " Nous sommes tous les deux occupés, et en toute honnêteté, je les aime chez les autres. Pas vrai mon cœur ? "

Sam sourit et baissa la tête vers son assiette.

" Pas vrai mon cœur ? Quel horreur ! Et j'en deviens pathétique à me conduire comme une adolescente de seize ans. " pensa Mallory. De plus, elle se demanda qui pouvait ne pas aimer les enfants alors qu'ils étaient un réel cadeau de la vie. Et Sam semblait penser la même chose qu'elle, sa femme. Ils faisaient décidément un très beau couple. Tous les deux grands et ténébreux, ils auraient sans doute eu de beaux enfants. Mais il n'y avait as un enfant plus beau que son Nicky à ses yeux. Et pour cause, c'était lui l'homme de sa vie. Depuis le début de la soirée, elle observait leur comportement. Ils se lançaient des regards discrets et tendres, des sourires complices, ils se tenaient la main, picoraient dans l'assiette de l'autre. Elle fut écœurée quand Brian se mit à jouer le même jeu qu'eux. Laurie était une très belle femme, élancée, élégante, raffinée. Mallory avait beau la voir comme une Call Girl, elle ne pouvait nier qu'elle était très belle et qu'elle faisait une parfaite Madame Seaborn. Que pouvait-elle penser ? Ne trouvait-elle pas cela étrange de dîner avec l'ex petite amie de son mari, celle qui avait sans doute été l'obstacle entre elle et Sam quelques année auparavant ?

Ils discutèrent de sujets aussi divers que variés jusqu'à la fin du repas. Toutefois, les débats portaient en général sur la politique. Ils étaient tous deux avocats, Mallory était la fille de l'ex secrétaire général de la Maison Blanche et Brian avait des idées bien arrêtées sur le gouvernement et la politique du pays. En tous cas, les quatre s'accordaient à privilégier le camp démocrate. Un serveur s'approcha de la table.

" Café Messieurs Dames ? "

" Ce sera un thé pour moi ! " glissa Mallory.

" Alors tu ne bois vraiment plus de café ? " demanda Sam assez perplexe.

" Non, Mal a arrêté d'en boire lorsqu'elle était enceinte de Nicky. "

Mallory acquiesça. Elle dut admettre que Laurie était une femme agréable. Extrêmement polie et bien élevée, très cultivée. Pourtant, elle ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle aurait du être à sa place ce soir là, elle aurait du porter une alliance en diamant et voler le carré de chocolat de Sam pour le déguster avec du café.

Ils se retrouvèrent tous les quatre devant la baie vitrée du restaurant, prêts à se séparer. L'air de la nuit était glaciale. Laurie se réfugia machinalement contre Sam, et Brian entreprit de glisser son bras autour des épaules de Mallory.

" Brian, Mallory, je vous remercie d'avoir accepter ce dîner. J'ai vraiment été ravi de te revoir, Mal ! "

" Moi aussi… "

Sam l'attira doucement vers lui et lui offrit une accolade amicale. Elle profita de ces quelques secondes pour respirer son parfum et s'enivrer de son odeur.

" Si tu passes à Washington, tu es la bienvenue à la maison, et dans tous les cas, on garde le contact. "

" C'est promis ! Je t'appelle, d'accord ? "

" Brian, ravi d'avoir fait votre connaissance ! " Les deux homme se serrèrent la main, Mallory et Laurie échangèrent un sourire presque naturel, et les deux couples prirent des chemins différents.

" Ca va ? " demanda doucement Brian.

Mallory secoua la tête. " Mais je te remercie de ce que tu as fait ce soir. "

" C'était une bataille perdue d'avance, tu savais que je dirai oui ! " Cela la fit sourire. " Je te raccompagne ? "

Mallory réfléchit.

" Non…je crois que je vais marcher. Je vais marché, et après ça ira mieux. "

Mallory se serra très fort contre Brian qui déposa un baiser sur son front.

" Bonne nuit, Princesse. N'oublie pas que tu as un homme qui t'aime plus qu'on ne pourra t'aimer, d'accord ? "

" Oui. "

" Je t'appelle demain. "

Mallory avait déjà repris sa route sur les trottoirs humides, et fit un dernier signe de la main sans se retourner. Elle erra dans les rues de Boston pendant presque une heure, pour laisser sa solitude et sa détresse l'envahir. Elle monta les quelques marches qui surmontaient son perron et glissa la clé dans la serrure sans faire de bruit. Elle trouva la baby-sitter de Nicky endormie dans le salon, son fils recroquevillé sur le canapé, les poings fermés, respirant doucement.

" Jane ? "

La jeune fille se réveilla doucement. Elle réalisa qu'elle avait l'autorisation de rentrer chez elle.

" Bonsoir mademoiselle O'Brien. "

" Tout s'est bien passé ? "

" Oui. Il vous a réclamé avant de s'endormir, il ne voulait pas se coucher, je n'ai rien pu y faire, il dit qu'il ne peut pas s'endormir sans vous ! "

" Ca ne fait rien, je vais m'en occuper. " Mallory sortit quelques billets de son porte feuille et les tendit à la jeune fille. " Je vous raccompagne chez vous ? "

" Non, ça va aller, je suis venue en voiture. Bonsoir. "

" Bonsoir, et merci ! "

Elle avait marché longtemps, et elle savait qu'après elle riait mieux. Même si dans sa tête rien n'était résolu, voir ce petit homme, ce petit être encore si fragile, lui faisait oublier tout le reste. Elle était peut être une femme malheureuse, mais une mère épanouie et comblée, elle ne pouvait le nier. Elle prit Nicky dans ses bras en tentant de ne pas le réveiller. Instinctivement, il passa ses bras autour du cou de sa mère. Mallory peinait de plus en plus à le porter tant il grandissait. Elle garda toutes les lumières de la maison éteinte, et traversa le couloir dans la pénombre. Elle déposa le petit homme dans son lit et remonta les couettes jusqu'à son cou.

" Maman ? "

" Oui mon ange ? "

" Jane a arraché la queue de Cotton Tale ! "

" Vraiment ? On verra ça demain trésor, il faut que tu dormes. Bonne nuit mon amour. "

Nicky s'était rendormi immédiatement elle l'embrassa de nombreuse fois sur sa petite joue encore toute chaude. Elle s'assit près de son lit et le regarda dormir pendant de nombreuses minutes. Elle regarda le secret le mieux garder de sa vie respirer paisiblement, sa seule attache avec le passé, la seule chose qu'il lui restait d'un amour dévasté.

To be Continued…

Par Anna






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