:: The West Wing : Les Couloirs de la Maison Blanche ::

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Bureau Ovale

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Communication

 

Auteur : Anna
Titre : Les Joies de Noël
Copyrights : Les personnages de la série " A la Maison Blanche " sont la propriété de leur auteur Aaron Sorkin, des producteurs et de la chaîne qui détient les droits de diffusion. La publication de fanfics n'a pas de but lucratif : " je ne touche pas de droits là dessus ! "
Personnages : Général
Résumé : Noël est un événement important, qui se fête même pour les cadres de la Maison Blanche
Genre : Sentiments.
Feedbacks appréciés.
Le texte est la propriété de l'auteur.

Nous avons une petite tradition depuis trois ans. Rien de bien sorcier à vrai dire. Chaque année, l'un de nous invite les autres à passer le réveillon de Noël chez lui. Il y a deux ans c'était C.J. qui organisait. L'an dernier, c'était Toby. Cela nous a tous étonnés bien entendu. Oui, Toby, c'est le genre de personne…comment dire…qui partage peu ses sentiments, c'est un fait, mais qui plus est, il ne fête pas Noël. Oui, il s'avère qu'il est juif. Enfin, je ne vous apprend rien. Oui, lui et Josh sont juifs et ils ne fêtent pas Noël. Alors, quand un juif, vieil ours mal léché tel que Toby vous invite chez lui à fêter Noël, et bien, il y a de quoi être surpris ! Cela dit, malgré le fait qu'il n'ait pas partagé les quelques petites traditions qui sont les nôtres, il a été très accueillant et aimable. Enfin, l'inverse même de Toby si vous voyez ce que je veux dire.

Cette année, c'est mon tour. Oh, ce ne sera pas le " grand soir ", ce sera l'occasion de nous retrouver tous ensemble. Chacun amènera quelque chose, et ce sera parfait. Je n'ai pas la maison la plus grande, celle de Leo aurait été parfaite mais je trouverai de la place pour tous. Ce qu'il y a de bien, le soir de Noël, c'est que le Président a la gentillesse de nous laisser partir plus tôt. Oui, d'accord, c'est une joie enfantine mais c'est la seule soirée de l'année où on ne reste pas après neuf heures. J'exagère, pas la seule. Mais l'une des seules.

Même si tout le monde sait que c'est chez moi que se fera la soirée, il est de rigueur de prévenir officiellement et d'inviter les personnes concernées.

J'ai déjà parlé à C.J. Elle apporte la dinde aux marrons, une spécialité que lui a enseigné sa mère.

J'ai bien proposé à Cathy, Bonnie et Ginger de venir, mais elles ont toutes décliné. Noël en famille, je suppose.

" Eh Toby ! "

Il me répondit par un grognement qui n'avait rien d'inhabituel.

" Tu as vu le briefing de C.J. ? "

Je secouai la tête.


" Qu'est-ce qui s'est passé ? "

" Elle a donné raison à un républicain. "

" Bah, c'était pas la première fois. "

" Non, mais ça se produit un peu trop souvent. "

" euh…ça va peut être te paraître futile vu la situation…Vendredi, on te compte parmi nous ? "

" Oui, j'apporterai les cigares. "

" Super. "


La conversation était finie. Toby avait certes un caractère exécrable, mais il allait droit au but. Pas besoin de trénailler en longueur. Je rentrais dans son bureau pour lui demander s'il venait le 24 décembre et ce qu'il apportait. Je ressortais sans plus de commentaires que je n'en attendais de sa part.

Je m'installai dans le fauteuil de mon bureau. J'entendis quelques coups sur la porte et je levai les yeux pour voir Donna avec un classeur sous le bras.


" Salut Sam ! "

" Ca va Donna ? "

" Alors, il paraît qu'on fait la fête chez toi vendredi ? "

" Absolument ! "

" Je ramène les légumes pour la dinde ? "

" Comme l'an passé ? Super !"

" Josh veut te voir, il est de mauvais poil ! "

Une grande nouvelle avait bouleversé l'administration. Bouleverser ne prend pas ici de connotations négatives ou quoi que ce soit. Au contraire.

Je vais essayer de vous raconter comment cela s'est passé.

Josh est…comme il est. Josh, c'est Josh. Oui, je ne vous apprend rien. Et dans le genre, il est unique. La plupart des gens, lorsqu'ils sont amoureux, soit ils le montrent, soit ils font des choses stupides. Josh, lorsqu'il est amoureux, mais vraiment amoureux, prêt à donner sa vie pour quelqu'un, il devient très bizarre. Il a un comportement changeant. Un jour il voit tout en rose, quitte à être complètement à côté de ses pompes. Et l'autre, il broie du noir et vous en fait voir de toutes les couleurs. Et c'est Donna qui a vécu les pires moments. Bien qu'elle ait toujours été habituée à subir les humeurs de Josh, elle ne supportait plus la situation. On voyait tous que quelque chose n'allait pas. Elle paraissait de plus en plus fatiguée, stressée. Elle n'était plus que l'ombre d'elle même, et jamais nous ne l'avons entendu se plaindre.

Un matin, pareil aux autres, je suis arrivé. Ce jour là, Josh et moi devions briefer Leo sur un article sur les armes biologiques. D'un commun accord, nous avions décidé de nous retrouver une dernière fois pour faire le point dans son bureau. En arrivant devant sa porte, je l'entendais déjà hurler le nom de sa secrétaire.

" DONNA ! "

Mais il n'y eut aucune réponse. Je m'aperçus avec surprise qu'elle n'était pas dans son bureau, et qu'elle n'accourait pas non plus dès les premiers " braillements " de son patron. Je rentrai assez indécis.


" Donna ? " demanda une voix sèche.

" Il semble qu'elle ne soit pas là ! " répondis-je à mon meilleur ami.

" Bon sang, qu'est-ce qu'elle fait ? "

" Elle est sans doute en retard ! "

Je doutai quelque peu qu'elle le soit car ce n'était pas dans ses habitudes, pas plus que de ne pas prévenir le bureau si elle était malade. Quelque chose au fond me disais qu'il se passait une chose d'anormale. Mais je laissai mes appréhensions de côté pour l'heure.


Quand en sortant du bureau de Leo aux alentours de midi, j'ai aperçu Cathy qui m'attendait, mon sang n'a fait qu'un tour, je savais exactement ce qui se passait.


" Donna ? "

Elle acquiesça d'un signe de tête.


" L'hôpital a appelé. Il voulait parler à Josh, c'est moi qui ai réceptionné le coup de téléphone. "

" Alors ? " demandai-je avec inquiétude.

" Donna a été admise dans la nuit, c'est sa colocataire qui l'a retrouvé sur le parquet, inconsciente. "

" Comment va-t-elle ? "

" Elle est tirée d'affaire mais il la garde en observation, et elle est en arrêt pendant un mois minimum. Elle a fait un début de dépression, et il semble aussi qu'elle ait tenté de prendre plus de somnifères qu'elle n'aurait du. "

" Génial… " je soupirai. " Il ne manquait plus que ça. Je vais aller voir Josh. "

Alors qu'il sortait également du bureau de Leo, j'accostai Josh et le tirai par la manche.


" J'ai besoin de te parler dans ton bureau immédiatement. "

" D'accord ! " répondit celui ci sans comprendre.

Je fermai la porte derrière moi pendant qu'il passait derrière son bureau, s'asseyant lourdement sur le fauteuil en cuir.


" De quoi voulais tu me parler ? "


Je m'approchais du bureau avec un air pas aussi méchant que je l'aurai souhaité, et tapai du poing sur le meuble.


" Tu me fatigues Josh ! "

" Qu'est-ce que j'ai fait encore ? " demanda celui ci incrédule.

" Tes petits caprices de gamins, tes tentatives puériles de séduire une femme, et ton comportement d'adolescent pré-pubère commencent à me fatiguer sérieusement. "

" Sam, mais enfin de quoi tu parles ? " demanda Josh de plus en plus circonspect.

" Je te parle, de toi, des femmes, de l'amour, de ton comportement de crétin, de Donna, et tu vois très bien de quoi je parle, alors arrête ton cirque ! "

" Très bien, en langage un peu plus courant, ça donne quoi ? "

" Si tu es vraiment amoureux de Donna, alors dis le lui et montre le lui ! "

" Sam ! " s'écria Josh. "Attends, une seconde, je ne t'ai jamais dit que j'étais amoureux de Donna ! "

" Mais c'est ça le problème, tu ne l'as jamais dit, tu ne te le dit même pas à toi même, sauf que je te connais assez bien pour savoir que ton comportement avec elle est signe que tu es fou d'elle. "

" Bien vu, Sherlock. "

" J'ai pas fini ! Si tu viens vraiment à elle, alors prends en soin ! Elle est à l'hôpital, elle a fait une dépression, une overdose de somnifère, et elle a été retrouvée très mal en point chez elle. Tu sais pourquoi ? "

Josh avait à présent une mine honteuse.

" Je devine que j'y suis pour quelque chose… "

" Elémentaire on cher Watson. "

Je me suis aussitôt dit que Josh avait compris, et qu'il était inutile que j'en dise plus. Je sortis immédiatement de son bureau et vit la place vide de Donna en face du " lieu-dit " de Josh.

Ceci devra rester entre vous et moi, parce que ça ne se fait pas de raconter à qui veut l'entendre la vie amoureuse de ses meilleurs amis, mais Josh a fait envoyé des corbeilles de fleurs qui ont du lui revenir extrêmement cher. Je sais qu'il lui a même fait venir une plante tropicale du Brésil que Donna avait toujours aimé. Elle avait une carte postale de cette plante dont j'ai oublié le nom devant son bureau. Il est allé à l'hôpital lui rendre visite. Donna était faible et livide. Il se rendit vite compte qu'il était allé trop loin sans même le voir. La première pensée de Donna en le voyant avait été qu'il venait l'engueuler de ne pas être au bureau. Mais elle fut surprise de l'entendre lui demander pardon.


" Ca ne vas sûrement pas excuser ni effacer ce que je t'ai fait subir ces derniers jours, mais comme tu le sais, je suis un affreux crétin, imbécile, idiot et stupide, qui ne peut s'empêcher de faire des âneries ! Et tout ce que j'ai pu faire ces derniers jours, voir même ces dernières semaines qui ont été invivables pour toi, je l'ai fait parce que j'étais amoureux. "

" Au moins une qui a de la chance ! " avait dit Donna pour tenter d'être drôle.

" Oui…Enfin…je n'en suis pas sûr…elle doit plutôt me détester… "

" Je ne te déteste pas Josh " le coupa Donna.

" Oui, mais tu…comment ça, tu ne me déteste pas ? Tu savais que j'étais amoureux de toi, et tu mas laissé agir comme ça avec toi ? "

" C'est l'hôpital qui se moque de la charité. "

Josh regarda Donna et il passa une de ses mèches derrières son oreille avec tendresse.


" Je suis un imbécile, pas vrai ? "

" Oui, mais on pourrait peut-être faire quelque chose pour que ça s'arrange ? "

La suite ne nous regarde pas, même si je suis dans la confidence, je ne vous dirai rien.

C'était Donna qui entraînait Josh à venir fêter Noël chez moi, car Josh, comme Toby, est juif, et il ne fête pas plus Noël que son compère, mais l'amour fait des miracles, surtout sur Josh. Donna était la femme qu'il lui fallait pour lui remettre les pendules à l'heure. Je sais que Josh s'est juré de ne plus la faire souffrir, et je crois qu'il se débrouille bien. De plus, son humeur a littéralement changé. Il est à présent rare de voir Josh énervé pour un rien. Oui, d'accord, ça lui arrive parfois, mais moins qu'avant. Et lorsque ça lui arrive, sa petite amie est là pour le remettre à sa place.

" Il paraît que tu es de mauvais poil ? " lui demandai-je en entrant dans son bureau.


Il me lança un regard noir dont je tirais la réponse à ma question.


" Sais tu combien de fois dans une vie on achète une bague de fiançailles ? "

" Je dirai, pour une personne normale, une fois. "

" Je figure donc dans la catégorie des personnes anormales ! " hurla-t-il.

" Qu'est-ce qui se passe ? "

" J'ai acheté une bague de fiançailles pour Noël. "

" Oh, vraiment, il ne fallait pas Josh ! "

" Pas pour toi ! C'est pour Donna ! "

" Dans ce cas… " dis-je en souriant.

" Il s'avère qu'elle ne l'aime pas. Je l'ai donc changé, je ne vais pas lui offrir quelque chose qui ne lui plait pas. Alors, je me suis arrangé pour la faire reprendre par le bijoutier et en prendre une autre, totalement différente dans l'espoir qu'elle lui plairait. "

" On peut considérer que ça ne fait qu'une bague tu sais. "

" Ca aurait pu n'en faire qu'une si je ne l'avais pas perdue, et si je n'étais pas obligé d'en racheter une. "

" Josh ! Tu as perdu la bague de fiançailles de Donna ? "

" Je n'arrive pas à remettre la main dessus… "

" Pas étonnant, tu as vu ton bureau ? "

" Ca va les sarcasmes ! Je ne l'ai pas perdu au bureau, je l'ai perdue chez moi, et si elle met la main dessus là bas, tu imagines la honte ? "

" Oui, c'est vrai, elle t'en voudra à mort d'avoir acheter une bague de fiançailles et de l'avoir planqué sous ton canapé, à moins qu'elle ne sache que tu l'as perdue et alors là, elle sera doublement furieuse. Attends un peu…tu lui as dit que tu lui avais acheté une bague de fiançailles ? "

" Non, tu me prends pour un abruti ? "

Je ne pus répondre à sa question que par un sourire.

" Mais dans ce cas, comment sais-tu qu'elle ne l'aime pas ? "

" Et bien…elle l'a vu au doigt d'une actrice dans un film qu'on est allé voir le mois dernier, et elle n'arrêtait pas de dire qu'elle la trouvait affreuse. "

Je haussai les sourcils.

" Tu es sûr qu'elle ne parlait pas de l'actrice ? "

" Tu as déjà entendu quelqu'un dire que Demi Moore était affreuse ? "

" Certainement pas moi, c'était bien le film ? "

" Je ne sais pas pourquoi je te parle de ça…De quoi faut-il que je m'occupe pour Noël ? "

" Pourquoi pas des fruits de mer ? "

" Accordé. "

Je me demande si ma famille aurait apprécié que je les rejoigne en Californie. Peut être pas au fond. Non pas que je regrette de rester à DC parce que ma famille, mes véritables amis, des gens que j'aime sont ici, et c'est avec eux que je passe Noël. Mais cela fait bientôt quatre ans qu'on ne s'est pas vu pour Noël. Je téléphone toujours à ma mère, et elle ne me dis jamais rien, du style : " Tu aurais pu venir tout de même. " Non, elle dit plutôt des choses du genre : " Sam, chéri, si tu avais vu comme les jumelles ont grandi ! " Ce qui au fond me fait sentir bien plus mal à l'aise. Les jumelles ce sont les filles d'une de mes ex petites amies. Des gens trouvent cela bizarre que mon ex passe le réveillon avec ma famille. Moi le premier. Mais Kim et moi sommes sortis ensemble quand nous avions 16 ans. C'était une amie, notre voisine, et elle passait Noël chez nous depuis près de dix ans. Et ce n'est pas parce nous nous sommes séparés que nos habitudes ont changé, nous sommes restés de très bons amis, j'étais d'ailleurs à son mariage, et elle m'a même proposé de devenir le parrain d'une de ses petites filles. Liz et Alex. Mais habitant sur la côte Est, je ne voyais pas vraiment ce que j'aurai pu apporter à ces petites. Alors Maman me donne des nouvelles de cette petite famille, puisque je ne suis pas retourné en Californie depuis plusieurs mois maintenant. Rien ne m'appelle là bas. Bien sûr Maman me manque mais DC me manquerait si je retournais vivre à côté de Los Angeles.

" Arranges toi avec Margaret pour ce qui est des signatures, et n'oubliez pas de faire des duplicata. "

" Merci bien Leo. Au fait…Vendredi soir on fait une petite fête à la maison, tu es le bienvenu si tu le souhaites, en tous cas ça me ferait très plaisir que tu viennes. "

Leo me tendit un sourire.

" C'est sympa Sam…Mais j'ai promis à Mallory que nous le passerions ensemble. "

" Et bien, si elle veut, elle est également la bienvenue. Enfin, tu sais, si vous ne voulez pas, enfin…je ne vous oblige pas, enfin, tu as compris… "

" Je vais voir ça avec Mal, qu'est-ce que j'apporte ? "

Lorsque j'étais petit, je n'étais pas du genre à aider mes parents à la maison, néanmoins, lorsqu'on me le demandait, je rendais tout de même quelques services. Aussi, Maman m'avait appris à dresser une table. Jusqu'à mes 18 ans, âge auquel j'ai quitté la maison familiale, j'étais celui qui dressait les tables qui réunissaient les nombreux membres de ma famille. Je suis donc passé maître dans l'art de dresser la table, et je ne suis pas peu fier de celle de ce soir. Une nappe blanche recouvre la table à rallonge que j'ai mise dans la salle à manger. J'ai sorti un service d'assiettes blanches bordées d'un liseré doré, les verres en cristal, et les chandelles. En entendant la sonnerie de la porte d'entrée, je gratte une dernière allumette et me dirige vers la porte.


Je ne m'attendais pas réellement à la voir derrière cette porte. En tous cas pas à ce qu'elle arrive avant tout le monde. Elle porte une robe rouge absolument magnifique, son décolleté est parsemé de paillettes et ses cheveux brillent de mille feux.

" Bonsoir ! " dit-elle avec un sourire.

" Bonsoir ! Entre, je t'en prie ! "

Elle jette un coup d'œil dans mon appartement.

" C'est joli chez toi ! "

" Merci ! Ton père gare la voiture ? "

" Non, on est pas venu ensemble ! J'ai pensé qu'en venant un peu plus tôt, je serai la première… "

" Bien vu ! " J'ai l'impression de sourire bêtement. " Oui, tu es la première. "

" Sam ? "

" Mallory ? "

" Pourrais tu me déshabiller ? "

" Je te demande pardon ? "

" Mon manteau. Il fait très chaud ici. "

" Oui, bien sûr. "

Je l'aide à enlever son long manteau noir en me disant que je suis vraiment un idiot.


" Je voulais t'offrir un cadeau. "

" Il ne fallait pas ! "

" J'insiste. "

" Cette situation me fait penser à une chanson mais ne me demande pas de chanter. "

" Joyeux Noël Sam ! "

J'ouvre avec beaucoup de curiosité mon cadeau, je me revois enfant, quand je dévalais le grand escalier pour ouvrir avec empressement tous les paquets joliment enrubannés. J'ouvre la boite noire et allongée, gravée d'un insigne.


" Waouh ! Cette parure de stylo a du te coûter une fortune ! "

" Je l'ai trouvée chez un antiquaire et j'ai trouvé que ce serait le cadeau idéal pour toi, Monsieur le Grand Poète ! "

" Ca me touche beaucoup, Mallory, merci ! "

Je ne sais pas trop comment m'y prendre pour lui dire merci, mais je tente de réfléchir le moins possible, je me penche vers elle et l'embrasse sur la joue.

" Je…je…je suis très embêté car je n'avais pas prévu… "

" Sam, ça me fait plaisir de te l'offrir, je ne l'ai pas fait pour avoir quelque chose en retour. C'était quoi la chanson ? "

" Oh, euh…je suis un piètre chanteur, peut-être que je pourrai la trouver en CD… "

Je commence à fouiller dans un meuble du salon, et je tombe exactement sur le disque que je cherchais.

" My Gift is my song and this is one's for you…"

" Je peux me permettre de vous inviter à danser Mademoiselle ? "

Elle me tend la main pour accepter l'invitation.

" And you can tell everybody that this is your song
It maybe quite simple but now that it's done
Hope you don't mind, I hope you don't mind
That I put down in words, how wonderful life is
Now you're in the world "

La relation que Mallory et moi entretenons est des plus complexes. Un jour c'est la guerre, le lendemain, les roucoulades. Pourtant ne vous y méprenez pas, nous ne sommes jamais sortis ensemble. Nous avons bien déjeuner une fois, mais ça n'avait rien d'une " sortie entre amoureux ". En réalité, il est plutôt rare que l'on s'entende bien, car nous sommes l'opposé de l'un de l'autre, et je doute fort que les choses s'arrangent si nous sortions ensemble. Pourtant, c'est assez bizarre comme sensation, parce que je me dis souvent que c'est la personne qu'il me faudrait. Elle est pour moi ce que Donna est pour Josh. Elle me remet dans le droit chemin quand je m'égare sur les sentiers battus. Elle est volontaire et déterminée, elle est forte et douce à la fois…Elle est belle, et actuellement, je peux vous dire qu'elle danse très bien.

"I sat on the roof and I kicked off the moss
Well some of these verses well they, they got me quite cross
But the sun's been quite kind while I wrote this song
It's for people like you that keep it turned on. "

"C'est un joyeux Noël ! " dis je en continuant de danser. D'ailleurs, danser n'est pas exactement le terme que j'utiliserais…Flotter…ou peut être même planer. Je souhaiterai que cette danse n'en finisse pas.

"So excuse my forgetting, but these things I do
You see I've forgotten if they're green or they're blue
Anyway the thing is - what I really mean
Yours are the sweetest eyes I've ever seen "

" C'est vrai? " demanda-t-elle.

" Quoi ? "

" Mes yeux ? Ce sont vraiment les plus beaux que tu aies vus ? "

" Oui, sauf que je sais que tes yeux ne sont ni bleus ni verts mais marrons, presque noirs d'ailleurs. Et ce sont les plus beaux et les plus expressifs que je n'ai jamais vus ! "

Elle a un sourire d'ange. Vraiment, lorsque je la vois sourire, je me demande comment on peut dire que le Phare d'Alexandrie est une des sept Merveilles du Monde. Et malgré tout ce qu'on peut croire, je ne suis pas un grand séducteur. Oui, d'accord, j'ai eu pas mal d'aventures, mais toutes sans lendemain, et entre nous, ce n'est pas très difficile de mettre une femme dans son lit, quand vous la rencontrez dans un bar et que vous ne lui promettez pas le mariage. Mais séduire une femme devient un exercice plus délicat lorsque les sentiments s'en mêlent. Et à ce jeu là, je suis vraiment l'homme le moins doué. Alors que certains n'auraient même pas réfléchis et aurait sorti leur grand jeu de séducteur né en embrassant la demoiselle qu'ils avaient entre leurs bras, moi je suis toujours en train de me demander si je dois ou pas me pencher pour l'embrasser. C'est une question difficile et plus encore quand c'est Mallory O'Brien que vous avez dans les bras et que c'est la fille de votre patron, l'homme le plus puissant des Etats-Unis après le Président. Tant pis, je me lance. D'habitude, c'est elle qui prend les devants, je veux dire la seule fois où nous sommes embrassés, c'est elle qui m'a embrassé. Et la situation est totalement différente et enfin, mes lèvres s'approchent des siennes, je suis presque arrivé à effleurer sa peau…

" Driiiiiing !!!!!! "

" On a sonné je crois Sam. "

" Exact… "

J'étais vraiment à deux doigts de l'embrasser, un millimètres et nos lèvres se scellaient ! Mais non ! Devinez qui nous a interrompu ? Josh !

" Tout le monde a été servi ? " demanda Leo en montrant la bouteille de champagne.

C.J. leva son verre et nous firent tous de même.

" Je voudrais que nous portions un toast. A nous, à notre amitié, et à tout ce que nous avons et allons partagé ! "

" Bien dit ! " s'écria Donna.

" Santé ! " dit-on ensemble.

" C.J. ? Je ne me rappelle pas que la dinde avait le même goût l'an passé ! " s'exclama Toby.

" La ferme Toby ! "

" Maintenant que tu le dis… " commença Josh.

Nous nous sommes tous arrêtés de manger et nous sommes tournés vers C.J.

" J'ai été…prise par le temps, alors, de peur de ne pas être là à temps, j'ai… "

" Quoi, tu as fait faire la dinde chez un traiteur ? "

" Oh C.J. tu avais promis de faire la dinde toi même ! " soupira Leo.

" Je sais oui, mais je me suis aperçue que je n'aurai jamais le temps de la faire… "

" C.J. ! "

" Laissez la tranquille ! " soufflai-je. " C.J., tu promets d'en faire une pour Thanksgiving ? Le problème est réglé ! "

" Quelqu'un reprend de la bûche ? " demanda Leo.

" Elle a été faite par amour par Mallory ! " s'écria Josh. " Quoi que si ça avait été réellement le cas, Sam serait le seul à en manger ! "

" Josh ! " Je lui lançai un regard noir et cherchait par tous les moyens une manière de me venger. " Oh fait Josh, tu as retrouvé le cadeau de Noël de Donna ? "

J'avais bien joué, il rougissait à vue d'œil.

" Tu as perdu mon cadeau de Noël ? " demanda Donna en le regardant d'un air furieux.

" Et je l'ai retrouvé mais ce n'est pas le moment ni le lieu pour te l'offrir. "

" Oh bah pourquoi pas ? " suggérai-je en laissant se dessiner un sourire sur mon visage. A part Josh, qui paraissait gêné, et moi, avec mon air satisfait, ils avaient tous l'air interrogateur.

" Oui, maintenant que tout le monde nous regarde et se sent concerné, tu pourrais peut-être me l'offrir ! " sourit Donna.

" D'accord. " dit Josh en avalant sa salive et tentant de paraître convaincant. " Toutefois je ne suis pas convaincu que vous soyez tous intéressés… "

" Ne sois pas stupide Josh ! " lui dis-je.

Josh s'est levé en cherchant quelque chose dans sa poche. Tout en glissant ses mains dans les différentes poches de son pantalon il dit :

" Donna…C'est après maintes épreuves et difficultés que nous avons finalement réussi à vivre ensemble, après de nouvelles épreuves, j'ai trouvé ton cadeau, et maintenant, la dernière étape et pas la moindre, je vais devoir faire ce que j'ai toujours redouté de savoir faire et en plus devant mes plus proches amis. Alors, si…si ce n'est pas aussi bien fait qu'au cinéma, je m'en excuse et je vous promets de vous emmener tous voir la prochaine comédie romantique qui sortira au cinéma d'ici la fin de l'année, alors je…enfin je me lance. Donna, tu es belle, sexy et intelligente, tu es douce et parfaite, je n'ai pas douté qu'on puisse un jour vivre une belle histoire, et s'il y a une chose dont je sois sûr et dont je n'ai jamais pu douter, c'est que je t'aime, que je n'aime que toi et que je veux faire ma vie avec toi ! Alors, j'ai pensé… "

Il sortit un écrin de sa poche. Il s'agenouilla devant Donna et glissa une bague au doigt de la jeune femme.

" …que peut-être tu accepterais de devenir ma femme ! "

" Josh ! " l'appela Toby. " Tu n'auras pas besoin de nous emmener au cinéma ! "

Josh remercia Toby du regard et se tourna vers Donna qui souriait.

" La demande était si…parfaite, que je ne saurai même pas dire non ! "

Des " Woooooooooooooowooooooooooo ! " s'élevèrent en chœur et nous tendîmes tous nos verres vers Josh et Donna qui s'embrassaient.

" A Josh et Donna ! " s'écria Leo.

" A Josh et Donna ! " reprit on en chœur.

" Alors, quelqu'un veut-il faire un poker ? " proposa C.J.

Josh fit comme chez lui en allant chercher le jeu de carte dans un des tiroirs du meuble du salon. C.J., Toby, Josh et Leo s'étaient installés autour de la table. Donna picora quelques fruits sur la table et vint s'asseoir sur les genoux de Josh.

" Attention, on ne déconcentre pas le maître absolu, l'as des as, le roi des joueurs, le valet de ses dames ! "

" Tu en fait trop, Chéri ! " dit Donna en le taquinant.

C.J. commençait à distribuer les cartes lorsque Toby lança à mon intention :

" Tu ne joues pas Princeton ? "

" Non, allez-y ! "

Je n'allai tout de même pas laisser Mallory regarder le dessin animé de Walt Disney qui passait à la télévision. Elle s'était levée du canapé et je la vis regarder par la fenêtre qui donnait sur mon balcon. Leo ne se rendit pas compte qu'elle avait ouvert la porte fenêtre pour prendre l'air dehors. Elle avait laissé son châle sur sa chaise, et j'eus peur qu'elle n'attrape froid sous le vent de décembre. Discrètement, je pris l'étole et me glissait à mon tour sur ma " terrasse ". Elle avait les bras croisés et regardait au loin, sans fixer un endroit précis. Je m'approchai d'elle doucement et glissai son châle sur ses épaules pour qu'elle aies moins froid.

" Ca ne va pas ? " demandai-je inquiet.

" Ca va très bien ! " répondit elle en se tournant vers moi et en souriant.

" A quoi pensais tu ? "

" Oh, à plein de choses. Je pensais que je regrettais le temps où j'étais enfant, où il y avait encore la magie de Noël, où on croyait encore au père Noël, avec ses rennes et son traîneau, qui sillonnait le ciel toute la nuit. Je pensais aux repas de famille que faisait ma mère, et au sapin qui arborait notre salon… "

" Oui, comme tu as pu le constater, je n'ai pas eu le temps de faire de sapin… "

" Ce n'était pas un reproche, c'est juste que cette époque d'émerveillement quotidien et de candeur et naïveté me manque, voilà tout. "

" Oui, je connais ça. Noël c'est une époque difficile, parce qu'on a de nombreux souvenirs…Ca va bientôt faire dix ans que je n'ai pas passé de Noël avec ma famille, en Californie, et je ne te parle même pas depuis combien de temps la magie de Noël s'est envolée… " Je laissai le silence s'installer et la regardait sans qu'elle ne s'en aperçoive. Pouvait-elle savoir combien je la trouvais belle dans cette robe rouge. Il me vint une idée.
" Je reviens dans un instant, j'ai une course très rapide à faire. "

" Une course ? Mais enfin Sam, il est plus de minuit, et un soir de Noël… "

Je n'écoutais déjà plus, mon idée à présent claire et lumineuse dans mon esprit. Je pris mon manteau qui était accroché dans l'entrée et laissait à leur partie de carte mes invités sans que ceux-ci ne remarquent mon absence.

Mallory quitta le balcon peu après et se tint près de son père.

" Tout va bien mon chaton ? " demanda Leo.

" Très bien. Quelqu'un veut du café ? " Elle nota les hochements de tête et se rendit dans la cuisine où elle sortit des tasses d'un placard. Elle remarqua que tout était parfaitement rangé.

" Donna, ce n'est pas tricher, c'est mettre la chance de son côté ! "

" Oui, mais tu remarqueras que personne n'a mis la chance de son côté jusqu'à maintenant, je croyais qu'on ne pouvait pas faire ça ! "

" Attends une seconde, depuis quand sais tu jouer au poker ? " Elle ne répondit pas. " Qui est l'homme ici ? "

" Ca je sais, le macho de la famille c'est toi, tu ne peux pas avoir de doutes là dessus ! "

" Expliquez lui que je n'ai pas triché ! "

" En fait, je crains que Josh ait raison, Donna. " soupira Toby en tirant sur son cigare.

" J'abandonne ! " s'exclama Donna en levant les yeux au ciel. " Mais ne me reparle jamais de cette façon ou tu rentres en taxi ce soir, compris ? "

" Je suis désolé. J'ai le droit à un câlin ? "

" Certainement pas ! "

Ils se mirent tous à rire jusqu'à ce que je claque la porte d'entrée.

" C'est Sam qui rentre ! " dit C.J.

" Il était sorti ? " demanda Leo.

Mallory sortit de la cuisine et s'arrêta net en me voyant.

" Sam ! " soupira-t-elle. Puis elle fut prise d'un fou rire. " Mais enfin où étais tu ? "

" J'ai un ami qui s'appelle Bernie. Il vend tout un tas de trucs sans intérêt, et je me suis rappelé qu'il donnait une petite fête ce soir dans son magasin. J'y suis allé et il a gentiment accepté de déverrouillé sa caisse pour moi. J'ai donc ramené ceci ! " Je montrai du doigt le sapin déjà décoré de boules et de guirlandes et surmonté d'une étoile à son sommet.

" C'est un magnifique sapin, mais…il vendait aussi des costumes de père Noël ? "

Je regardai ma tenue.

" Ah non, ça c'est en revenant, j'ai rencontré le vrai père Noël, il était épuisé de sa tournée de cadeaux, alors il m'a interpellé comme ça : 'eh p'tit gars ! tu m'as l'air en pleine forme ! Ca te dirait de gagner dix dollars ?' Alors moi, je tends une oreille intéressée. 'Mes rennes sont morts de fatigue, Rudolf s'est blessé et moi j'en peux plus, je ne pourrai jamais finir ma tournée.' Moi poliment je lui demande ce qu'il a fait de sa hotte. Il me répond : 'il ne me reste plus qu'un cadeau à livrer, si tu le fais pour moi, ce billet est à toi !' Alors moi je lui réponds : mais Père Noël, c'est de l'escroquerie, je peux pas vous prendre dix dollars juste pour livrer un cadeau. Faisons ça de manière honorable, donnez moi votre costume, et je livre le cadeau gratis ! "

" Il a dit oui ? " demanda Mallory qui ne pouvait retenir son sourire.

" Oui, mais je dois lui rendre avant l'année prochaine. "

" Je vois. Et tu as pu déposer le cadeau au pied du sapin comme convenu ? "

" Quel cadeau ? Ah oui, le cadeau, je l'avais oublié ! "

Je sortis de ma veste de père Noël un paquet rouge entouré d'un gros nœud doré.

" Joyeux Noël de la part du Père Noël Mallory ! " dis-je avec une grosse voix.

" C'est pour moi ? " dit-elle en hésitant à le prendre.

" Oui, mais seulement si tu as été bien sage toute l'année ! "

Elle prit son paquet de mes mains et l'ouvrit en souriant.

" C'est un livre d'époque ? Il a certainement du traverser de nombreuses guerres, et pourtant, il a l'air comme neuf. Sam ça a du te coûter une fortune ! "

" Je l'ai trouvé chez un antiquaire ! "

" Vraiment ? "

" Oui, mon ami Bernie a un ami qui était à sa fête et qui est antiquaire. "

" Merci Sam ! " dit elle en riant.

" C'est pas fini ! "

" Encore un cadeau ? "

" Regarde ! " Je levai la tête pour qu'elle en fasse de même.

" C'est du gui ? "

" Oui, il y a une petite tradition à Noël, qui veut que l'on embrasse la personne qui se trouve sous le gui en même temps que soit. "

" C'est un heureux hasard pour toi que tu ne sois pas sous le gui avec Toby ou mon père ! "

Etait-ce une blague pour tenter de me faire faire autre chose que ce que j'avais prévu de faire ou bien…Non, rien ne m'empêcherait à cette instant même de l'embrasser.
Je lui pris délicatement le menton et attirai son visage près du mien. Nos lèvres se touchèrent un instant. Puis, comme pour que l'instant dure une éternité, elles s'effleurèrent en une tendre caresse et pour tout dire, j'ai oublier ce qui s'est passé après. Je ne sais pas…je crois que je me suis retrouvé sur un nuage, avec une fée, elle avait une peau très douce et un grand regard qui vous transperce à l'intérieur. Je ne me souviens pas non plus combien de temps je l'ai serrée dans mes bras, je me rappelle seulement de son parfum, un mélange délicat de jasmin et de mûre. Je sens encore ses doigts venir chatouiller ma nuque.

" Je ne pensais pas que je passerai un si beau Noël tu sais ! Déjà, je redoutais un peu de venir chez toi, et puis aussi qu'on passe toute la soirée à se battre, comme toujours. Je pensais que j'allai m'ennuyer, et regretter, et à la place de tout ça, de tout ce que j'attendais, tu m'as offert le plus beau des Noël. Et je suis sincère Sam, c'est le plus beau des Noël. "

" Je suis très flatté. Et aussi comblé de t'avoir fait plaisir ce soir, en fait…je dois bien t'avouer ceci : tu as…un très beau sourire, et ton rire est aussi mélodieux que le chant de tourterelles au printemps, je n'ai pas résisté à l'envie de te faire cette surprise ! "

" Et quelle surprise, je suis aux anges… " sourit elle. " Je me demandais…ce que tu avais prévu pour le 31 décembre, enfin tu sais le réveillon du jour de l'an… "

" Oui, la nuit de la Saint Sylvestre… "

" Oui ! "

" Et bien…comme chaque année, je serai je pense à la Maison Blanche pour la soirée qu'organise le Président. "

" Ah oui, c'est vrai… "

" Et toi ? Tu fais quelque chose de spécial ? "

Vous savez, cette conversation tourne au ridicule parce que maintenant on a l'air de deux gosses qui ne savent plus du tout quoi se dire. Attendez, je cherche un exemple qui pourrait vous faire comprendre la scène…Peut-être connaissez vous ce film avec Rob Lowe et Demi Moore, A propos d'hier soir…au moment où Debbie cherche à quitter l'appartement de Danny, où ils viennent de passer la nuit ensemble pour la première fois alors qu'ils ne se connaissaient que depuis une heure ou deux. Ils se retrouvent bêtement dans l'entrée de Danny et ils ne savent tout simplement pas quoi se dire. Parler de la nuit qu'ils viennent de passer ? Lui proposer de la raccompagner chez elle ? Je me trouve exactement dans cette situation ! Je ne sais absolument pas quoi lui dire parce que… Je n'ai aucune raison particulière de ne pas savoir quoi lui dire car je suis un auteur, j'écris des discours, alors, je me sens un peu vulnérable quand les mots ne viennent pas tous seuls. Ce qu'il y a de bien dans la situation présente, c'est qu'elle ne sait apparemment pas quoi dire non plus. Ce qui finalement est bien. Parce que comme ça, je n'ai pas l'impression d'être vraiment le plus imbécile des types de cette terre. Oui, je me doute que ça ferait bien plaisir à certaines personnes de savoir que je suis le type le plus imbécile de cette terre, or, je doute de l'être. Peut-être bien que j'aimerai que quelqu'un comme Mallory me le dise de vive voix.

" Sam…tu n'es pas l'homme le plus stupide de cette terre ! "

" Je te demande pardon ? "

" J'ai dit rien de spécial. Ma mère est à Montréal chez sa sœur. Mon père sera sans doute avec vous, alors je vais rester chez moi et je vais me faire un plateau repas, regarder une K7, ouvrir une bouteille de champagne pour moi seule et ne pas me coucher trop tard. "

De deux choses : soit j'ai de graves problèmes d'audition, soit j'ai une imagination trop débordante. Ou peut-être les deux.

" Pourquoi…pourquoi tu ne viendrais pas à la Maison Blanche ? Les réveillons du nouvel an sont très chouettes là bas. "

" Je ne sais pas Sam… "

" Cela dit, je ne veux surtout pas bouleverser tes plans pour ta soirée, ils ont l'air plutôt excitants ! "

" Sans compter que mon père sera là. "

" Oui, ça rend tout cela plus délicat. "

Elle prend un air suspicieux.

" Est-ce que tu serais en train de m'inviter à sortir, Sam ? "

" Oui. " Je l'admets.

" Est-ce que par hasard tu amèneras ta branche de gui le 31 ? "

" Oui. "

" D'accord ! " dit-elle en se mordant la lèvre.

" D'accord ! " ai-je répondu. Est-il possible qu'elle m'ait à l'instant demandé de l'embrasser ? Pas dans ces termes, mais c'est à peu près ça, non ?

" Sam ? " hurla Leo.

" Mon père vient de se rendre compte qu'on est resté tous seuls pendant plus de trois minutes et il pourrait nous soupçonner d'avoir fait certaines choses qui… "

" Mallory ? " la coupai-je.

" Oui ? "

" Ce que ton père peut penser de moi ou des hommes qui courent après sa fille, ça m'est complètement égal, je n'ai pas peur de ce qu'il dira, ou pire de ce qu'il fera. C'est ce que tu penses toi qui compte à mes yeux. Et en plus, il faut que tu saches que je n'ai absolument pas peur de t'embrasser maintenant tout en sachant que ton père risque de débarquer et de nous surprendre. "

" Vraiment ? Facile à dire avec du gui au dessus de ta tête. "

Une fois qu'on a trouvé la tactique, c'est pas si dur en fait. J'ai pris la main et honnêtement, je ne me lasse pas de l'embrasser. D'accord, ça ne fait que la seconde fois en moins de dix minutes mais je pourrai faire ça pour toujours. Vous saviez que certaines personnes embrassaient mal ? Et bien jusqu'à ce que j'embrasse Mallory, je ne pouvais pas imaginer que je n'avais jusqu'alors jamais rencontré une femme qui embrassait réellement bien.

" Ton père nous attend je crois. "

Je laissai le sapin derrière moi et laissai Mallory passer devant.

" Ho, ho, ho ! C'est moi le père Noël! Bonsoir les enfants ! "

Je déclenchai les rires de tous ces joueurs de poker attablés comme autant de menteurs. Sauf C.J. Je ne l'ai jamais vue triché.

" Joyeux Noël à tous ! " dis-je avec une grosse voix digne de celle du père Noël. " Allez les enfants, ouvrez moi une autre bouteille qu'on fête ça ! "

Je ne pensais pas non plus que cette soirée prendrait cette tournure pour le moins " romantique " . Mais c'est le cas, j'ai fait un pas en avant avec Mallory tout en espérant que ce ne sera pas deux en arrière la semaine prochaine. Mais je ne crois pas, je pense que tout se passera bien. Je m'aperçois en vous parlant que je suis réellement amoureux de cette femme. Au point d'en avoir la tête qui tourne sans que cette sensation ne soit désagréable. Je ne suis peut être pas aussi courageux que j'ai bien voulu le dire, car je ne m'aviserai pas, en tous cas pas ce soir, d'embrasser la fille de Leo devant lui. Alors une fois dans la salle à manger, Mallory et moi nous sommes séparés. J'ai laissé de côté ma branche de gui, mais je compte bien la ressortir avant que Mallory ne parte ce soir. Où peut-être que je n'éprouverai pas le besoin de me servir de ce feuillage pour lui voler un baiser. Je suis très heureux d'avoir pu réunir mes amis ce soir. Je suis très heureux que notre amitié sois si belle, que nous soyons si proches. Cette soirée était bien plus parfaite que je l'avais espérée. Pour tout dire, j'avais plutôt imaginé un désastre, Josh et Donna faisant une scène, où Josh et moi nous battant, des grognements de Toby, des réprimandes de Leo, des sarcasmes de C.J., et l'enfer que j'aurai pu vivre si Mallory avait décidé de m'en faire vivre un. Mais rien de tout ça n'est arrivé. Et tout était parfait, et j'ai le sentiment que le 31 décembre sera d'autant plus parfait. Rien ne me procure plus de plaisir que de voir mes amis et collègues, réunis, et heureux d'être ensemble. C'était un joyeux Noël.






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