:: The West Wing : Les Couloirs de la Maison Blanche ::

Salle de Briefing

Bureau Ovale

Salle Roosevelt

Communication

 

Fausse piste

Géraldine et Marie

 

Catégorie : Crossover JAG – A la Maison Blanche

Personnages : La plupart des personnages passent faire un petit coucou, mais vous verrez surtout Harm et Sam (oui, bon … vous auriez résisté, vous ?).

Rating : PG-13.

Résumé : Il n'aurait pas cru que des liens formés au cours d'une seule nuit passée à se saouler dans un bar pourraient être renoués si vite. Ça semblait pourtant être le cas.

Disclaimer: Ceux de la Maison Blanche appartiennent à Aaron Sorkin, John Wells Productions, NBC, Warner Brothers, et peut-être quelques autres. Ils ne sont pas et ne seront jamais à nous (à moins qu'on ne gagne au loto. Et encore, même là, ce serait douteux). Ceux de JAG sont à Belisarius Productions, CBS Television, et Paramount Pictures. Les citations en tête de chaque partie sont tirées de différents épisodes des séries, et appartiennent donc aussi aux personnes déjà mentionnées. Nous n'avons fait que les emprunter, parce que c'était trop tentant. Nous ne touchons pas d'argent pour cette histoire et nous n'en avons pas à nous – nous poursuivre n'avancerait pas à grand chose.

Spoilers : Juste pour être sûres, dans West Wing, tout jusqu'à " Noël " et dans JAG, tout jusqu'à " Family secrets ".

Notes : Cette histoire est née de la lecture par Marie d'un crossover JAG-SG1 écrit par Gaast, et d'un de nos nombreux : " Et si on allait boire un verre au lieu d'aller au cours ? ". On ne s'est pas arrêtées à un verre ce jour-là, et Marie a dit : " Si on écrivait un crossover JAG-WW ? ". Voilà le résultat…

Enfin, merci beaucoup à Miss Heather d'avoir pris le temps de jouer les beta reader pour nous, en dépit d'un emploi du temps à faire pâlir d'effroi notre capitaine préféré.

 

 

Huitième partie

 

 

Sam : " This is bad on so many levels. "

(Pilot)

 

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Appartement de Sam

Sam alluma en entrant et se dirigea droit vers la cuisine. Il n'avait pas pris le temps de manger de toute la journée, et il était affamé. Comme il s'y attendait, il ne restait rien dans ses provisions qui n'ait déjà dépassé la date limite de consommation et ne constitue un danger sanitaire. Vérifiant que la pizzeria où il avait l'habitude de commander était toujours ouverte à cette heure, il téléphona et demanda à se faire livrer. Le fait que tous les coursiers employés là le connaissent le déprimait toujours. Il prenait toujours ça comme un signe qu'il avait une vie privée pathétique.

" Le prix à payer pour travailler à la Maison Blanche ", murmura-t-il.

Décidant que se parler tout seul était mauvais signe, il alla se changer en attendant le livreur.

 

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Devant l'appartement de Sam

 

Il commençait à se demander s'il aurait jamais une chance d'entrer dans l'immeuble. Il avait eu du mal à découvrir où vivait sa cible. Il avait commencé par vérifier l'annuaire, mais il n'avait rien trouvé. Avec le recul, il réalisait qu'il aurait dû s'en douter. Quelqu'un ayant un travail aussi en vue dans la capitale aurait besoin d'une adresse et d'un téléphone sur liste rouge s'il voulait un minimum de tranquillité une fois le travail terminé.

Il avait dû se résoudre à suivre l'écrivain à sa sortie du bureau. Il avait pensé poser des questions dans les quartiers les plus probables où il aurait pu trouver sa cible, mais il ne pouvait pas se risquer d'attirer l'attention d'éventuels témoins. Pour la même raison, il se refusait à sonner chez quelqu'un. L'immeuble avait un interphone, il avait besoin que quelqu'un lui ouvre, mais à en juger par la taille du bâtiment, le nombre de locataires était sûrement réduit. Il ne savait pas s'ils se connaissaient tous, de vue ou de nom, mais il ne pouvait pas prendre le risque d'éveiller les soupçons.

Il attendrait. Il était patient.

Jusqu'ici, il n'avait pas été repéré, il en était sûr. Après tout, il était un professionnel entraîné. Et bientôt, tout le monde le reconnaîtrait et verrait son talent.

 

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Sam en était à son deuxième quartier de pizza quand la sonnette retentit. Croyant que le livreur avait oublié quelque chose, il ouvrit la porte sans se méfier.

Il n'eut pas le temps de réagir. Il sentit une douleur fulgurante dans son cou, puis il se sentit tomber.

 

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Sa première pensée en se réveillant fut qu'il n'aurait pas dû sortir en ville avec Josh. Puis, il réalisa qu'il n'avait jamais eu mal à la tête de cette façon là pour une gueule de bois. Sans bouger, il essaya de se rappeler ce qui s'était passé. Sans succès.

Une voix s'éleva juste à côté de lui.

" Je sais que tu es réveillé. "

Il ouvrit les yeux, s'attendant à devoir les refermer à cause de la lumière. A sa surprise, il constata qu'il faisait encore nuit.

Et il réalisa soudain que la voix lui était totalement inconnue.

Il se tourna brusquement vers l'intrus, et tenta de se redresser, pour s'apercevoir qu'il était attaché à son lit et que son visiteur avait une arme pointée sur sa tête.

" Tu cries, je tire ", menaça l'intrus.

" Qui- "

" JE parle, toi tu la fermes. "

Sam hocha la tête, incapable d'assimiler ce qui se passait.

" Vois-tu, j'essaye d'attirer son attention, et il ne réagit pas. Mais tout ça va changer. Parce que ton assassinat va attirer l'attention de tous les journaux de ce pays. Et il verra bien, à ce moment-là, que je suis aussi bon que lui. "

Sam avait arrêté de l'écouter après le mot " assassinat ". Il avait l'impression de faire un cauchemar, mais la brûlure qu'il sentait dans son cou lui prouvait largement qu'il ne rêvait pas.

" J'avais cru qu'avec l'autre, ça suffirait, mais au bout de deux jours, on n'en parlait plus dans les journaux. "

Sam réalisa soudain à qui il avait à faire. Harm lui avait pourtant dit au téléphone que le meurtrier était hors d'état de nuire, que selon les gardes côtes il s'était probablement noyé. Se pouvait-il… Un simple coup d'œil à l'arme pointée sur lui suffit à lui faire réaliser qu'ils avaient dû soupçonner la mauvaise personne depuis le départ.

" Renée ", murmura-t-il, avant de réaliser que son ravisseur lui avait ordonné de se taire en lui agitant une arme devant le visage. Devant le regard que l'homme lui lança, il tenta de reculer. Il n'aurait pas été très loin attaché comme il l'était, mais ça ne semblait pas avoir d'importance. Pour le moment.

" Oui. C'était une personne en vue. Mais pas assez en vue, visiblement. Toi, par contre… "

Sam se mordillait les lèvres sans répondre. Il n'arrivait plus à réfléchir. Il avait beau essayer de se faire à l'idée que le meurtrier de Renée le tenait à sa merci, il ne parvenait pas à se débarrasser de ce sentiment d'irréalité entourant toute la scène.

Il réalisa brusquement que son ravisseur pouvait lui faire absolument n'importe quoi.

Des images de l'enterrement de Renée lui revinrent à l'esprit. Suivies de près par ce qu'il avait lu sur ce que certains meurtriers en série avaient fait subir à leurs victimes avant de les tuer. Pas pour la première fois, il se dit que les journalistes devraient éviter de publier ce genre de récits détaillés.

Son ravisseur lui tendit son portable.

" Tu vas appeler Rabb et lui demander de venir. Tu veux lui parler de Renée. Ou de ta voiture. Ou de n'importe quoi. Qu'il vienne et qu'il n'ait pas de soupçons, c'est tout ce que je te demande. "

" Pourquoi ? ", demanda Sam, pour gagner du temps.

Il vit l'homme lever son arme et il se raidit, s'attendant à ce qu'il tire. Au lieu de ça, il le frappa de toutes ses forces sur la tempe avec la crosse du revolver.

Pendant un long moment, il ne vit que des lumières qui passaient devant ses yeux. Au bout de plusieurs minutes, sa vision s'éclaircit et il vit que l'homme s'était rassis à côté du lit.

" Tu vas appeler Rabb ", ordonna-t-il, comme s'il n'avait jamais été interrompu. " Tu vas le faire venir. Et sois naturel. "

Sam hocha la tête.

L'homme tint le téléphone d'une main pour qu'il puisse parler à Harm. De son autre main, il pointa le canon de l'arme vers Sam.

Harm mit un long moment à répondre, et Sam sentit la panique le gagner. Son ravisseur voulait un témoin, mais quelque chose lui disait que si Harm ne venait pas, il passerait à la phase suivante des opérations sans plus attendre.

Une part de lui espérait que Harm ne viendrait pas, ne se mettrait pas en danger. Mais une autre part priait pour que Harm vienne, pour ne pas rester seul avec ce fou.

" Allô ? "

La voix étouffée de son ami le fit sursauter. " Désolé, Harm ", pensa-t-il, " c'est pas très loyal de ma part de faire ça, mais c'est pas toi qui as un malade armé sur le dos. "

" Harm, c'est Sam. "

" Sam… Tu sais l'heure qu'il est ? "

" Désolé. Je… J'avais besoin de parler à quelqu'un et - "

" Sans vouloir paraître insensible, " coupa Harm, " tu as des collègues et - "

" C'est eux le problème. "

Harm ne répondit pas et Sam se sentit paniquer une nouvelle fois. " Dis oui ", implora-t-il silencieusement.

" Harm, je ne t'aurais pas appelé si ça n'avait pas été important. "

" C'est bon, je viens. Je serai là dans une demi-heure. "

Il avait raccroché avant que Sam ait pu ajouter quoi que ce soit.

Se tournant vers son ravisseur, il dit simplement : " Une demi-heure. "

L'autre homme se contenta d'éteindre le portable et de quitter la pièce sans rien ajouter.

Resté seul, Sam tenta de se calmer et de ne pas penser à la suite du programme. Il espérait que l'homme ne reviendrait pas avant que Harm soit là, mais il ne pouvait pas en être sûr. Refusant de réfléchir à ce qu'il lui ferait s'il revenait dans la pièce, il étudia la situation dans laquelle il se trouvait.

Ses jambes étaient libres. Il pourrait toujours donner des coups de pieds si l'homme relâchait sa vigilance.

Son cou lui faisait moins mal. Il ne pouvait pas en être sûr, mais il soupçonnait que son agresseur s'était servi d'un taser. Il devait reconnaître que ces engins étaient efficaces. Sa vision était redevenue tout à fait nette, mais il sentait une douleur sourde lui marteler la tempe, et il pouvait voir que du sang avait coulé sur l'oreiller.

Décidant qu'il aurait pu être en plus mauvais état, il observa la façon dont il était attaché. Et sentit une nouvelle vague de découragement l'envahir. Chacun de ses poignets était retenu au lit par une paire de menottes.

Il essaya de tirer dessus pour voir ce qui se passerait. Il dut se mordre les lèvres pour ne pas crier. Elles étaient tellement serrées que ses mains avaient déjà gonflé. Elles ne lui laissaient aucune liberté de mouvement et il avait l'impression que la peau de ses poignets était déjà à vif.

Quand la douleur commença à s'estomper, il regarda autour de lui. Les clés étaient sur sa table de nuit. Trop loin pour qu'il puisse les atteindre, même en se contorsionnant.

Il entendait son ravisseur s'agiter dans la cuisine, et pour ne pas avoir à penser à ce qu'il y faisait, il tenta de réévaluer sa situation.

Quelque chose devait forcément lui échapper.

Il chercha.

 

 

Neuvième partie

 

 

" I'm a lawyer. What's the worst that can happen … I get a paper cut? "

(Harm dans "Intent to die")

"Let's forget about the fact that you're coming a little late to the party and embrace the idea that you showed up at all."

(Sam dans "M. Willis of Ohio")

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Harm ne pouvait pas s'empêcher de se demander ce qu'il faisait là. Il aurait dû être chez lui en train de dormir. Ou en train de regarder ZNN. Ou de… N'importe quoi plutôt que sur la route. Il ne savait toujours pas ce qui l'avait poussé à accepter de rejoindre Sam. Peut-être le fait que son ami avait eu une voix bizarre au téléphone ? Ou peut-être simplement que lui-même voulait parler à quelqu'un de ses doutes qui continuaient de le travailler, même après des heures ?

Il tourna à droite en oubliant le clignotant et accéléra. Il y était presque.

 

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Appartement de Sam

 

Sam tressaillit quand l'homme revint dans la pièce, un rouleau de scotch dans une main, l'arme dans l'autre.

" Autant t'ôter tout de suite de la tête l'idée de crier pour prévenir ton copain ", expliqua-t-il, du ton doucereux qu'il employait toujours et qui donnait la chair de poule à Sam.

Il essaya de ne pas grimacer trop visiblement quand il lui colla une bande d'adhésif sur la bouche. C'était pénible, mais pas autant qu'il l'aurait cru. Le plus dur était de savoir que, même s'il était cinglé, son ravisseur semblait vraiment tout prévoir. Et il avait compté crier à Harm de se méfier.

L'homme était reparti, laissant le revolver sur la table de nuit, à côté des clés. " Inutile de tuer le bon capitaine tout de suite ", avait-il commenté, " alors que ces petits joujous électriques sont si efficaces ".

Sam décida de tenter de se débarrasser du bâillon. Il n'avait sans doute plus le temps de le faire, et il le payerait si l'autre le surprenait, mais c'était mieux que rester sans rien faire.

Il n'avait pas dû s'écouler plus de deux ou trois minutes quand des coups se firent entendre. Il se figea.

Faites qu'Harm s'en débarrasse ", supplia-t-il en silence.

 

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Harm monta à pieds les trois étages menant à l'appartement. Il frappa, aussi discrètement que possible pour éviter de réveiller les voisins.

La porte s'ouvrit, et il entra en parlant : " Alors, qu'est-ce qui est important au point de- "

Un mouvement brusque à sa gauche le fit sursauter et son entraînement prit le dessus. Il avait attrapé le bras qui voulait l'attaquer avant d'avoir réalisé ce qui se passait, bénissant les réflexes que lui avaient valu des années dans l'armée – et ses quelques bagarres dans les bars.

Son attaquant réussit à le faire tomber, et Harm retomba lourdement en se tordant la cheville. Ils luttèrent un moment par terre. Harm se rendit compte que son agresseur tenait un taser et que s'il n'avait pas réagi assez vite, il aurait été assommé. Il avait eu affaire à ce genre d'engin avant, et la sensation n'avait vraiment rien d'agréable. Les deux hommes luttèrent un moment, et Harm réussit à arracher son arme à son assaillant et à l'envoyer glisser sous un meuble.

Se redressant, il réussit à immobiliser les bras de son adversaire et le frappa, aussi fort que possible. Quand il fut sûr qu'il l'avait assommé, il se mit à la recherche de Sam, priant pour que ce malade ne lui ait rien fait.

 

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Sam avait cru que le pire avait été de ne pas pouvoir réagir à ce qui lui arrivait. Il avait eu tort. Le pire fut d'écouter les bruits de lutte sans rien pouvoir faire, et sans savoir qui avait le dessus.

Quand Harm apparut à la porte, il ferma les yeux et réalisa qu'il avait retenu son souffle un long moment.

Harm se dirigea vers lui et arracha le bâillon. " Ca va ? ", demanda-t-il précipitamment.

" Oui. Il est- "

" KO ", rassura Harm.

" Il a tué Renée ", lâcha Sam avant de voir Harm chercher quelque chose des yeux. " Sur la table de nuit ", dit-il.

Harm alluma et Sam eut soudain l'impression qu'on lui enfonçait des aiguilles dans les yeux. Tout devint noir et quand il rouvrit les yeux, doucement, Harm le regardait, inquiet. Il avait éteint, et la douleur redevenait supportable. Il eut un sourire d'excuse. " Désolé, je- "

" Mal à la tête ? ", voulut savoir Harm.

" Un peu. "

" Vertiges, nausées ? "

" Pas… Non. "

Rassuré, Harm entreprit de le détacher et Sam referma les yeux, épuisé. Il avait l'impression qu'il pourrait dormir plusieurs jours d'affilée, et tout résonnait dans sa tête.

Il rouvrit les yeux quand Harm bougea, mais il n'eut pas le temps de le prévenir. Leur agresseur avait attrapé Harm et l'avait remis debout. Sam se demanda comment il pouvait le traîner comme ça, avant de se rendre compte que l'homme était en train de l'étrangler avec un fil de fer. Harm tentait de gagner du temps en se penchant vers l'avant, mais cette technique ne lui accorderait qu'un bref sursis.

Regardant autour de lui, il aperçut le revolver toujours posé sur la table de nuit à sa droite. Par chance, Harm l'avait déjà détaché de ce côté-là. En s'étirant un peu, il parvint à attraper l'arme. Il la braqua vers l'homme, mais son ami était dans la ligne de tir.

Harm avait vu ce qu'il se passait, et il se laissa tomber, brusquement. Surpris, l'homme relâcha sa prise pour une seconde. C'était tout ce dont il avait besoin. Il se dégagea complètement et dégagea la ligne de tir.

Sam tira dès que Harm se retrouva par terre.

 

Dixième partie

 

 

" My philosophy of self-defence has a lot to do with running as fast as I possibly can. "

(Charlie dans "Bad moon rising")

Grover : " Don't you hate it when the bad guy's so good? "

Harm : " No. makes nailing his ass that much more satisfying. "

(Shadow)

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Appartement de Sam

 

" Il est mort ? ", demanda Sam, avec l'impression que quelqu'un d'autre parlait à sa place.

Harm se redressait, et il se rendit compte que Sam pointait toujours l'arme dans sa direction. Il dévia le canon, et lui dit doucement : " Tu peux la lâcher. "

Sam eut du mal à ordonner à ses doigts de se desserrer, ils étaient crispés sur la crosse au point qu'il en avait mal.

Une fois que Harm eut récupéré l'arme, il se pencha vers leur agresseur.

Le silence s'éternisant, Sam redemanda : " Il est mort ? "

" Oui. "

" Tu es sûr ? "

" Certain. "

" OK… " Sam sentit soudain sa pizza lui remonter dans la gorge. " Tu peux… tu peux me détacher ? ", demanda-t-il d'une voix étranglée.

" Pourquoi ? ", demanda Harm d'un ton absent, observant alternativement Sam et le revolver qu'il tenait en main.

" En dehors du fait que ce cinglé a serré les menottes comme un malade et que j'ai mal au bras, je crois que je vais vomir ".

Harm sursauta et se mit à la recherche des clés qui étaient tombées sur le plancher dans la bataille. Il détacha Sam rapidement, et celui-ci se précipita vers la salle de bain. Harm grimaça, et se mit à la recherche du téléphone. Il pouvait laisser Sam tranquille deux minutes ; en attendant, il devait appeler la police.

Il venait de raccrocher quand il entendit des coups frappés à la porte. Il remarqua, amusé, que les voisins avaient attendu que le silence soit revenu depuis plusieurs minutes pour sortir de chez eux.

Il cria en direction de la salle de bain : " Ca va ? "

" Oui ", répondit Sam, d'une voix étranglée.

Harm, un peu rassuré, boita jusqu'à la porte.

 

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Il refermait la porte quand Sam apparut derrière lui. Les deux hommes se regardèrent en silence un moment, puis Harm rompit le silence : " La police arrive. Ça va ? "

Sam hocha la tête d'un air absent, avant de lui demander, d'une voix atone : " Je l'ai vraiment tué ? "

" Oui. Ecoute, tu n'avais pas le choix, d'accord ? Tu m'as sauvé la vie - "

" Après t'avoir dit de venir alors que je savais que ce malade t'attendait ", coupa Sam.

" Tu as fait ce qu'il fallait pour rester en vie. J'en aurais fait autant, crois-moi. "

Pour la première fois, il remarqua que Sam était livide, qu'il se tenait au mur, et qu'il tremblait encore. Il se souvint que Sam n'était pas un militaire, et que c'était forcément la première fois qu'il tuait quelqu'un. Et il savait que le fait que ça ait été de la légitime défense n'enlèverait jamais complètement ses doutes à Sam – il se demanderait toujours s'il aurait pu faire autre chose. Après tout, Mac, une Marine entraînée, s'était sentie coupable d'avoir tué un braconnier qui allait tenter de la violer. Ce n'était jamais facile.

Il prit Sam par le bras et l'obligea à s'asseoir.

" Je dois appeler CJ ", murmura Sam.

" Pourquoi ? "

" Elle est mon premier appel. "

Harm le regarda sans comprendre, et Sam s'en rendit compte. " Si quelqu'un a appelé la police, les journalistes vont l'entendre sur leurs scanners. CJ s'occupe des journalistes. Il faut que je lui dise - "

Harm lui tendit le téléphone sans un mot.

 

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Sam composa le numéro de mémoire. Il allait la réveiller…

" Qui que vous soyez, j'espère que vous avez une bonne raison de me réveiller ", grogna l'attachée de presse.

" CJ… " Sam s'interrompit. Il ne savait pas comment expliquer ce qui s'était passé cette nuit. Par où commencer ?

CJ avait dû sentir son hésitation. " Sam ? Qu'est-ce qui s'est passé ? ", demanda-t-elle, soudain bien réveillée.

" Le type qui a tué Renée est venu chez moi et - "

CJ l'interrompit : " Mon Dieu ! Tu vas bien ? "

" Oui. Enfin… oui. " Entendre la voix de CJ lui avait fait du bien. Il recommençait à réfléchir. " CJ, la police va arriver. Les journalistes vont l'apprendre, et- "

" Je vais aller au bureau. Tu me rejoins là-bas ? "

" Sais pas. Il faut que j'aille à l'hôpital. "

" Tu es - "

" C'est rien ", assura-t-il précipitamment. Le staff n'avait pas encore vraiment dépassé le stade où le simple mot " hôpital " leur rappelait ce qui était arrivé à Josh. " Mais il faut- "

" D'accord. " CJ s'interrompit, et Sam pouvait presque l'entendre réfléchir. " Je vais aller au bureau, et appeler Léo pour qu'il me rejoigne là-bas. Je vais aussi appeler Toby, qu'il aille à l'hôpital. Et j'appelle Josh. Tu es seul chez toi ? "

" Non. Harm est là. "

" D'accord, tu… ça ira jusqu'à ce que Josh et Toby te retrouvent ? "

" Bien. "

Il entendit plusieurs coups frappés à la porte.

" Je dois y aller ", fit-il, vérifiant que Harm allait ouvrir, " la police est là. "

Il y eut un silence, et il réalisa que la police allait vouloir l'interroger parce qu'il avait tué quelqu'un. Il frissonna. CJ avait raccroché, et Harm vint se placer devant lui.

" L'agent Ryers voudrait te poser des questions, Sam. Il faut une ambulance ou on va à l'hôpital en voiture ? "

" En voiture ", répondit-il sans hésiter. Il n'avait pas la moindre envie d'attirer l'attention en demandant une ambulance.

Harm s'écarta et le policier se dressa devant lui.

" Agent Ryers, Monsieur Seaborn. Vous pouvez répondre à quelques questions ? "

 

Onzième partie

 

Jed : " You come to the end of a long day, you sit back, you open a beer, you watch a sporting event. That's what men do. "

Charlie : " They watch girl's softball? "

(What kind of day has it been?)

Mac : " For a minute there, I thought we were going to have a Hallmark moment. "

(Vanished)

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Hôpital

 

Le médecin entra dans la salle d'attente et tout le monde se leva. Il fit face à l'assemblée avec autant de calme que possible.

" Le Capitaine Rabb souffre d'une légère foulure à la cheville. Rien de grave. Il sera sur pied dans quelques jours. Il est avec Monsieur Seaborn. Ils sortiront tous les deux ce soir, à condition que M. Seaborn ne reste pas seul. "

" Pourquoi ? ", demanda Josh. " Et comment il va ? "

" Il s'en remettra très bien. Il a une brûlure dans le cou, une légère commotion, et il a fallu lui faire cinq points de suture où son agresseur l'a frappé. Ses poignets sont en plus mauvais état. Il a été attaché avec des menottes très serrées, et il s'est débattu. La peau a été arrachée à l'endroit où ça a frotté. Il risque d'avoir mal pendant plusieurs jours, mais ça ne devrait pas laisser de cicatrices. Assurez-vous qu'il laisse les bandages au sec, et ça ira. "

Josh hochait la tête au fur et à mesure qu'il parlait, nerveusement.

" Je vais achever de préparer les papiers, et vous pourrez ramener ces messieurs chez eux. "

Josh et Toby remercièrent le médecin, et se rassirent en attendant.

Au bout d'un moment, Josh demanda : " Tu y crois, à ce qui s'est passé, toi ? "

" Non ", répondit Toby, laconique, et la conversation en resta là.

 

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Maison Blanche

Bureau Ovale

 

" Un tueur en série ? ", demanda Jed, pour la deuxième fois.

" Oui, Monsieur. Nous n'avons pas tous les détails, et nous ne les aurons sans doute pas avant demain, mais d'après ce qu'on sait, l'homme qui a tué Renée Peterson s'est rendu chez Sam cette nuit, l'a attaché, l'a forcé à appeler le Capitaine Rabb. Quand celui-ci est arrivé, il s'est battu avec le tueur. Il a cru l'avoir assommé, il est allé détacher Sam, le type lui est tombé dessus. Sam a réussi à attraper son arme et l'a tué ", expliqua Léo.

" D'accord. Pourquoi s'en est-il pris à Sam ? "

" On ne sait pas, Monsieur. "

" La police ? "

" Ron est en contact avec eux. D'après l'inspecteur qui s'occupe de l'enquête, il n'y a aucune raison de considérer ça comme autre chose qu'un cas de légitime défense. Et le Capitaine Rabb a confirmé que Sam n'avait pas eu le choix. "

Jed s'assit dans un des canapés. " Il est resté seul avec ce type ? "

" Avant que le Capitaine Rabb arrive, oui. "

" Pourquoi le Capitaine… Sam le connaissait ? "

" Ils se sont rencontrés en faisant de la voile, Monsieur. Apparemment, ils ont sauvé la vie d'une femme et de sa fille pendant une tempête. "

Jed le regarda, surpris. " Je n'avais jamais entendu parler de ça. "

" Nous non plus, Monsieur. Sam ne l'a raconté que quand le Capitaine est venu ici, il y a quelques jours. Et pas dans les détails. "

Jed hocha la tête. " Vous êtes sûr qu'il va bien ? "

" Oui, Monsieur. Josh a appelé deux fois de l'hôpital. Il va le ramener chez lui pour cette nuit. "

" Bon… Vous allez rester ici ? "

" Oui, Monsieur. "

" Moi aussi. Je vais demander qu'on apporte du café. Comment CJ s'en est sortie avec la presse ? "

 

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Appartement d'Harm

Trois heures plus tard

 

" J'aurais dû le voir venir. Palmer n'a pas parlé de Renée, il s'en serait vanté pourtant, ça aurait dû me mettre la puce à l'oreille quand il n'a pas… Et comme un idiot, je - "

" Harm, vous vous souvenez quand je vous ai conseillé de ne pas entrer dans la tête de Palmer ? ", demanda Mac.

" Oui, mais- "

" Etant donné ce qu'on en savait à l'époque, c'était la meilleure conclusion à tirer. "

" On ne savait RIEN à l'époque, Mac ! On savait que Renée était morte et que Palmer s'était échappé. Rien d'autre. "

Mac dévisagea son collègue sans répondre. Elle se demandait s'il avait eu une seule nuit de vrai sommeil depuis la mort de Renée, mais elle en doutait sérieusement. Et bien entendu, il se reprochait ce qui s'était passé chez Sam. " Ecoutez, Harm, vous ne pouviez pas savoir que ce n'était pas Palmer, et même si vous l'aviez su, vous n'auriez pas pu prévoir que Sam était le suivant sur la liste. Il va bien, vous êtes allé chez lui à temps, c'est le principal. "

" J'ai failli refuser. "

" Vous ne l'avez pas fait. "

" Quand même… et maintenant, il va devoir se faire à l'idée qu'il a tuée quelqu'un. "

" Il n'avait pas le choix. "

" Ca vous a facilité la vie de vous dire ça, quand vous avez tué ce braconnier ? ", demanda Harm.

" Pas vraiment ", reconnut Mac. " En fait, ça ne l'a jamais facilitée. Parfois, on fait ce qu'on doit faire, et c'est tout. "

Harm ne lui répondit pas et elle se hésita un moment avant d'aborder le sujet. " Quand Palmer est … Quand vous l'avez trouvé sur le bateau … "

Elle s'interrompit et il soupira. " Vous faites toujours ça, " se plaignit-il. " Vous essayez toujours de me tirer les vers du nez. "

" De vous … Harm, je m'inquiète, comme des tas de gens. Vous allez nous reprocher ça ? "

Il haussa les épaules. " Je suppose que non, " admit-il. " C'est juste que … Je ne suis pas sûr d'avoir envie d'en parler. Et qu'il n'y a pas grand chose à dire. "

Elle leva les yeux au ciel. Pourquoi fallait-il toujours que les hommes jouent les machos ? Il n'y avait " pas grand chose à dire " ? Il avait été enfermé avec une bombe par un psychopathe qui cherchait à le tuer par tous les moyens depuis des années et qui était toujours porté disparu et présumé mort par les garde côtes, son bateau avait explosé, et la même nuit il s'était fait attaquer par un autre malade mental, mais il n'y avait " pas grand chose à dire " ? Bien sûr …

" Je sais à quoi vous pensez, " dit-il.

" Ravie d'apprendre que vous avez ajouté la télépathie à la longue liste de vos talents, " ironisa-t-elle.

" Mac … " commença-t-il.

" Je peux comprendre que vous n'ayez pas envie d'en parler, " coupa-t-elle. " Je voulais juste vous rappeler que vous avez des amis. "

" Je sais. "

" Bon, " soupira-t-elle, comprenant qu'elle n'en apprendrait pas plus sur le sujet cette nuit, " et comment va votre mère ? "

" Beaucoup mieux, " sourit-il, en se détendant. Il devait se dire qu'elle avait abandonné le sujet définitivement. " Quelle naïveté ! ", songea-t-elle. Elle reprendrait cette conversation, le moment venu.

 

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Appartement Josh

 

" Sam, tu as fait ce que tu devais faire, c'est tout ", répéta Josh, pour la quatrième fois en une demi-heure.

Il aurait voulu que son ami prenne les calmants que le médecin lui avait donnés et s'endorme, mais Sam refusait, et Josh croyait deviner pourquoi. Lui aussi, après Rosslyn, avait refusé les somnifères autant que possible. Il les avait pris au début, mais ils l'empêchaient de se réveiller quand il faisait un cauchemar. Sam le savait, il avait été là quand ça arrivait.

Il l'avait ramené chez lui directement de l'hôpital. Sam n'avait même pas demandé à passer par son appartement. Toby avait reconduit le capitaine Rabb, puis était passé chez Sam lui chercher des vêtements pour le lendemain et était venu les déposer chez Josh. Sam était sous la douche à ce moment-là. Toby avait laissé le sac, et lui avait expliqué qu'il avait pris un costume. " Il voudra aller travailler, crois-moi. Laisse-le faire. On pourra garder un œil sur lui, comme ça. Et si un inspecteur doit lui parler, je préfère que ce soit au bureau. Que l'un de nous puisse rester avec lui. "

Josh n'avait pas discuté. Toby connaissait Sam aussi bien que lui, ils savaient tous les deux que Sam ne resterait pas chez Josh toute la journée.

La voix de Sam le fit sursauter : " On en reparlera demain, OK ? Je commence à fatiguer, là. Je vais aller… ". Il ne termina pas sa phrase, mais eut un geste vague en direction de la chambre d'amis.

" Ca va aller ? "

" Je crois que j'arriverai à me coucher tout seul, si c'est ce que tu veux savoir ", ironisa Sam.

" Si tu as besoin de quelque chose… "

" Je t'appelle. "

Sam parti, Josh décrocha le téléphone et composa le numéro de Léo. Son chef voudrait savoir comment ça se passait.

 

Douzième partie

 

 

Sam : "  We never have our chats anymore, Toby. "

Toby : " What chats? "

Sam : " Our late night chats. "

(Take out the trash day)

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Maison Blanche

Bureau de Sam Seaborn

16 décembre 2000

 

Sam regarda les deux inspecteurs assis en face de lui, s'en voulant de se sentir aussi nerveux. Il savait qu'il n'aurait pas pu éviter ce qui s'était passé, mais il avait l'impression que tout le monde le lui reprochait.

L'inspecteur chargé de l'enquête acheva de noter ce que Sam lui avait raconté, puis demanda : " Je peux vous poser encore quelques questions ? "

" Bien sûr. "

" Vous lui avez ouvert. Vous n'avez pas vérifié qui sonnait ? "

" J'ai cru que c'était le livreur. Je… je ne sais pas, on a sonné, je me suis dit que le livreur avait oublié quelque chose, et je n'ai pas cherché plus loin. "

Son ton avait dû laisser deviner qu'il s'en voulait. L'inspecteur et son collègue échangèrent un regard, et Ron, qui était resté silencieux, prit la parole. " Vous n'aviez aucune raison de soupçonner quoi que ce soit. "

Sam lui adressa un signe de tête reconnaissant, avant de se tourner vers les inspecteurs. " Autre chose ? "

" Oui. Comprenez bien que cette question est de pure routine, mais il faut que je vous la pose. "

" Vous voulez savoir où j'ai appris à tirer ", devina Sam.

" Oui. "

" Je vivais à New York, il y a quelques années. Mon ancienne fiancée et moi, nous nous sommes fait braquer. Elle a tenu à ce qu'on achète des armes et à ce qu'on apprenne à s'en servir. A l'époque, ça me rassurait un peu. "

" Vous avez toujours cette arme ? "

" Non, je l'ai rendue à la boutique où je l'avais achetée quand j'ai déménagé. "

" Pourquoi ? "

" Ca avait cessé de me rassurer. En fait, je n'ai jamais été vraiment à l'aise avec ce truc. Et quelque chose me disait que si je me faisais agresser une nouvelle fois, je ne m'en servirais de toute façon pas. "

" Si tout le monde pouvait raisonner comme ça ", commenta l'inspecteur, ne s'adressant à personne en particulier. " Bon, pour le moment, je ne vois rien d'autre. Nous allons aller voir le Capitaine Rabb, nous ferons un rapport. Et il faudra que vous passiez signer la déposition au poste, plus tard. Le dossier suivra chez le procureur, mais je ne vois pas pourquoi vous auriez des problèmes. "

Sam hocha la tête, avant de demander : " Qu'est-ce que vous avez appris sur ce type ? "

" Pour le moment, pas grand chose. On est en relation avec l'équipe de Monsieur Butterfield, et on fera suivre tout ce qu'on trouvera. "

Une fois les policiers partis, Ron se tourna vers Sam : " Je vais aller répéter tout ça au Président, et nous allons poursuivre une enquête sur ce type de notre côté. Je vous tiens au courant. "

" Quelque chose me dit que le JAG va aussi faire une enquête ", répondit simplement Sam.

 

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Maison Blanche

Huit heures plus tard

 

Sam attendit d'être sûr que Josh était hors de portée de voix avant de décrocher son téléphone. Il avait eu du mal à convaincre son ami qu'il se sentait de taille à rentrer chez lui ce soir. " Probablement parce que ce n'est pas le cas ", pensa-t-il.

Il avait déjà noté le numéro de l'hôtel où il comptait loger. Il réserva une chambre, pour une durée indéterminée.

La voix Toby le surprit. " Pourquoi aller à l'hôtel ? "

Sam se sentit rougir. " Je ne peux pas rester chez Josh ", répondit-il, aussi calmement que possible.

Toby n'essaya pas de cacher sa surprise. " Pourquoi ? "

Sam haussa les épaules, mal à l'aise. " Je vais bien, " marmonna-t-il au bout d'un moment.

" Oui, tu respires la forme, " ricana son chef, en allant s'asseoir devant le bureau. " Et tu n'as pas répondu à ma question. "

Sam soupira. Il le savait, que Toby ne laisserait pas tomber aussi facilement. " C'est juste que … J'adore Josh, mais il est parfois … Je, j'ai besoin … "

Il s'arrêta, frustré de ne pas arriver à s'exprimer mieux que ça.

" Tu me rassures, là, tu sais, " lui dit Toby.

" D'accord, ce qu'il y a, c'est qu'il va passer la soirée à essayer d'en savoir plus, à s'assurer que je vais bien, à me demander si je n'ai besoin de rien, et … J'ai besoin d'espace. " Sam s'arrêta, en espérant que l'explication suffirait. Il n'allait pas admettre que la raison pour laquelle il ne voulait pas rester avec Josh était que prétendre que tout allait bien lui demandait une énergie folle, et il ne se sentait pas la force de le faire ce soir.

" Tu vas venir chez moi, " annonça Toby, coupant court à ses rêveries.

" Toby - " essaya-t-il de protester.

" Pas de " mais ". Je ne laisse pas mes amis dormir à l'hôtel. Tu as de quoi te changer demain ? "

Sam comprit qu'il aurait été inutile de discuter. Il se leva en répondant : " Je dois passer au pressing, de toute façon. "

 

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Appartement Toby

Plus tard cette nuit-là

 

Sam se réveilla en entendant hurler. Il lui fallut un moment pour réaliser que le bruit venait de lui. Il essayait de reprendre son souffle quand Toby fit irruption dans la chambre, en allumant la lumière.

" Désolé ", dit Sam, avant que son chef ait eu le temps de parler.

" Sam… ça va ? "

Sam hocha la tête, toujours essoufflé.

" Le tueur? "

" Non. Si. C'était… un mélange de Rosslyn et de l'autre nuit. "

Toby tenta d'insister. " Raconte. "

" J'ai pas envie d'en parler. "

" Sam- "

" J'ai vraiment pas envie d'en parler ", coupa Sam, qui grimaça en entendant le ton plaintif de sa voix.

Il devinait que son chef voulait insister, mais il espérait qu'il n'en ferait rien. Il avait l'impression qu'en parler avec un ami rendrait les choses réelles. Il avait supporté d'en parler à la police, à Ron, mais ses amis n'en savaient que très peu. Et si ça ne tenait qu'à lui, la situation en resterait là un long moment.

Il lui fallut un moment pour convaincre Toby de retourner se coucher. Il se demandait ce qui se serait passé s'il avait passé la nuit chez Josh. Si son chef, pourtant connu pour se désintéresser totalement de la vie de ses collègues, s'inquiétait aussi ouvertement, Josh, qui était nettement plus extraverti, aurait probablement passé la nuit à essayer de le faire parler.

Une fois seul, il essaya de trouver une position confortable. Ses poignets lui faisaient mal, et il roulait dessus chaque fois qu'il se retournait.

Abandonnant l'idée de dormir encore cette nuit, il regarda l'heure tourner en attendant le matin.

 

Treizième partie

 

 

Jed : " You'll do fine. People have phenomenal capacity. "

(He shall, from time to time …)

Admiral : " I haven't seen anyone look so guilty since my last visit to the White House. "

(Dungeree Justice)

 

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Maison Blanche

Bureau Léo

18 décembre 2000

 

Sam regardait Léo nerveusement. Il se sentait relativement à l'aise avec lui quand toute l'équipe était dans le bureau et discutait travail. Mais quand le secrétaire général le faisait venir seul, il avait l'impression d'être devant un professeur qui allait l'accuser d'avoir copié.

Léo sourit : " Relax, Sam. "

" OK. Ecoute, si c'est au sujet de la presse- "

L'air étonné de Léo suffit à lui faire comprendre que ce n'était pas ça. Il avait cru qu'avec l'attention que les journalistes accordaient à toute l'affaire, le Président serait furieux, d'autant que certains des reporters ne s'étaient pas gênés pour insinuer que l'affaire était suspecte et ne devait pas se limiter à un cas de légitime défense. Personne dans la presse nationale n'avait relevé les insinuations – le porte-parole de la police avait confirmé que rien ne laissait croire que Sam avait menti, et personne ne pensait vraiment que Sam aurait pu assassiner quelqu'un de sang froid.

Malgré tout, les journalistes de la presse à scandales s'en donnaient à cœur joie, incapables de résister à l'idée de créer un scandale là où il n'y en avait aucun.

" Oublie la presse, Sam. Personne n'avalera jamais la version que ces torchons ont imprimée, et personne ici ne croit que tu aurais pu faire ça. Je voulais juste… J'ai demandé à un conseiller de l'Association d'Aide aux Victimes s'il accepterait de te recevoir. "

" Je n'ai pas besoin de - "

" Moi je crois que si ", coupa Léo. " Et Toby en est convaincu aussi. "

Sam se sentit rougir violemment. " Qu'est-ce qu'il t'a dit ? "

" Rien de précis, juste qu'il pensait que ce serait une bonne idée. Et je le pense aussi. Sam, tu n'es pas le seul ici à avoir dû te défendre, et ce n'est jamais facile. "

Sam acquiesça vaguement.

" Je vais te donner son numéro, appelle-le. Le plus tôt sera le mieux. "

" C'est un ordre ? ", demanda Sam, d'une voix étranglée.

" Il faut que ce le soit ? "

" Non, je suppose que non ", admit Sam, en se levant et en acceptant la carte que Léo lui tendait.  " Je retourne travailler. "

Il sortit sans se retourner.

 

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Léo le regarda partir, et admit que Toby avait eu raison. Il aurait dû s'en douter, mais parfois, on ne voit pas ce qu'on a sous le nez. C'est quelque chose qu'il savait depuis des années, mais qu'il avait tendance à oublier, ces derniers temps.

Il vit que Toby hésitait sur le seuil de la porte et il lui fit signe d'entrer.

" Il a accepté ? ", demanda Toby.

" Oui. Je ne suis pas convaincu qu'il ira, de lui-même, mais il finira par en parler… "

Les deux hommes se turent un moment, et Léo se demanda, pas pour la première fois, pourquoi il n'avait pas insisté pour que le staff aille voir un conseiller après Rosslyn. Plus personne n'en parlait, mais il avait l'impression que l'ombre des tireurs les accompagnait toujours. Ils avaient survécu, mais il avait le sentiment qu'ils n'avaient pas fini de le payer.

Il devait admettre que l'ambiance avait changé depuis que Josh était revenu travailler, après sa longue convalescence. Ça ne lui avait pas sauté aux yeux tout de suite, mais il avait remarqué que dès que les mots " armes à feu " étaient prononcés, tout le monde jetait un coup d'œil à Josh, avant de se détourner rapidement. Et Josh… quelque chose n'allait pas chez lui. Il avait l'air constamment sur les nerfs ces derniers temps.

Toby le regardait, et il lui demanda : " Tu crois que je devrais dire à Josh d'aller voir quelqu'un aussi ? "

" Je ne crois pas qu'il en ait besoin ", assura Toby.

" Et CJ et toi ? "

" Bien sûr que non. Tout va bien pour nous. "

Léo ne répondit pas, mais lui fit signe qu'il pouvait y aller. Resté seul, il s'attaqua au premier problème de la journée.

 

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Voiture

Devant la Maison Blanche

 

Harm réfléchissait à ce que l'enquêteur lui avait dit, plus tôt ce jour-là. Ils avaient fini par identifier le tueur. Steve Marchal. Il avait été refusé dans toutes les agences gouvernementales – pour instabilité psychologique. Il avait eu du mal à ne pas émettre de sarcasme. Marchal s'était documenté sur des anciens agents " célèbres ". La police avait retrouvé des archives remontant à plus de dix ans.

Mais le " héros " de Marchal semblait avoir été Palmer. Le profiler qui s'occupait de l'affaire depuis que le FBI était chargé de l'enquête (une des conséquences au fait qu'un membre de l'entourage du Président ait été impliqué) ne pouvait plus qu'émettre des hypothèses, mais selon lui Marchal avait voulu attirer l'attention de Palmer en tuant des personnes proches de Rabb et en faisant parler de lui.

L'évasion de Palme n'avait pas fait l'objet d'une quelconque couverture médiatique, et il était plus que vraisemblable que Marchal n'ait pas su que Palmer était dehors. Il avait sans doute cru que Palmer apprécierait que quelqu'un se charge de compliquer la vie d'Harm en son absence.

Et Harm ne pouvait pas s'empêcher de penser que Sam et Renée avaient payé cher le fait de le connaître.

La voix de Mac le tira de sa rêverie. " Harm, je crois très sincèrement qu'on ne devrait pas rester là. Je suis sûre que ça rend les services secrets nerveux quand deux étrangers regardent fixement la Maison Blanche pendant plus d'un quart d'heure sans bouger. "

" Je sais. C'est juste qu'il avait une voix bizarre au téléphone. "

Il avait beau essayer de l'expliquer à son amie, il n'arrivait pas à exprimer cette impression de malaise. Il croyait savoir ce qui se passait. Sam s'était excusé de l'avoir entraîné là-dedans, et Harm devinait qu'il devait culpabiliser. Ce qui était idiot, il le savait. Mais une part de lui, celle qu'il n'écoutait jamais mais qui refusait de le laisser tranquille, lui soufflait quand même qu'il aurait pu se faire tuer, et que si Sam avait refusé de téléphoner -

Il n'allait jamais plus loin. La partie de son cerveau qu'il contrôlait intervenait à ce moment-là pour lui rappeler que Sam serait mort plus vite s'il avait refusé.

Mais cette petite voix ne le quittait pas, et à cause d'elle, il se demandait s'il allait arriver à regarder Sam en face.

 

Quatorzième partie

 

Congresswoman : "How would you feel if I told you, you look really cute in that uniform … and that you should dye your hair platinum blond?"

Harm : "I'll give your regards to my tailor and … um … platinum isn't really my shade, Ma'am."

(Crossing the line)

Josh : "Why would anyone wanna diminish a woman's sexual desire?"

Donna : "We can get out of hand."

(The White House pro-AM)

 

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Maison Blanche

Bureau de Sam

 

Sam faisait tourner la carte que Léo lui avait donnée dans ses mains, sans vraiment la voir. La simple idée d'aller parler à quelqu'un de ce qui s'était passé l'angoissait. Mais pas forcément pour les raisons que ses collègues imaginaient.

Bien sûr, être à la merci de ce cinglé et ne pas pouvoir se défendre avait été horrible. Il avait été traumatisé par Rosslyn, mais au moins, ça avait été rapide, même si, sur le coup, il ne l'avait pas ressenti comme ça.

Cette fois, il avait passé plus de deux heures attaché à son lit, à imaginer tout ce que ce malade pouvait lui faire s'il lui en prenait l'envie.

Le tuer avait été dur, mais il savait qu'il n'avait pas le choix. Il se reprochait d'avoir laissé entrer l'intrus, mais ça avait été une erreur " honnête ". Il n'avait pas ouvert en sachant qu'un tueur en série attendait de l'autre côté de la porte.

Il était encore sous le choc de ce que les policiers avaient découvert chez le tueur, et il avait des sueurs froides en réalisant qu'il avait été très près d'y passer, lui aussi.

Mais ce qui l'effrayait plus que tout, c'est qu'il n'arrivait pas à se reprocher ce qu'il avait fait. Et il se demandait si cette absence de remord était normale. Il était avocat, écrivain, mais il n'avait même jamais tué un animal avant. Le fait de tuer un être humain aurait dû le marquer plus profondément que ça. Il se sentait coupable de ne pas se sentir coupable. Et il s'en voulait pour ça.

Il soupira. En parler à quelqu'un lui ferait sans doute du bien, mais il avait peur que la réaction de la personne à qui il en parlerait soit négative.

Un coup discret frappé à la porte le fit sursauter. Il releva les yeux et vit Harm qui l'attendait, appuyé sur des béquilles.

 

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" Comme tu avais dit aux gardes que je pouvais y aller, il n'a pas fallu te prévenir ", expliqua Harm. " Ca va ? "

" Bien. Et ta cheville ? "

" Ca ira mieux quand je pourrai reconduire. "

Harm s'assit et Sam le regarda, embarrassé.

" Je suis désolé ", dit-il.

" Sam, tu n'as pas besoin de- "

" Je pense que si. Je t'ai appelé en sachant ce qui allait se passer, et je suis vraiment désolé. "

" J'ai lu ta déposition. Il t'avait dit qu'il cherchait un témoin, pas une nouvelle victime. Il ne m'aurait sans doute pas tué. Il m'aurait obligé à regarder, et il m'aurait laissé là, pour que je puisse tout raconter. Tu le sais. "

" Mais ce n'est pas pour ça que j'ai… "

Il n'eut pas besoin d'achever sa phrase pour que Harm comprenne. Il se souvint de Palmer, quand il l'avait laissé seul chez lui, avec une bombe prête à exploser. Il avait pensé à beaucoup de choses, à son devoir, à son pays, mais il devait bien admettre qu'il avait aussi eu très peur de mourir seul.

" Je sais ", dit-il simplement. " C'est pas grave. "

Sam n'était pas d'accord, et ne le serait probablement jamais, mais il n'insista pas. Il se leva et proposa à Harm d'aller dire bonjour aux autres conseillers. Alors qu'ils allaient sortir, Harm retint Sam un moment. " Tu m'as sauvé la vie. Merci. "

" Je l'ai fait aussi pour moi. "

" Le résultat est le même ", observa Harm. " Merci. "

Ils restèrent silencieux un moment, et Sam finit par demander, juste pour rompre le silence : " Et Palmer ? "

" Toujours rien, " répondit Harm, essayant de prendre l'air détaché. " Je doute qu'on le retrouve un jour. "

" Oh. " Il avait du mal à imaginer ce que ça devait être. Ignorer si l'homme qui a essayé de vous tuer était toujours en vie ou non ... Les probabilités étaient minces, mais quand même …

Le silence les mettait mal à l'aise tous les deux, et Sam se secoua. " Viens, allons voir si les autres sont là, " dit-il, en désignant la direction approximative du bureau de Josh.

 

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Bureau de Josh

 

Sam entra dans le bureau de Josh sans s'annoncer. " Josh, je ne crois pas que tu aies déjà rencontré le Capitaine Rabb. Harm, Josh Lyman. "

Avant que Josh ait eu le temps de bouger, Donna apparut derrière ses visiteurs.

" Capitaine ", fit-elle en lui tendant une tasse de café.

Harm la remercia, embarrassé. Sam le regardait en se retenant de rire, et Josh avait l'air jaloux. Donna, de son côté, ne se gênait pas pour le dévisager. Sam lui avait présenté l'assistante en chemin et, comme lors de sa dernière visite, toutes les assistantes s'étaient retournées sur son passage.

" Donna, j'ai besoin du dossier sur- "

" Il est sur ton bureau, Josh. En dessous du dossier rouge ", répondit son assistante sans cesser de regarder Harm. " Elle correspond à quoi, cette décoration ? ", demanda-t-elle, en prenant Harm par le bras et en l'entraînant vers son bureau, laissant Josh et Sam seuls.

" Mais qu'est-ce qu'elle lui trouve ? ", fulmina Josh.

" C'est l'attrait de l'uniforme. Ni toi ni moi ne pouvons lutter contre un uniforme, Josh. Fais-toi une raison ", rétorqua Sam, d'un ton faussement triste.

" C'est ridicule ! Je n'ai jamais compris pourquoi les femmes sont attirées par- "

Josh s'interrompit soudain et Sam se retourna pour voir ce qui avait attiré son attention.

" Colonel MacKenzie ", se présenta la femme qui hésitait sur le seuil de la porte. " Une assistante m'a dit que je vous trouverais ici. "

" Sam Seaborn, et l'idiot qui bave, c'est Josh Lyman "

Il se serrèrent la main, puis Margaret fit irruption dans la pièce.

" Léo veut voir tout le monde. Il aimerait vous rencontrer, ainsi que votre collègue ", expliqua-t-elle en s'adressant à Mac, avant de continuer : " Il est avec CJ et le Président, mais ils devraient avoir fini dans une dizaine de minutes. "

Cinq minutes plus tard, tout le monde était dans le bureau de Léo. Pendant qu'ils attendaient ce dernier, Harm souffla à Sam : " Tu aurais pu venir m'aider, avec Donna. "

Mac ne réussit pas tout à fait à étouffer un gloussement, et Sam haussa les épaules. " Désolé, mais elle m'en aurait voulu à mort, et ce n'est peut-être pas mon assistante, mais elles se serrent les coudes. Et elles ont le pouvoir de me rendre la vie très, très difficile. "

" Et ça dirige le pays ", railla Harm.

Margaret, qui venait poser un dossier sur le bureau de Léo, entendit sa remarque et répondit : " Ils font semblant de diriger le pays. Sans nous, ils seraient perdus. "

Une fois qu'elle fut repartie, Sam remarqua : " C'est marrant, elle ne t'a pas dragué. C'est bien la première… "

Harm se renfrogna légèrement, mais CJ et Léo arrivèrent avant qu'il ait le temps de trouver une réplique bien sentie, et Sam entreprit de faire les présentations.

 

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Appartement d'Harm

22h00

 

Harm fit une dernière fois le tour de la pièce, cherchant tout ce qui avait pu appartenir à Renée. Les parents de la jeune femme lui avaient demandé de récupérer les affaires de leur fille, et il leur avait dit qu'il les leur enverrait. Il avait déjà vidé l'appartement de Renée plus tôt dans la journée, ce qui n'avait pas été une partie de plaisir.

Maintenant, il s'occupait des affaires qu'elle avait laissées chez lui – c'est fou ce qu'on pouvait accumuler en quelques mois, pensa-t-il.

Il commençait de nouveau à se sentir chez lui, même s'il avait encore du mal à entrer dans la chambre. Et il n'arriverait jamais à dormir dans le lit où elle était morte.

Après la réunion avec Léo McGarry, Sam et lui avaient encore parlé un moment. Après avoir discuté du tueur et des premiers résultats de l'enquête, Sam lui avait dit qu'il envisageait sérieusement de déménager. Il n'avait pas encore remis les pieds chez lui depuis cette nuit-là, et il ne se voyait pas le faire dans un avenir proche.

L'idée avait aussi traversé l'esprit de Harm, mais quand il regarda autour de lui, repensant aux heures qu'il avait passées à remettre l'endroit en état, il décida qu'il n'allait pas laisser un malade le déloger de chez lui.

Il s'allongea et fixa le plafond. Il était bien là …

Une heure plus tard, après avoir fait un nouveau cauchemar particulièrement violent, il n'en était plus si sûr.

Il repensa à Sam lui demandant si on avait retrouvé Palmer. Il se doutait que les garde-côtes n'allaient plus tarder à abandonner les recherches. Et il n'était pas sûr de croire vraiment que Palmer était mort.

Mais se pouvait-il qu'il soit trop paranoïaque ?

Une fois de plus, la discussion qu'il avait eue avec Webb sur la jungle des miroirs lui revint en mémoire.

Soit Palmer était mort, et il s'angoissait pour rien, soit il avait survécu, auquel cas il frapperait, tôt ou tard. Et le connaissant, il attendrait qu'Harm ait baissé la garde. Il ne pourrait pas vivre en état d'alerte indéfiniment, tôt ou tard il arrêterait de regarder par dessus son épaule.

Il soupira. Il n'avait pas réussi à dormir une seule nuit complète depuis que l'amiral lui avait annoncé que Palmer s'était évadé, il se doutait qu'il n'allait pas tenir très longtemps comme ça. Il se résigna et décrocha son téléphone, composa le numéro de Mac et attendit que son amie décroche. Elle allait être ravie qu'il l'appelle, il en était sûr. Elle essayait toujours de le pousser à se confier plus, même si de son côté, elle n'abordait jamais les sujets trop personnels.

" Oui ? " dit Mac en décrochant.

" C'est moi, " dit-il simplement.

 

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Appartement de Sam

22h00

 

Sam regarda autour de lui. Il s'était attendu à ce que ce soit plus dur. Il avait cru qu'il allait paniquer, que ce serait trop pour lui. Jusqu'ici, tout allait bien.

Harm et lui avaient discuté de la difficulté de retourner dans leurs appartements respectifs. Il avait pensé à déménager sans jamais revenir ici. Mais il voulait essayer.

Toby lui avait dit que les policiers avaient fini leur travail, et que l'appartement avait été remis en état. Puis, il l'avait raccompagné. Il était resté là près d'une heure, le temps qu'il avait fallu à Sam pour le convaincre qu'il allait s'en sortir tout seul.

Aucun d'eux n'avait reparlé du conseiller, mais la carte que Léo lui avait donnée était encore dans sa poche.

Il la sortit et composa le numéro. Quelqu'un décrocha au bout de trois sonneries.

" Docteur McKenna. "

" Bonsoir. Sam Seaborn. Désolé de vous appeler si tard. "

" Aucune importance. Je peux vous aider ? "

" Oui. J'espère que oui ", répondit Sam

 

FIN

 

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