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Auteur : Une semaine. Une semaine jour pour jour que Sam attendait cette soirée. Toute la journée, des décorateurs firent des allées et retours dans toute la Maison Blanche pour organiser la soirée du 31 décembre. Le Président, qui retrouvait sa famille pour le soir de Noël, réunissait ses amis, collaborateurs et proche famille, dans la grande salle de réception. Les réveillons du nouvel an comptaient des centaines de personnes, les amis, la famille des amis, et parfois même des amis de la famille des amis. Pourtant, le 31 décembre, à l'aube d'une nouvelle année, l'Etat ne prend pas de congés. Aussi, le staff du Président n'eut pas de répit au cours de cette journée qui fut pour le moins longue. Tout commença à l'arrivée de Josh et Donna. Tout dans leur comportement laissait présager que la journée allait être un enfer. De toute évidence, ils s'étaient tous deux levé du pied gauche le matin. Et lorsqu'un couple se lève au même moment du même pied mais du mauvais, vous pouvez imaginez ce que cela donne. " Si tu n'avais pas laissé la fenêtre ouverte cette nuit, on aurait pas eu une inondation ! " gronda Donna. " Oh la ! Et qui a eu l'excellente idée de mettre le panier du chat sous la fenêtre ? " " Mais qu'est-ce que ça peut bien te faire, tu n'as jamais pu le supporter mon chat ! " " Ah, parce que tu crois qu'une telle boule de poils ça mérite d'être supportée ! C'est un enfer ton chat, si on avait gardé mon chien plutôt que de le refiler à ma mère, il l'aurait bouffer ton sale félin ! " " Oh, c'est très mature de ta part, Josh de t'en prendre à mon chat ! " " Oui, et c'était très intelligent de ta part de me faire choisir entre mon chien et toi, Donna. " " Mais je ne t'ai jamais obligé à mettre ton chien dehors ! Si tu ne voulais pas que je m'installe chez toi, tu n'avais qu'à le garder ton affreux monstre plein de bave ! " C.J. entra dans le bâtiment au même moment qu'eux deux. Elle ôta ses lunettes et se rapprocha de Donna. " Est-ce que tout va bien ? " " Oui ! " répondirent sèchement Josh et Donna en chœur. " Très bien ! " soupira C.J. ironiquement. " Josh ! quand tu auras cinq minutes, tu pourras passer dans mon bureau ? " " Oui. " dit Josh d'un air absent. " A plus tard ! " Donna lui lança un air méchant. " Et t'es pas gêné de dire que je t'ai demandé de choisir entre ton chien et moi ! C'est toi qui a proposé de le laisser à ta mère ! " " Oui, et tu sais pourquoi ? Parce que tu es allergique aux poils de Pongo ! " " Tu parles d'une excuse ! Et Pongo ! Quel nom ridicule ! " " Ah oui, parce que Figaro, c'était mieux peut-être ? " Ils entrèrent à cet instant dans le bureau de Josh. " Mon planning ! " Donna se retourna vivement et lui jeta un regard méprisant. " Je ne suis pas ton chien Josh ! " " Donna, s'il te plait, pourrais tu me passer mon planning de la journée ? " Elle ne lui répondit pas mais lui tendit une feuille de papier. Il la survola des yeux. " C'est quoi ce mot au milieu ? On ne distingue même pas le nombre de lettres. " " Aluminium. " " J'ai un meeting avec un type qui s'appelle aluminium ? " " Non, il est écrit que tu dois briefer le président sur la présence d'Aluminium sur le sol Américain. Mais je ne sais pas pourquoi, car ce n'est pas à toi de le faire, mais à un expert. " " Oui, merci. " " Moi, ce que j'en dis… " " J'ai dit merci ! " Il la regarda en haussant les sourcils et en pointant la porte d'un signe de tête. Elle prit un dossier bleu qui traînait sur le bureau et sortit en claquant la porte derrière elle. C.J., suivie de Carol, se rendit dans la salle de presse où les journalistes avaient déjà pris place. Le sujet principal fut l'amendement sur l'égalité des droits qui allait une fois de plus repasser sur le tapis. Elle dut répondre à quelques questions sur le conflit entre les chauffeurs de bus et les chauffeurs de taxi qui menaçaient tous deux de grèves. Mais ce fut sur la soirée du nouvel an qu'elle termina, à la demande de Dany. " C.J. ? Si le Président Bartlet tient tant à ce petit rituel du 31 décembre, n'est-ce pas un peu pour se mettre en valeur, lui et son staff ? " " Je doute que le Président ait des mauvaises intentions en invitant ses amis à une soirée de réveillon. Si vous tentez de remettre en cause l'effet strass et paillettes qui aura lieu au cours de la soirée, je souhaiterais juste rappeler que la période des fêtes de fin d'année est la période où les consommateurs dépensent le plus en nourriture, décorations de fêtes et tenues de soirée. Ca n'a rien d'étonnant que le Président cherche à ce que ses invités passent une bonne soirée. " " Ce n'était pas ma question. " " Non, Dany, le Président ne cherche pas à se mettre en valeur lui et son staff, vous savez pourquoi ? Parce qu'il n'a invité aucune caméra de télévision et les quelques journalistes ayant été conviés ne seront pas autorisé à pénétrer la salle de réception avec leur carnet de notes. " Les journalistes émirent tous de petits ricanements. " Merci à tous, on se revoit à quinze heures. " C.J. claqua son dossier et quitta la salle, toujours suivie de Carol. " Comment s'était ? " demanda-t-elle avec intérêt à sa secrétaire. " Parfait, comme toujours. " " Et avec Dany ? " " Il s'en remettra. " " Vous croyez que je devrais l'inviter ce soir ? " " Sans son carnet de notes alors… " Toby sortit de son bureau rapidement et se rendit vers le bureau de Leo. Il passa par Margaret qui tapait vivement sur son ordinateur. " Il est là ? " " Oh Bonjour Toby ! Il est avec le Président dans le Bureau Ovale. Ils auront fini dans dix minutes. " Après l'avoir remercier, Toby ressortit aussi rapidement et retrouva Josh dans son bureau. " Tu as une minute ? " lui demanda-t-il. " Pas si ça un rapport quelconque avec la nature, les chiens, les chats, ma fiancée, où les fruits de mer de Noël." " Parfait ! Tu te souviens de l'affaire de Jeff Brickenridge ? " " Un peu que je m'en rappelle ! " Il prit un air affolé. " Non, pas aujourd'hui ? " Toby ne répondit pas mais son regard ne le trahissait pas. " C'est pas vrai ! Tu as pris rendez vous aujourd'hui ? La veille du nouvel an ? " " C'est important que ce soit bouclé avant ce soir ! " " Qu'est-ce qui t'empêche de t'en occuper toi même ? " " Tu es mieux placé que moi pour ce genre d'affaire, et j'ai rendez vous à midi avec Mendoza. J'emmène Sam, et C.J. a une réunion sur l'OMC dans moins de vingt minutes. " " Quand est-ce qu'il arrive ? " Une fois de plus il ne répondit pas. " Quoi, il est là ? " " A l'heure qu'il est il doit sans doute passer la porte de la Maison Blanche ! " " Super ! " laissa-t-il échapper. " Donna ? " hurla-t-il. " Quoi ? " répondit-elle sur le même ton. " Tu veux m'apporter le dossier Réparations ? " " Quoi, le dossier Brickenridge ? " " Ouais ! " Toby observait la scène en silence. " Scène de ménage ? " Josh releva la tête et le menaça du regard. " Dis moi, t'avais pas une réunion avec Mendoza ? " " A midi. " " Oui, et bah t'as qu'à aller mettre au point ton speech avec Sam. " Donna entra en tendant le dossier vers Josh. Toby, qui frottait son front avec son index, sortit du bureau et rencontra C.J. dans le couloir. Elle se rendait dans la salle Roosevelt pour sa réunion, il voulait voir Leo. " J'ai besoin de ton avis… Tu crois que je devrais inviter Dany ce soir ? " " C'est toi qui vois. " " Oui mais… " " Si ça peut répondre à ta question, j'ai demandé à Andrea de venir. " " Ah oui ? " Toby hocha la tête. " Bon. Alors, je vais dire à Dany de venir. " " Bien. " " Bien. " " Tu vas à l'OMC ? " " Tu vas chez Leo ? " Cathy était assise à son bureau devant divers papiers. Elle décrocha le téléphone lorsqu'il retentit. " Bureau de Sam Seaborn. Très bien. " Elle se leva après avoir raccroché et ouvrit la porte du bureau de Sam. Celui ci avait le nez plongé dans son discours. " Sam ? " " On met combien de " r " et de " n " à Méditerranée ?' " " 2 " r ", un " n " ! Toby vous attend pour votre rendez vous, il est à l'accueil. " " J'y vais. " " Vous ave terminé ? " " Non, mais il me restera un peu de temps en rentrant. " " Leo et le Président ne vont pas être contents. " " Ca ira ! " dit-il avec conviction. Il ferma son ordinateur portable après avoir sauvegardé. " Allons-y ! " Il enfila son manteau et prit son porte documents. " Oh j'ai oublié ! " fit Cathy. " La teinturerie a appelé. Ils ont eu un problème avec votre… " " Non ? " dit Sam horrifié. " C'est une blague ? " " Je crains que non. " " Bon, arrangez moi ça pour mon retour. " Sam traversa les couloirs pour rejoindre Toby à l'accueil. " Tu en as mis du temps ! " dit son patron avec un ton de reproche. " Je terminais ma phrase. " Ils se dirigèrent vers la sortie lorsqu'un agent du FBI s'approcha d'eux. " Monsieur Ziegler ? Monsieur Seaborn ? Excusez moi messieurs, nous sommes dans une situation de verrouillage. " " Je rêve ! " soupira Toby. " Qu'est-ce qui se passe encore ? " demanda Sam. " Ce n'est qu'une mesure de sécurité Monsieur, il n'y en aura pas pour longtemps. " " Il ne nous reste plus qu'à attendre… " souffla Sam. Il remonta dans son bureau suivi de près par Toby. Il lui demanda où en était le discours du Président pour son allocution annuelle du 31 décembre. " Il me reste deux ou trois phrases et ce sera bon. " " Peaufine ça avant qu'on aille déjeuner. " " Toby, on devrait prévenir Mendoza qu'on ira pas déjeuner. " " Occupe toi du discours, moi je fais le reste ! " lui ordonna Toby. Abby Bartlet avait une réunion avec son staff dans son bureau. La pièce était plus bondée d'agents de sécurité que de collaborateur. Elle regarda Lily Mayes, son chef de staff. " Il y a eu une alerte à la bombe au Capitol, ils ont préféré verrouiller la Maison Blanche. " " Je vous propose d'aller déjeuner, nous reprendrons cet après midi. " " Votre fille vous attend dans le salon bleu. " Le visage d'Abby s'illumina en entendant cette nouvelle. Ses gardes du corps la suivirent jusqu'au salon où l'attendait Zoey. " Bonjour Maman ! " " Salut mon cœur ! " Abby embrassa sa fille. " Ton père sait que tu es là ? " " Il était avec Toby et Leo. " " Je vois. Tu déjeunes ? " " Oui. En fait je suis venue pour te demander quelque chose. " " Je t'écoute. " " Pourquoi est-on encore enfermé ? " " Ne t'inquiète pas pour ça Trésor, ils s'inquiètent pour rien, c'est une histoire avec le Capitol, on n'est pas concerné. " " D'accord. " Elle offrit un sourire à sa mère. " Je voulais ton avis sur… " Elle se leva et prit une housse de vêtement sur le fauteuil. Elle ouvrit la fermeture éclaire et fit voir la robe à la Première Dame. " …ta robe de soirée ? " Zoey hocha la tête. " Elle est très jolie. " " C'est vrai ? " " Charlie devrait adoré ! " " Oui, mais papa moins ! " " Chérie, c'est à ton âge qu'on montre son décolleté ! A mon âge ça devient vulgaire ! C'est le 31 décembre, tu dois t'amuser, alors mets la ! " " Merci ! " Elle sauta au cou d'Abby. " Néanmoins, tu devrais peut-être prévenir ton père, qu'il ne soit pas trop pris au dépourvu ! " " D'accord ! " dit-elle en soupirant. Sam tentait de se concentrer sur le discours plutôt que sur la soirée mais le simple fait de penser que son costume ne serait pas prêt, il était en rage. Cathy ouvrit la porte et il leva aussitôt les yeux pour savoir ce qu'elle désirait. " Mallory est sur la 2 ! " " Vous voulez dire au téléphone ? " demanda-t-il sous l'effet de la surprise. " Oui, Sam. " Elle referma la porte derrière elle et Sam décrocha en défaisant le nœud de sa cravate. " Sam Seaborn ! " " Salut Sam ! " " Mallory ! Comment vas tu ? " Il ne préssentait rien de bon car elle avait une voix très…bizarre. " Et bien…je…je suis clouée au lit par une mauvaise grippe. " " Oh. " fut la seule qu'il put dire. " Tu es toujours là ? " " Oui. Je te demande de m'excuser, j'ai le discours du Président pour ce soir sous les yeux, je n'arrive pas à m'en détacher. " " Je ne pourrais pas venir ce soir, Sam. " " Ca ne fait rien, il vaut mieux que tu restes bien au chaud chez toi. " " Je suis vraiment désolée Sam… " " Je t'assure, ce n'est pas grave ! " Il tentait de s'en persuader lui même. " Je veux dire, j'aurai aimé que tu sois là, mais je suppose que tu dois être épuisée… " " Moi aussi je voulais être là. " " On remet notre soirée à une autre fois ? " " Oui. Je te rappelle quand je serai rétablie ? " " Oui. Ne fais pas trop d'efforts. Je te souhaite une bonne année. " " Au revoir Sam. " " Au revoir. " Il garda le combiné accroché à l'oreille, attendant peut-être qu'elle ne raccroche pas. Mais la tonalité au bout du téléphone lui fit comprendre qu'elle n'était déjà plus là. Il raccrocha alors violemment. Une semaine. Une semaine qu'il attendait cette soirée. Et elle tombait à l'eau. Il ne lui en voulait pas, il savait pertinemment qu'elle n'avait pas fait " exprès " de tomber malade, mais il ne pouvait s'empêcher de ruminer. " Tu as une minute ? " lui demanda Leo qui se tenait devant lui. " Bien sûr ! " dit-il en reprenant instantanément ses esprits. " Ca va ? " " Oui. " " C'est à propos du discours. Il veut en finir avec, alors dès que tu as fini, tu lui apportes pour une petite répétition, je serai dans son bureau. " " D'accord, Leo. " " Désolé que le rendez vous ait été annulé. " Sam le regarda d'un air suspicieux. " Tu étais au courant ? " " Sam, on travaille ensemble ! " " Oui, je sais mais…rien. C'est pas grave. Et tu ne m'en veux pas ? " " Pourquoi je t'en voudrais ? " " Et bien…d'habitude tu as tendance à t'énerver… " " Non, je t'assure, c'est pas grave, il y aura d'autres occasions dès la semaine prochaine. " " Oui, j'espère qu'elle se remettra vite. " " Elle ? " " Mallory ! " " Mallory ? " " Ta fille ! " " Je parlais de Mendoza ! " Sam aurait souhaité se trouver mille pieds sous terre. " Mon déjeuner avec Mendoza… " " Tu avais prévu de sortir avec ma fille ? " Sam avala difficilement sa salive. " Euh…oui. " " Ma fille Mallory, ma fille unique, celle qui travaille à Clearlake… " " Oui, celle là. " " Tu avais raison, j'ai tendance à m'énerver quand j'entends ce genre de choses ! Tu avais l'intention de sortir avec ma fille ? " " Leo, c'est pas une affaire d'état, elle devait venir ce soir, je l'ai invitée la semaine dernière, tu sais, à Noël. " " Leo ? " Toby était à présent sur le pas de la porte. " On reparlera de ça, Sam ! " Il lui lança un regard furibond. Josh sortit de son bureau en se massant les tempes. " Ca s'est passé comment ? " demanda Donna en machant un chewing gum. " Bof…pas beaucoup mieux que la dernière fois. " " Fatigué ? " " Exténué ! " " Tant mieux ! " dit-elle avec un sourire sadique. " Toby et Sam ont vu Mendoza ? " " Comment le saurai-je ? " dit-elle en haussant les épaules. Il la scruta en haussant les sourcils. " Il y a eu un verrouillage, ils n'ont pas pu sortir ! " " Quoi ? Comment se fait-il que je n'ai pas été prévenu de ce verrouillage ? " " Tu étais en réunion importante avec Jeff Brickenridge. J'ai jugé préférable de ne pas vous interrompre, je ne voulais surtout pas que Jeff te demande une compensation pour avoir été interrompu. Tu ne trouves pas ça adorable ? " " Que tu m'ais évité de devoir quitter mon bureau pendant ce stupide meeting ? " " Oui. " " J'adore. " Il vit un paquet de biscuits ouvert sur le bureau de Donna et tendit la main pour se servir. " Ceci est mon paquet ! " " Oui, et alors ? " " Alors tu n'avais qu'à prendre le tien ! " " Donna, on fait les courses ensemble, et on les partage, tu pourrais être sympa pour une fois dans la journée et me donner un de ces fichus gâteaux ! " " Alors ça c'est la meilleure ! C'est moi qui ait été désagréable aujourd'hui ? Mais depuis ce matin tu es infecte ! On dirait que je t'ai volé ton jouet dans tes céréales ! " " Ben tiens, puisque t'en parles, où il est passé le Tyrannosaure Rus Rex avec le laser paralysant du paquet de Cheerios ? " C.J. sortit de son bureau avec les mains sur les oreilles. " Qu'est-ce que c'est que cette cacophonie depuis ce matin ? Vous êtes vous rendu compte que vous étiez sur votre lieu de travail ? " " C.J. ? " l'interrompit Carol. " Leo vous demande dans le Bureau Ovale, vous aussi Josh. " Le Président relisait à voix haute son discours pour son intervention sur toutes les chaines nationales le soir même. Charlie entra silencieusement et il déposa une note sur le bureau. Bartlet releva un instant les yeux puis replongea dans son texte. Toby écoutait en faisant des petits signes de tête que Sam tentait d'interpréter. Leo ne quittait Sam des yeux qui se sentait réellement mal à l'aise. Josh et C.J. entrèrent dans le bureau lorsque Charlie en sortit. " Bonsoir Monsieur le Président ! " dit C.J. respectueusement. " Bonsoir. " " Qu'est-ce qui se passe ? " demanda Josh. A la fin de la réunion, le Président les interpella tous. " A huit heures moins dix, je vous veux tous dans mon bureau pour en finir avec ce discours. Lorsque le caméraman dit coupé, vous filez vous changer, on se retrouve dans la salle de réception. A tout à l'heure. " " Merci Monsieur le Président. " " Sam, dans mon bureau ! " dit Leo d'un ton qui ne présageait rien de bon. Sam se rendit dans le bureau de Leo et Jed interpella à son tour Leo. " Que se passe-t-il avec Sam ? " " Rien qui ne concerne l'état Monsieur. " " Qui concernerait Mallory dans ce cas ? " " Oui, c'est une histoire entre lui et moi si je peux me permettre Monsieur le Président. " " Oui, mais vous avez bien profiter de la situation lorsque Charlie m'a demandé mon autorisation pour sortir avec Zoey. Et vous savez que Zoey est bien plus jeune que Mallory. " " Le problème n'est pas là, Monsieur. " " Ah non ? " demanda Bartlet faussement surpris. " Vous savez que rien de plus compte pour moi que le bonheur de ma petite fille, et je doute que… " " Ah, ah, ah ! Vous risqueriez de dire des choses qui dépassent votre pensée. Croyez moi, si Mallory accepte de sortir avec Sam, c'est qu'elle sait ce qu'elle fait. Elle a les pieds sur terre et la tête sur les épaules. " " Elle est sortie avec un joueur de hockey… " " Un égarement. " sourit Bartlet. " Monsieur… " " C'est leur première soirée ensemble ? " " J'en doute, Mallory est malade et elle est clouée au lit ! " " Leo, suivez mon conseil, les pères ne gagnent rien à se mêler à la vie de leurs filles. " " On en reparlera ce soir, Monsieur. " Leo se dirigea vers son bureau avec un large sourire. " Eh ! Qu'est-ce que ça voulait dire ? Leo ? Que vouliez vous dire ? " Leo referma la porte derrière lui et Jed secoua la tête. " Comme tu voudras…Non, ne t'en fais pas, je trouverai bien quelque chose à me mettre sous la dent…Très drôle. Au revoir. " Toby raccrocha le téléphone et appela Bonnie. " Oui ? " " Le rapport du député Miller, où est-il passé ? " " Rangé dans un dossier ! " " Et le dossier ? " " Rangé dans ton tiroir. " " Merci Bonnie. " " Il n'y a pas de quoi Toby. Il sera huit heures moins dix dans exactement vingt minutes. " " Et c'est ce que tu n'as pas cessé de me dire depuis environ une heure et demi, alors quoi ? " " Rien. Je voulais juste te le dire pour que tu ne sois pas en retard ! " " Très aimable ! " " Et aussi parce que je voudrais rentré un peu plus tôt ce soir… " " A huit heures cinq le Président aura fini son discours, tu seras libre jusqu'à mardi matin. " " Merci Toby ! " dit-elle avec un soupçon d'ironie dans la voix. " Où est Ginger ? " " Elle est déjà partie ! " " Dommage, j'allai lui demander de te remplacer ! " souffla Toby en souriant. C.J. entra la dernière dans le Bureau Ovale, ayant été retenue un peu plus longtemps que prévu par les journalistes dans la salle de presse. Le Président venait à peine de commencer son discours adressé à la nation Américaine. Josh et Sam étaient l'un à côté de l'autre, derrière Toby qui reposait son menton sur sa main, et Leo le plus près possible du Président sans pour autant entré dans le cadre de la caméra. " Que Dieu vous bénisse. Et que Dieu bénisse l'Amérique. " " Coupé ! " Sam claqua son dossier et se retourna pour quitter le bureau. " Où est-ce que tu vas ? " lui demanda Josh en le suivant dans le couloir. " Je rentre me changer, mon costume est coincé au pressing. " " Tu en as un de rechange. " " Non. " " Comment tu vas faire ? " " Ca j'en ai pas la moindre idée ! " " Eh, c'est ma réplique ça ! " Sam haussa les mains pour s'excuser de lui avoir " faucher " sa réplique. " Leo t'a passé un savon ? " " Ca a été moins insupportable que ce que je pensais. " " Bien. " " A plus tard ! " s'écria Sam en entrant dans son bureau pendant que Josh poursuivait sa route. C.J. entra dans la salle de réception et dut admettre que la décoration était plus magnifique d'année en année. Elle aperçut Donna et se dirigea directement vers elle. " Jolie robe ! " dit celle ci en voyant C.J. approcher. " Merci. La tienne ne devait pas être bon marché… " C.J. portait une robe de soirée évasée dans les tons pourpres, et Donna une robe près du corps en taffetas d'un violet profond. " Je cherche Josh… " " Sûrement en train de me maudire dans son bureau. " " Qu'est-ce que tu lui as fait ? " demanda C.J. excédée. " J'ai oublié son smoking à la maison. " " Intentionnellement ? " Donna lui lança un regard sadique. " Je vois… " " Toby ! Quelle classe ! " s'écria Donna. " Mesdames…vous êtes des anges resplendissants ! Donna, cette couleur te sied comme le roux à l'automne…" " Ton jour de gloire ? " demanda Ginger qui passait. " Non, il a juste rendez vous dans une heure avec Andrea Wyatt… " glissa Bonnie sans s'arrêter. " Qu'est-ce que j'ai manqué ? " demanda Josh encore essoufflé de sa course jusqu'à chez lui pour récupérer son costume. " Vous avez vu Sam ? " " Il est dans son bureau, au téléphone. " lança Charlie. " Qui ça ? " demanda Sam en rejoignant le petit attroupement. " Autant pour moi ! " dit Charlie en souriant. Il quittait des yeux ses amis pour voir sa petite amie faire son entrée. Elle portait une robe de soirée d'un vert bouteille, parsemé de strass. A en tomber. " Je disais juste qu'on était pas obligé de parler boulot ce soir, Leo, et même… " Il s'arrêta un instant et alla de sa femme à sa fille, puis regarda son meilleur ami qui tentait de ne pas sourire. " C'est de ça dont vous me parliez tantôt ! " " Jed ! " s'exclama Abby. " J'aurai du l'enfermer dans le donjon ce soir ! " " Elle est ravissante ! " souligna Leo. " Oui, je suis sûr que tous les hommes le remarqueront, à moins que ce soit la vue plongeante dans son décolleté qui n'attire leur regard assoiffé… " " Jed, elle est jeune et amoureuse, et si elle n'en profite pas maintenant… " " Oui, j'ai retenu la leçon. Elle aurait quand même pu trouver quelque chose de moins provocant. " Devant les ricanements que Leo tentait péniblement de dissimuler, Jed ne savait que répondre. Puis, en tournant la tête vers la grande porte d'entrée de la salle de réception, il s'adressa à son meilleur ami. " Vous n'auriez pas du vous moqué de moi ainsi, Leo, cela pourrait bien se retourner contre vous. " Sam quitta ses amis et se dirigea vers le bar. " Une coupe s'il vous plaît ! " " Auriez vous la délicatesse de m'offrir un verre ? " Il se retourna au son de la douce voix qu'il venait d'entendre. Elle était devant lui. Souriante, ravissante. Elle portait une longue robe noire, en soie, un collier orné de saphirs et de diamants pendait à son cou. Elle avait recouvert ses épaules d'un châle de couleur champagne. Elle était superbe même si on devinait qu'elle était épuisée en voyant ses yeux et son teint plus pâle que d'ordinaire. " Tu es venue quand même ! " sourit-il. Elle haussa les épaules comme une enfant. " Je mourrais vraiment d'envie de te voir. " Sam la regardait en silence. " C'est un peu ma faute si tu es malade ce soir… " " Pourquoi cela ? " dit-elle en riant. " Je n'avais pas mis le chauffage sur mon balcon, l'autre soir ! " Josh tendit une coupe de champagne à Donna. Elle la prit sans le remercier, ni même le regarder. " Je dois t'avouer quelque chose, Donna… " Elle eut un sursaut d'horreur. Qu'avait-il encore fait ? " En voulant me dépêcher, à la maison, j'ai shooter dans le chat, et il est allé atterrir contre le mur. " Donna était de plus en plus horrifiée. " Il a fait tomber le tableau que ma mère t'a offert à Noël et en tombant, le tableau a renversé les cadres de photos, mettant du verre partout sur le sol… " " Comment va mon chat ? " " Figaro ? " " Oui ! " le pressa-t-elle. " Il va bien, un peu sonné mais il s'en remettra. " Il la regarda en souriant. " Je voudrais faire la paix. " " Tu t'y prends mal ! " " Je sais que tu n'aimais pas le tableau, alors, tu n'auras plus à le supporter… " Elle le regarda en tentant de ne pas sourire. " Ca ne fais pas de toi un type bien ! " " Non, je sais, c'est pour ça que je vais t'inviter à danser, pour te montrer que Fred Astair devrait rougir devant moi ! " " N'en fais pas trop quand même, Ginger Rodgers ! " " M'accordez vous cette danse, mademoiselle Moss ? " Donna lui tendit le bras et Josh attrapa sa main pour l'attirer sur la piste de danse encore très peu fréquentée. Donna posa une main sur l'épaule de Josh et elle le laissa lui tenir l'autre. Elle approcha son visage près du sien et murmura près de son oreille. " Je suis désolée d'avoir été odieuse avec toi aujourd'hui ! " " Et bah…je suis désolé aussi. On fait la paix ? " " Oui… " dit Donna en soupirant. " Tu es sûr que figaro va bien ? " " Oui, je lui ai donné du lait et je l'ai laissé se coucher sur le canapé, il va bien. " " Je te fais confiance. " Donna regardait la bague que Josh lui avait offerte. Le diamant brillait plus qu'aucune autre pierre. " Je suis désolée d'avoir dit que je n'aimais pas Pongo ! " " On en parle plus, d'accord ? " " D'accord ! " admit-elle. " Je t'aime Donna, même si ça implique qu'on doive se disputer pour nos animaux. Mais tu avoueras que c'était puéril ! " " Tu te moques de moi ? C'est toi qui a commencé ! " " On va pas remettre ça ? " " Non. " " Bon. " " Je t'aime aussi, Josh. Même quand on se dispute. " " C'est bien ce que je pensais… " Sam alla chercher une chaise pour que Mallory puisse s'asseoir, il sentait qu'elle était épuisée et qu'elle avait fait de gros efforts pour venir. " Tu aurais du rester couchée… " " Et me priver du plaisir de voir la tête que fait mon père ? Jamais de la vie ! Et puis, je ne vais pas rester là très longtemps. Je vais attendre minuit, et je rentrerai sagement…" " Tu n'es pas venue en voiture quand même ? " " J'ai pris un taxi " dit-elle. Elle fut soudain prise d'une quinte de toux. Sam se leva aussitôt pour aller lui chercher un verre d'eau. Les larmes au bord des yeux à cause de sa toux, Mallory remercia Sam. Il était au petits soins pour elle. Elle aimait la façon qu'il avait de s'inquiéter pour elle alors qu'elle n'avait qu'un rhume. Un gros rhume certes, mais un rhume tout de même. Elle vit que Leo ne s'était pas approché, bien qu'il l'ait remarquée aux côtés de Sam. Elle était à la fois soulagée et reconnaissante. Elle ne voulait pas que sa soirée tourne au drame, tel qu'elle connaissait Leo McGarry. Elle vit Josh et Donna danser serrés l'un contre l'autre. Elle vit C.J. qui attirait le regard des hommes. C.J. une séductrice ? Cela n'était jamais apparue aux yeux de Mal mais en voyant la scène telle qu'elle se déroulait, elle aurait juré qu'une force magnétique abritait C.J. Elle observa Toby aller à l'encontre d'Andrea Wyatt, son ex-femme. " C'est marrant ! " dit-elle, enthousiaste. " Quoi ? " demanda-t-il sans comprendre de quoi elle parlait. " Toby et Andy. Je trouve ça étrange qu'ils se soient séparés. Ils forment un beau couple. " " Oui, la vie est très étrange. " Elle croisa son regard et se mit à rire. " Quoi ? qu'est-ce que j'ai dit de drôle ? " " Ta façon de dire que la vie est étrange ! On a l'impression que tu as réponse à tout. On dirait que tu as vécu tant de choses dans ta vie que tu peux aujourd'hui affirmer que la vie est étrange. " Il haussa les épaules. " Je peux te donner des exemples, très chère ! " " Oh, je vous écoute Monsieur ! " " Je ne reprendrai pas l'exemple de Toby et Andrea, mais regarde Josh et Donna ! Tu crois que ce n'est pas étrange de les voir ensemble, eux que tout séparait ? J'ai un autre exemple ! Tu vois à côté de Madame Bartlet ? " " Zoey ? " " Et à côté ? " " Charlie ? " " Le Président ne voulait pas qu'ils sortent ensemble, la presse en a fait toute une histoire, et leur amour a déclenché les foudres des groupes extrémistes et néo-nazis. Un noir et une blanche. La fille du Président et le sous fifre du Président ? Tu ne trouve pas ça étrange ? " Mallory acquiesça. " Désolé d'avoir rit de ta connaissance précise dans l'étrangeté de la vie ! " " Tu continues de te moquer ? Tu veux un autre exemple ? " Devant son sourire, il décida de continuer. " Je connais un type, un ami à moi, il est tombé amoureux, l'ennui, c'est qu'il ne pouvait le dire à personne, parce que c'était un peu…un amour interdit. " " La fille était mariée ? " " C'est un peu ça. Quoi qu'il en soit, il songeait de plus en plus à lui dire, à elle, et aussi à ses amis, mais il s'est aperçu au bout du compte qu'il n'avait rien en commun avec cette fille, et même qu'ils étaient l'opposés l'un de l'autre, et il doutait que la fille puisse…tu sais…avoir des sentiments envers lui…donc il n'a rien dit. " " Ca doit être dur à vivre… " dit-elle en tentant de ne pas éclater de rire. Ils se regardèrent un instant, et ne pensaient plus qu'à une chose. Ils lisaient dans les pensées de l'autre sans aucune difficulté. " Mais il s'est avéré qu'il s'entendait mieux avec la fille qu'il le pensait, et ils se sont rapprochés et… " Elle lui lançait des regards très équivoques. " Je ne peux pas faire ça ! " " Sam… " dit elle d'un ton presque suppliant. " Non, ce n'est pas de la mauvaise volonté, c'est juste que j'ai oublié ma branche de gui à la maison… " " Sam, on est le 31 décembre, j'espère que tu te rends compte qu'on va s'embrasser à minuit ! " " Bien sûr. " " J'aurai du me douter que tu aurais peur de mon père ! " " De Leo ? Tu plaisantes ? Il m'a passé un savon cet après midi parce que je t'avais invité ce soir, pourquoi j'aurai peur de lui ? " " Tu plaisantes ? Il a recommencé ? " " Mallory, c'est pas grave ! Il lui faut peut-être un peu de temps… " " Non, je vais aller lui parlé, ça devient insupportable ! " " Et si tu allais lui parler après avoir dansé ? " Elle se calma aussitôt. " C'est une invitation ? " " Absolument. " Elle eut un sourire en coin. " C'est une invitation ou tu as juste peur que ça retombe sur toi lundi matin ? " Sam fit la sourde oreille à cette remarque. Il lui prit la main et Mallory se laissa faire. Ils rejoignirent la piste de danse. Cette situation leur rappelait le soir de Noël, même si la musique était quelque peu différente. Mallory se blottit doucement contre Sam, totalement en sécurité, à l'abri dans ses bras. Sam posa ses mains sur les hanches de la jeune femme avec beaucoup de pudeur et d'appréhension à la fois car le regard de son supérieur pesait très lourd sur ses épaules. Il avait la sensation, que tout le monde peut avoir, que tous ceux réunis dans cette pièce ne le quittait pas des yeux, et guettaient les moindres de ses gestes. En partie car son histoire, ou sa non histoire avec Mallory, passionnait tout le monde, même si personne n'était concerné. Aucun secret n'était moins bien gardé qu'à la Maison Blanche. Vous disiez quelque chose à Josh, celui ci vendait la mèche à Donna. Et de là, les secrétaires étaient très vite au courant grâce au système d'e-mail. Mais pour une étrange raison, Leo était toujours le dernier au courant. Margaret avait bien trop de respect pour la fille de son patron et pour le jeune Sam pour leur gâcher leur vie privée à tous deux. Et quelque part, comme beaucoup d'autres, elle espérait qu'ils puissent vivre quelque chose ensemble. " Qu'est-ce qu'il y a Sam ? " demanda Mallory en voyant le jeune homme changer d'expression. " Quoi ? " dit-il, perdu dans ses pensées. " Oh ! Et bien je me disais qu'il n'était que 22h30. " " Tu as hâte de te débarrasser de moi ? " " Quoi ? Non, ne raconte pas de bêtise ! Je me disais que je vais encore devoir attendre une heure et demie pour t'embrasser ! " " C'est dur, n'est-ce pas ? " lui dit-elle en souriant. Il se pencha et l'embrassa langoureusement. Mallory fut surprise, et elle le laissa faire, sachant pertinemment que tous les regards étaient tournés vers eux, son père, le Président et…Josh ! Sam passa sa main derrière la nuque de Mallory et il recula sa tête. " Je t'interdis de t'arrêter ! " souffla Mallory. " D'accord ! " dit Sam en appuyant ses lèvres contre les siennes. Il ouvrit un œil discrètement pour examiner les réactions alentours. Les gens faisaient-ils exprès de ne rien voir, ou bien ne s'étaient ils vraiment pas rendu compte que Sam Seaborn jouait ce soir là sa place à la Maison Blanche ? Il se concentra sur la jeune femme qui lui faisait face et en oublia tout ce qui les entourait. Seul comptaient ses lèvres, son parfum, et la douceur de sa peau sous ses doigts. Il sentit soudain une main sur son épaule qui faisait pression. Il ouvrit de grands yeux et dut se séparer de Mallory pour voir Josh qui arborait un large sourire en coin. " Ca va, vous deux ? " Mallory pencha la tête pour voir le meilleur ami de Sam derrière celui-ci. " Josh ! " s'exclama-t-elle. " Tu n'étais pas en train d'essayer de te réconcilier avec ta fiancée ? " " Si ! " assura-t-il. " On a fini. On s'est embrassé, tout est réglé. Et je vois que tout est réglé pour vous aussi ! " " Tu es un fin observateur ! " dit Sam sur un ton moqueur. " Je voulais juste vous dire que vous avez joué dans le discret…j'suis fier de vous ! Et je crois que le plus amusant dans tout ça, ça n'aura pas été d'attendre depuis presque deux heures que vous vous embrassiez, mais plutôt la tête qu'a fait Leo, quand vous l'avez fait. " Mallory mit sa main sur le bras de Sam pour le rassurer. " Ne t'en fais pas ! " Il tenta de sourire mais sa machoire restait crispée. Josh leur offrit un dernier sourire avant de repartir et Sam et Mallory regagnèrent leur place. A peine un quart d'heure après, la jeune femme ne supportait plus la mine terrorisée de Sam. " Bon ! Je vais aller voir mon père, tu verras que tu n'as vraiment aucune raison de t'en faire ! " Sam resta assis sur sa chaise, et il la regarda traverser la salle, comme une panthère, légère et gracieuse dans sa longue robe noire. Elle s'approcha de Leo qui ne souriait guère. Il tenta de deviner ce qu'il se disaient et regrettait de ne pas avoir appris à lire sur les lèvres, alors qu'il en avait eu l'occasion, un été, en camp de vacances. " Tu sais, j'apprécierais beaucoup que tu ne lui en tiennes pas rigueur. " " Mal ! " soupira Leo, une manière de ronchonner. " Je suis sérieuse Papa. Je sais que tu peux te sentir très mal à l'aise par rapport à ça mais… " " Mais c'est ta vie, et je dois te laisser la vivre ? " " Exactement. " " Mais quand on a une fille unique, on fait tout pour lui éviter de se blesser ! " " Qu'est-ce qui peut bien te faire croire que Sam pourrait me faire du mal ? Il est gentil, il est tendre, il est patient aussi…Laisse lui une chance…il la mérite ! " Leo ne put se résigner à garder son air froid et mécontent. Après tout, elle était adulte, elle était tout à fait consciente de ses actes. Elle savait aussi qu'elle pourrait souffrir d'être avec lui. Mais dans le fond, tous les hommes pouvaient faire souffrir une femme. Sam n'était qu'un homme parmi tant d'autres. Bien sûr il aurait toujours du mal à accepter cette situation, et il aurait toujours le réflexe de vouloir protéger sa seule petite fille chérie. Mais n'était-elle pas bien assez grande pour lui faire signe quand elle aurait besoin d'être secourue ? N'avait-elle pas l'air heureuse, ce soir-là, dans les bras de Sam ? Elle était rayonnante. S'il fallait que Sam soit la raison de tant de bonheur et bien…ils avaient toute sa bénédiction. " C'est réglé, tu n'auras plus rien à craindre de mon père. " " Tu es allée prendre ma défense auprès de ton père ? " Son ton ne trahissait pas son inquiétude. " Je suis juste allée lui dire que j'étais heureuse avec toi, et que je ne voulais pas qu'il gâche ce qu'on vit tous les deux. " Les yeux de Sam s'illuminèrent d'une lueur d'espoir. " Tu es vraiment heureuse avec moi ? " " Oui Sam ! " admit-elle. " Je voudrais que tu n'en doute pas, je suis vraiment très heureuse quand je suis avec toi ! " C.J. replia son téléphone portable sur lui même. Toby qui était accoudé au bar, un verre à la main, lui demanda qui était au téléphone. " C'était Dany ! " dit-elle d'un ton détaché. " Il ne viendra pas, mais il voulait me souhaiter une bonne année avant que les lignes téléphoniques soit saturées. " " Avant minuit, on est toujours le 31 ! " " Oui, merci Toby, je sais lire un calendrier ! " Elle reprit son souffle et le regarda en coin. " Andrea est repartie ? " " Elle avait oublié de me préciser qu'elle avait rendez vous avec son petit ami à minuit, devant l'hôpital où il travaille ! " C.J. ne sut que répondre. Elle était visiblement gênée. " Je suis désolée…je ne voulais pas… " " Rassure toi, C.J. ! Je plaisantais ! Elle a fait un aller retour jusqu'à chez elle, elle revient dans cinq minutes ! " " Mes amis ! " C.J. et Toby tournèrent la tête vers le Président qui s'était dirigé vers le centre de la pièce, appelant ainsi à ce que chacun l'écoute. " Mes amis, dans quelques minutes, nous changerons d'année et c'est un immense honneur pour moi que de passer cette fin d'année et ce début d'un nouvel an que j'espère bénéfique pour nous tous, avec vous. Je suis ravi que vous ayez accepté cette invitation cette année encore, même si j'ignore si c'est pour avoir l'honneur de me serrer la main, pour le buffet remarquable ou pour autre chose, mais j'en suis tout de même heureux ! " Les invités émirent de petits rires et ricanements. " L'année qui vient de s'écouler a été très riche, je ne pourrais dire si elle l'était plus ou moins que la précédente, mais nous avons vécu ensemble de nombreux évènements qui resteront gravés. Je me réjouis de passer une autre année avec vous tous. Et quel plus beau moment que celui où se succèdent deux années pour vous dire à quel point votre présence m'est primordiale. Ma famille et mes collaborateurs, mais qui sont avant tout mes amis. " Il regarda sa montre et sans quitter le mouvement des aiguilles, il reprit. " Et bien dans 15 secondes, ce sera l'heure…10…9…8…7…6 " Les autres amorcèrent le décompte à leur tour. " 5…4…3…2…1…Bonne année à tous !!!!!!!!! " Sam se tourna vers Mallory qui avait passé son bras autour de la taille de celui-ci. Ils se sourirent un instant. " Je te souhaite une bonne année Sam ! " Il se pencha et l'embrassa fougueusement. " Moi aussi, je te souhaite une bonne année. Que tout ce à quoi tu tiens se réalise… " " Je ne me fais pas de soucis ! Tu veux que je te dise ? Je te remercie de m'avoir inviter à fêter Noël avec vous ! " " Tout le plaisir était pour moi ! Merci d'être venue ce soir. Ca comptait beaucoup pour moi. " " Et ça comptait beaucoup pour moi aussi. " Elle passa ses bras autour de son cou et ils s'embrassèrent de nouveau. Ensemble, ils souhaitèrent une bonne et excellente année à tous leurs amis. Sam, soucieux qu'elle puisse se sentir à présent épuisée lui proposa de rentrer. " Tu veux vraiment te débarrasser de moi, alors ? " Sam secoua la tête. " Je t'assure, c'est pas ça ! " dit-il pour se défendre. " Est-ce que…est-ce que tu veux rentrer ? Tu veux que je te ramène ? " Mallory haussa les épaules en souriant timidement. " Pourquoi pas ! Laisse moi aller dire au revoir à mon père ! " Sam s'excusa auprès du Président de quitter précipitamment sa réception il prétexta qu'il ne voulait pas voir Mallory prendre un taxi à une heure si tardive. Le Président n'y vit aucune objection. Les taxi n'étaient pas sûrs, et Sam et Mallory étaient adultes. Leo ne dit rien, mais n'en pensa pas moins. Toutes sortes d'images lui traversèrent l'esprit, qu'il préféra toutes écarter. Josh surprit le départ des deux jeunes gens, et malgré le fait que Donna ait tenté de le retenir, il ne put s'empêcher de rejoindre ses amis sur le départ. " Vous nous quittez déjà ? " " Pourquoi tu ne quitterais pas ton sourire stupide et tes idées obscènes ? " demanda Mallory sur un ton on ne peut plus sérieux. " D'accord ! " répondit-il sans ronchonner. " Vous allez chez toi ? " " Je vais raccompagner Mallory chez elle, elle est épuisée. " " D'accord ! " Sam et Mallory regardèrent Josh en haussant les sourcils. Donna vint à leurs rescousse. " Et si tu les laissait un peu tranquilles ? Hein ? Ca te changerait ! Ca pourrait être ta résolution du nouvel an ! " " C'est mal me connaître que de penser que je vais prendre des résolutions pour cette année, je sais déjà que je ne les tiendrai pas, à quoi bon ? " " On se voit lundi ! " dit Sam en lui tournant le dos et en aidant Mallory à enfiler son long manteau noir. Dans la voiture de Sam, aucun d'eux ne prit la parole. Après l'agitation de la soirée, ils préféraient se retrouver au calme. Mallory était fatiguée et sentait peu à peu ses yeux se fermer. Sam n'avait pas pris la peine de mettre le chauffage dans sa voiture, mais elle dut lui faire remarquer qu'elle était frigorifiée. Elle appuya sa tête dans le fond de son siège et regarda Sam conduire, gardant toujours les yeux rivés sur la route. Le brouillard était épais, et la route sans aucun doute glissante en cette période, une seconde d'inattention pouvait être fatale. " Pas trop déçue d'être venue ce soir ? " demanda-t-il avec hésitation. " Au contraire, je me rends compte que ça aurait été horrible de rester toute seule chez moi, ma grippe en prime. " " J'espère que je ne vais pas être malade, tu as pu me refiler tes microbes ! " Elle eut un sourire espiègle. " C'est le prix à payer pour m'embrasser, Monsieur Seaborn ! " " Ca en valait la peine ! " Il la regarda rapidement puis retourna son attention sur la route. " On est arrivé Mademoiselle. " " Merci de m'avoir raccompagnée, Sam. " " Ce fut un plaisir. " Ils s'approchèrent doucement l'un de l'autre et s'embrassèrent légèrement. " Alors, tu vas retourner à la petite fête du Président…ou… " " Non…je pense que je vais rentrer chez moi, me mettre devant la télé, et m'endormir dans une ou deux heures. J'ai un peu de sommeil à rattraper, alors, c'est le moment ou jamais… " Mallory glissa sa main sur sa joue et traça les contours de son visage avec son index. Cela fit se dessiner un sourire sur les lèvres de Sam. " On a passé la soirée ensemble, côte à côte, et nous nous sommes rapprochés de plus en plus près, on s'est…embrassé souvent, il faut le dire, et… " " Oui, on finit par y prendre goût ! " avoua Sam. " Si…si tu… " Sam se demanda un instant si elle ne rougissait pas. Mais il faisait trop sombre dans sa voiture pour qu'il puisse l'affirmer. " Si tu n'as pas peur d'attraper mes microbes…tu pourrais peut être monter avec moi…enfin, je veux dire, chez moi, dans mon appartement…tu vois… " Elle bafouillait et rougissait, il en était certain. " Ton invitation me laisse sans voix… " " Tu n'es pas obliger de dire oui ! " tenta-t-elle de dire pour le rassurer. " Ce n'est peut-être pas une bonne idée. " " Je vois. " " Même si j'en ai très envie, mais tu… " " Sam ! " l'interrompit-elle. Il la regarda dans les yeux pour l'écouter. " Je n'ai pas envie de rentrer toute seule ce soir, et je voudrais vraiment que tu viennes là haut avec moi si tu en as envie, mais seulement si tu en as envie…moi j'en ai très envie, mais je ne veux pas… " " Mallory ? J'en ai très envie ! " Elle se pinça les lèvres et s'entortilla les doigts. " Avant de rentrer…je voulais te dire que ce que j'ai dit tout à l'heure, je le pensais vraiment. Je suis heureuse avec toi, et je me sens bien que tu es là. Et ce soir, je ne veux pas que tu partes. " Il lui prit la main et la porta à ses lèvres pour l'embrasser délicatement. Il s'approcha d'elle et pencha sa tête dans son cou pour l'embrasser. Il était encore chaud et il pouvait sentir son parfum fruité. " Je ne pars pas ce soir… " murmura-t-il. Elle afficha un sourire satisfait et glissa ses doigts dans ses cheveux. " Mais Sam…Il fait vraiment très froid dans ta voiture, chez moi la température est idéale ! " Sam coupa le moteur, il descendit de la voiture et alla ouvrir la portière de Mallory. Il la laissa passer, ils marchèrent tranquillement en se tenant la main jusqu'au bas de l'immeuble de Mallory où elle ouvrit la porte qui se referma lourdement derrière leur passage. Ils étaient aux anges et cette année commençait décidément de la meilleure des façons qui soit. THE END |