:: The West Wing : Les Couloirs de la Maison Blanche ::

Salle de Briefing

Bureau Ovale

Salle Roosevelt

Communication

 

Titre : Below the belt

Auteur : Deb

Traduit par : Géraldine ( cgfanficbe@yahoo.fr )

Catégorie : Future Fic, Humour, Drama.

Personnages : Sam, Josh, personnages fictifs.

Rating : G.

Résumé : Chris a un accident sans gravité qui pourrait avoir de sérieuses conséquences pour Sam.

Disclaimer: Ils sont à Aaron Sorkin et Cie. Ils ne sont pas et ne seront jamais à moi (long cri de désespoir). Je ne touche pas d'argent pour cette histoire.

Note : Septième partie de la série " Governor Spanky ".

Merci beaucoup à Deb pour avoir écrit ces histoires, et pour avoir accepté que nous les traduisions.

Ces histoires sont archivées sur la " Sam Seaborn Fan Fiction Archive ", à l'adresse suivante : http://www.samfanfic.com

 

 

Below the Belt

Deb

CJ était en coulisses et regardait Sam charmer la présentatrice d'un talk show quand son téléphone se mit à vibrer.

" On a un problème ", dit Josh sans préambule. " Chris a eu un accident à l'école. Il est à l'hôpital. Ne t'inquiète pas ", s'empressa-t-il d'ajouter, " ce n'est pas sérieux. Mais tu ferais bien d'emmener Sam ici quand même. "

CJ raccrocha et attendit quelques minutes qu'il y ait une coupure pour les pubs, puis elle se glissa sur le plateau et se plaça entre Sam et la présentatrice. " Désolée, Liz, il faut qu'on abrège. Sam a un rendez-vous imprévu et il faut qu'on parte. " Sam haussa les sourcils mais se laissa pousser dehors. Ce n'est que quand ils furent dans la voiture qu'il se tourna vers elle pour lui demander une explication.

" Qu'est-ce que ça veut dire ? "

Elle démarra et sortit du parking, lui lançant un regard en coin à travers ses lunettes de soleil. " Sam, promets-moi de rester calme, d'accord ? Ce n'est pas grave. "

" Qu'est-ce qui n'est pas grave ? Qu'est-ce qui ne va pas ? "

" Josh a appelé. Chris a eu un accident à l'école, il faut qu'on aille à l'hôpital. " Elle le vit devenir livide et elle posa une main sur son genou. " Du calme, Spanky. Josh a dit que ce n'était pas sérieux. "

" D'accord ", répondit-il d'une voix tremblante, ses yeux fixés sur la route devant eux comme si la simple force de sa volonté pouvait faire avancer la voiture plus vite. " Rien de sérieux. Je suis sûr qu'il va bien. "

" Tiens bon, Sam, on y sera dans quelques minutes. " CJ se concentra sur le trafic, persuadée que ce ne serait rien de grave.

 

Sam déboula aux urgences comme une fusée, CJ le suivant comme elle pouvait sur ses talons. Elle le rattrapa au comptoir des admissions, où il demanda où était son fils avec sa politesse habituelle. L'infirmière était polie, bien qu'un peu ennuyée, et Sam attendit impatiemment pendant qu'elle vérifiait son ordinateur.

" Pourquoi ne pas vous installer, M. Seaborn ", dit-elle en désignant une rangée de chaises en plastique. " Le médecin viendra vous parler dès que possible. "

" Désolé ", dit Sam, " mais je ne crois pas. Conduisez-moi à mon fils maintenant. " L'infirmière semblait sur le point de discuter mais quelque chose dans son regard la fit changer d'avis.

" Barry ", dit-elle en arrêtant un aide infirmier qui passait. " Tu peux conduire M. Seaborn aux urgences ? Je crois que son fils est en salle 4. "

Ils suivirent Barry à travers une porte portant une inscription " Réservé au personnel de l'hôpital ", leurs chaussures trop bruyantes dans le large couloir vide. Barry leur montra une pièce délimitée par un rideau et partit.

" Chris ? ", appela Sam, hésitant.

" Papa ! "

Ecartant le rideau, Sam trouva son fils assis sur une civière, un large bandage autour de son coude gauche. Josh était assis à côté de lui, faisant semblant d'enfoncer un coton tige dans son nez, et Donna était sur une chaise près de lui. " Qu'est-ce qui s'est passé, fiston ? Ca va ? "

" Je vais bien, Papa. " Chris se tortilla un peu quand son père passa une main sur son bras et sa tête. " On jouait au foot et je suis tombé. "

" La, euh, l'infirmière de l'école l'a amené ici pour des radios, juste pour être sûre que tout allait bien ", dit Josh, laissant tomber le coton tige sur un plateau. " Le médecin devrait être de retour dans une minute. "

" C'est un gros bandage, Chris. Ça saignait ? "

" Oh ouais ", confirma le garçon, visiblement excité. " Tout plein. C'était vraiment dégoûtant, Barbie et Vickie ont pleuré. "

" Waouh, ça devait vraiment être quelque chose. "

" Ouais, c'était cool ! Le médecin a dit que je pourrais même avoir une cicatrice. Pas comme celle d'Oncle Josh, il a une grosse cicatrice, ma cicatrice sera plus petite. "

" Ce sera assez pour te faire entrer dans le club, fiston ! ", dit Josh joyeusement en ébouriffant les cheveux noirs.

A ce moment, un jeune homme en tenue de salle approcha, tenant une feuille de température. Une femme d'âge moyen portant un costume marron se plaça derrière lui. Le médecin sembla surpris de trouver autant de personnes dans le petit espace, mais en vint au fait rapidement. " Vous êtes le père de Chris ? "

Sam tendit la main. " C'est moi. Merci de vous être occupé de lui. "

Le médecin retourna la poignée de main mais semblait bizarrement mal à l'aise. " Voulez-vous venir avec moi, M. Seaborn ? J'ai besoin de vous parler en privé. "

Quelque chose dans la nervosité du médecin et l'attitude pincée de la femme inquiéta Josh. " Si ça ne vous gêne pas, je viens aussi ", dit-il, essayant d'avoir l'air décontracté.

Le médecin fronça les sourcils, mais Sam hochait déjà la tête. " Allons-y. " Ils entrèrent dans un petit bureau, qui semblait encore plus petit avec les quatre personnes tendues s'y trouvant. " Il y a un problème ? "

Le médecin soupira et prit un dossier. " Ce sont les radios du bras de Chris. " Il les plaça sur le négato et l'alluma. " Il n'y a pas de nouvelles fractures visibles. "

Sam le regarda sans comprendre. " C'est plutôt une bonne nouvelle, non ? "

" M. Seaborn, les radios montrent plusieurs anciennes fractures. J'ai appelé la pédiatre de Chris et elle ne sait rien à ce sujet. "

" C'est tout ? " Sam sourit, soulagé. " Il est tombé d'un pommier, il y a à peu près trois ans. On rendait visite à des amis dans le New Hampshire cet été-là. "

Le médecin et la femme échangèrent un regard et Josh perdit finalement patience. " Excusez-moi, mais qui êtes-vous ? "

" Je m'appelle Patricia Lieberman. Je suis des services de protection de l'enfance. "

Sam ouvrit la bouche. " Vous pensez … vous ne pouvez pas sérieusement penser que je … "

" Jusqu'à ce que nous puissions déterminer comment Christopher s'est blessé, je vous en retire la garde. "

" QUOI ? Non, non pas question. "

La situation dégénéra, l'assistante sociale récitant sa litanie d'une voix ennuyée, professionnelle, pendant que Sam devenait écarlate et lui disait qu'elle devrait le tuer pour prendre Chris. Josh se retrouva dans le rôle improbable de celui qui garde son calme, essayant de se faire entendre au-dessus du vacarme.

" C'est un énorme malentendu ", dit-il. " Je peux régler ça avec un coup de fil ! "

Mme Lieberman se tourna vers le médecin et dit sèchement, " Appelez la sécurité ! "

" Attendez ! ", plaida Josh, désespéré, mais elle passa devant lui et sortit, Sam sur les talons. Il suivit, s'étonnant de la vitesse à laquelle les choses avaient dégénéré. " Sam ! "

Lieberman écarta le rideau et prit Chris dans ses bras, puis fit demi-tour et se retrouva bloquée par un père fou furieux. " M. Seaborn, vous êtes juste en train de rendre la situation plus traumatisante pour lui. Ecartez-vous. "

" Vous ne l'emmenez pas. Donnez-moi mon fils ! "

CJ et Donna observaient la scène, les yeux ronds. " Qu'est ce qui se passe ? ", demanda CJ.

Sam pointa un doigt et siffla. " Cette…femme pense que je bats mon fils. Elle pense qu'elle va l'emmener ! "

" Quoi ? C'est ridicule ! "

Donna se tourna vers Josh. " Ils peuvent faire ça ? "

Lieberman essaya de contourner Sam et il la bloqua une nouvelle fois. Chris commença à se débattre, appelant son père, de plus en plus bouleversé. Un bruit de pas précipités annonça l'arrivée de deux agents de sécurité qui vinrent se placer derrière eux.

" Christopher vient avec moi, M. Seaborn. Maintenant retirez-vous de mon chemin ou je vous fais arrêter. " Sam s'empourpra et ouvrit la bouche, mais Josh prit le contrôle de la situation avant qu'il puisse parler.

" D'accord, tout le monde se tait une minute ! " Miraculeusement, tout le monde obéit. Josh soupira et leva la main. " OK, tout le monde se détend. Sam, on va tirer ça au clair, mais il faut qu'on se calme, tous. Mme Lieberman, vous faites une grosse erreur. Cet homme sera le prochain gouverneur de Californie, et par conséquent, votre patron. "

La femme serra les lèvres jusqu'à ce que la peau autour se ride. " Ca ne fait aucune différence pour moi. Si l'enfant est dans une situation potentiellement dangereuse, le protocole est de le retirer de chez lui. "

" D'accord, d'accord. Donna, va avec eux. Ne quitte pas Chris des yeux. "

" Josh, non ! ", hurla Sam. Chris commença à crier et à se débattre pendant que Lieberman l'emmenait. Sam se lança derrière eux, mais les agents de sécurité lui attrapèrent les bras et le retinrent jusqu'à ce qu'ils soient hors de vue. " Lâchez-moi, bon sang ! "

" Sam. " Josh baissa la voix, sachant qu'il fallait que Sam se calme pour l'entendre. " Sam, tu as confiance en moi ? " Ne recevant en réponse qu'un léger grognement, Josh répéta. " Tu as confiance en moi ? "

Sam baissa la tête, battu, et murmura " oui. "

" D'accord, alors écoute-moi. Chris sera de retour chez toi ce soir. Je te le promets. Je te le jure, d'accord ? " Josh frotta le dos de son ami, sentant la tension dans ses muscles. Les agents de sécurité partirent et Josh se retrouva à soutenir le plus gros du poids de son ami. " CJ ? Appelle Toby, dis-lui de commencer. Je le ramène dans la chambre une minute pour le calmer, puis on retournera la maison. Il faut que je téléphone. "

 

Toby était en train de hurler des insanités dans son téléphone quand ils retournèrent à la maison. Josh grimaça, ne voulant pas que Sam s'énerve une nouvelle fois, mais son ami s'était engourdi, permettant à CJ de le guider vers le canapé sans faire de commentaire. Toby lui jeta un coup d'œil sans jamais s'arrêter de parler. Quand il raccrocha enfin, il soupira bruyamment et se traîna jusqu'au canapé, ses yeux sur le tapis. " Comment ça va ? "

Sam le fixa, assommé. " Ils ont pris mon fils. "

" On va le récupérer. Josh est au téléphone avec Manchester en ce moment. "

Hochant la tête lentement, Sam regarda la pièce. Ses yeux tombèrent sur une pile d'affiches de la campagne appuyées contre le mur. " Toby, je ne pensais pas … ça ne va pas donner une bonne impression, n'est-ce pas ? "

" Sam, ne t'occupe pas de ça, tu m'entends ? CJ et moi, on s'occupe de ça. Toi, tu restes assis ici et tu attends que Chris rentre à la maison. " Toby se leva et redressa son nœud de cravate. Josh et CJ étaient dans des coins de la pièce opposés, chacun au téléphone. Toby passa sa veste et murmura quelque chose à l'oreille de Josh, puis sortit hors de la maison, déterminé à remplir sa mission.

Sam tourna la tête et fixa l'horloge. Seulement deux heures avant que Trevor revienne. Qu'est ce qu'il allait lui dire ?

 

Donna était assise devant le bureau de Mme Lieberman, Chris se tortillant sur ses genoux. La femme ne leur avait plus adressé la parole depuis sa seule et unique tentative pour lui enlever Chris. Le bureau résonnait encore de ses cris. Donna frissonna en pensant à tous les autres cris qui étaient encore prisonniers entre les murs tapissés en jaune de cette petite pièce lugubre.

Les bras de Chris étaient enroulés autour de son cou, son visage enfoui dans son épaule. Il refusait de parler ou regarder l'assistante sociale. Donna ne le lui reprochait pas.

" Shhhh ", dit-elle pour la dixième fois depuis leur arrivée. " Ne t'inquiète pas, petit. Tu retrouvas ton papa très bientôt. "

" Je vous conseille de ne pas faire ce genre de promesses ", dit sèchement Lieberman, appuyant sur un bouton qui envoya un formulaire à l'imprimante. Elle attrapa le formulaire et se leva. " Je vais transmettre ce dossier à mon supérieur, et ensuite je vais conduire Chris dans un foyer. "

Donna se pencha et lui attrapa la main. " Mme Lieberman, vous allez bientôt recevoir plusieurs appels très importants. Je vous suggère très fortement de rester près de votre bureau. " Comme pour confirmer sa phrase, le téléphone commença à sonner. Lieberman dégagea sa main et attrapa le combiné, et était-ce une trace de réticence sur son visage ridé ?

Dès le tout premier " oui, madame ", Donna se sentit se détendre. Lieberman était assise droite comme un i sur sa chaise, comme si la personne à l'autre bout du fil la regardait et évaluait sa manière de se tenir.

" Oui, madame, je comprends. J'ajouterai ça dans mon rapport, bien sûr… Bien sûr, mais il y a des procédures que je dois suivre. Les règlements disent clairement … Mon superviseur ? Oui, madame, Joe Parnell, extension 602. Merci, madame. " Elle raccrocha et regarda Donna, éberluée. " C'était Abigail Bartlet. "

" Je sais ", Donna hocha la tête, son expression neutre. " C'est ce qu'on essayait de vous dire. Chris s'est cassé le bras dans la propriété des Bartlet à Manchester. Le Dr Bartlet l'a traité à l'hôpital local. J'étais là, tout comme un certain nombre d'autres personnes que vous ne voulez vraiment pas mettre en colère. "

Le téléphone sonna une nouvelle fois. Lieberman le regarda comme si c'était un serpent avant de le décrocher précautionneusement. " Pat Lieberman. Qui ? Madame le Secrétaire? " L'assistante sociale s'effondra sur sa chaise et se frotta le visage d'une main fatiguée. " Je comprends, madame, mais j'ai agi en accord avec les règlements. Ils disent clairement … madame, il n'y a aucun dossier médical confirmant … non, je n'ai pas encore vérifié en dehors de l'Etat, mais … oui, elle vient d'appeler. Oui, madame, je vais le faire tout de suite. "

Quand Lieberman raccrocha, un homme ventru avec ses manches relevées et des taches de transpiration s'étendant rapidement sous les bras apparut à la porte, son visage pâle et couvert de transpiration. " Pat, pourquoi est-ce que je viens d'avoir un appel de l'ancienne première dame ? "

Désignant l'enfant réservé, elle soupira, " La même raison qui fait que je viens d'avoir des nouvelles d'Amy Gardner. Je te présente Christopher Seaborn, neveu d'Abby Bartlet, neveu non officiel de la Secrétaire des services de santé. "

Joe s'essuya la bouche et lança un regard à Donna et Chris. " Tu es satisfaite des explications que tu as eues ? "

" Oui ", réussit-elle à dire.

" Bien. Renvoie le mineur dans sa famille immédiatement. "

Joe quitta la pièce et Donna se leva, Chris toujours accroché à elle. " Auriez-vous la gentillesse de nous appeler un taxi ? ", demanda-t-elle de sa voix la plus douce.

L'assistante sociale soupira et ferma les yeux. Donna sourit et secoua doucement Chris. " Prêt à rentrer à la maison ? "

 

Portsfield était exactement où le contact de Toby lui avait dit qu'il serait – savourant un déjeuner tardif avec son secrétaire général dans un restaurant huppé des quartiers chics. Toby se planta devant la table et les fixa du regard, défiant le gouverneur de l'ignorer.

Sans lever les yeux de son repas, Portsfield fit signe à son compagnon. " Roger, laisse-moi une minute, tu veux ? " Le jeune homme mince, visiblement nerveux, lança un regard incertain à Toby puis se glissa de derrière la table et de dirigea vers les toilettes.

" Asseyez-vous, Ziegler. J'ai cru comprendre que vous passiez une mauvaise journée. "

Toby resta debout. Il se pencha et posa ses mains à plat sur la table, fixant Portsfield d'un regard furieux jusqu'à ce qu'il lève le nez de ses pâtes. " Les accusations sont ridicules. Chris est probablement de retour maintenant. "

" Ca n'aura pas vraiment d'importance pour la presse, n'est-ce pas ? Pas quand votre candidat a basé sa campagne sur les valeurs familiales. Je présume qu'il regrette avoir mentionné son amour pour ses enfants à la moindre occasion ? "

Toby frappa ses mains bruyamment sur la nappe et eut la satisfaction de voir le gouverneur sursauter. " Laissez-moi vous expliquer comment ça va se passer. Vous allez compatir avec Sam pour cette terrible erreur judiciaire. Vous allez annoncer qu'une enquête complète aura lieu à l'agence de protection de l'enfance afin de s'assurer que plus aucune famille innocente n'aura à subir ce genre de traumatisme. Vous allez faire ça, parce que si vous ne le faites pas, je dirai à la presse que ce sont vos employés qui ont monté cette histoire pour le discréditer, et on se souviendra de vous comme l'ancien gouverneur qui s'en est pris à un enfant de huit ans dans une tentative pathétique de garder son travail. "

Portsfield s'essuya la bouche avec une serviette. " Vous ne croyez pas vraiment que je suis derrière tout ça. "

" Si je le croyais ", dit Toby fermement, " on serait en train de régler ça dans le parking. "

Le gouverneur leva un sourcil. " Ca ressemblait à une menace. "

" Non, ça, c'est une menace. " Toby se pencha jusqu'à ce que son visage se trouve à quelques centimètres à peine de celui du gouverneur. " Si vous essayez d'utiliser ça, si j'entends ne serait-ce qu'une remarque en passant, une simple petite phrase dans laquelle vous n'êtes pas cent pour cent derrière Seaborn, je retourne ça contre vous tellement bien et tellement vite que vous serez simplement enterré en dessous. Votre propre parti ne voudra plus rien avoir à faire avec vous. "

 

Josh était assis sur le canapé usé, attendant que le téléphone sonne et observant Sam. Son ami faisait les cent pas dans le salon, s'arrêtant pour regarder la rue à travers les rideaux. Pendant ce temps, ses yeux passaient sans arrêt du téléphone à la porte, au fauteuil où Trevor était recroquevillé, jouant avec sa Gameboy. Josh avait l'impression très nette que si Donna n'appelait pas très bientôt avec de bonnes nouvelles, Sam allait courir en hurlant dans le quartier.

Trevort se lassa de son jeu vidéo et le déposa sur la table, ses coups de pieds donnant une preuve de son énergie. Il se leva et alla à la cuisine, se dirigeant vers le frigo.

Sam se retourna dans sa ronde et se figea, ses yeux s'agrandissant en voyant la chaise vide. " TREVOR ! "

" Sam, tout va bien ", dit Josh en sautant sur ses pieds. Sam l'ignora, son regard faisant le tour de la pièce.

" TREVOR ! "

Un " Quoi ? " légèrement mal articulé lui répondit. Sam fonça dans la cuisine et revint, traînant son fils aîné derrière lui. Trevor fut poussé dans son fauteuil, le visage orageux de son père le surplombant.

" Est-ce que je ne t'avais pas dit de rester ici ? Est-ce que je ne te l'avais pas dit ? " Trevor hocha la tête, ses yeux écarquillés. Sam agrippa les accoudoirs du fauteuil dans une tentative évidente de se retenir de secouer son fils. " Tu restes là où je peux te voir, compris ? Ne bouge pas de là ! "

Pendant un long moment, sa respiration hachée fut le seul son dans la maison. " Sam ", dit Josh doucement, et ce fut suffisant. Quelque chose en Sam sembla s'effondrer, et il s'écarta de son fils avec un sanglot saccadé. Il se tint au milieu du salon, une main couvrant son visage, tentant de retrouver son souffle, puis il se traîna jusqu'à la fenêtre. Il appuya son front sur le châssis de la fenêtre, une main toujours sur sa bouche, et regarda la rue, les yeux embués.

Josh passa une main dans ses cheveux, déchiré entre les deux Seaborns. Finalement, il s'agenouilla à côté du fauteuil et frotta le bras de Trevor. " Courage, fiston ", dit-il, à voix basse.

Trevor renifla bruyamment et lança un regard plein de ressentiment à son père. " Pourquoi il est fâché après moi ? Je n'ai rien fait de mal ! "

" Je sais. Essaye d'être un peu indulgent avec lui, d'accord ? Il a vraiment peur. "

" Peur ? " Trevor prononça le mot comme s'il n'avait jamais pensé l'appliquer à son père.

" Oui, quelqu'un lui a pris Chris et ça le rend dingue. Il a juste besoin de savoir que tu vas bien. Je sais que c'est difficile à comprendre, mais c'est juste un de ces moments où papa a besoin que tu te conduises en adulte. Tu peux faire ça, Trev ? "

Trevor s'essuya les yeux avec sa manche et hocha la tête. Se glissant hors de son fauteuil, il approcha son père et posa une main hésitante sur son coude. " Papa ? Ne t'inquiète pas. Chris sera de retour très bientôt. Rien ne va nous arriver. " Quand Sam ne fit pas de signe montrant qu'il avait entendu, Trevor tourna un regard inquiet vers son oncle. Et ensuite Sam sanglota et prit son fils dans ses bras.

" Je suis désolé, chéri ", murmura-t-il dans les cheveux de Trevor. " Je suis désolé de t'avoir crié dessus, je suis désolé. "

Trevor tapota le dos de son père et supporta l'accolade de bonne grâce. " C'est pas grave, papa. Je comprends. "

Le téléphone sonna, et ils sursautèrent tous, mais Josh sauta dessus en une seconde. " Oui. " Il écouta quelques secondes, puis ferma les yeux. " Bien. J'attendrai. " Il coupa la connexion et se tourna vers ses amis. " Ils sont en route. "

Les yeux de Trevor s'agrandirent quand son père devint soudain beaucoup plus lourd dans ses bras. " Papa ! " Josh attrapa le bras de Sam et ensemble ils l'aidèrent à atteindre le canapé, où il s'effondra. Trevor grimpa et se blottit à côté de lui, posant sa tête sur la poitrine de Sam. " Ca va, papa ", répéta-t-il. " Tout va bien. "

 

" La famille Seaborn a traversé une terrible épreuve, et mes pensées sont avec eux cette nuit. Dans le but de s'assurer qu'aucune autre famille n'aura à supporter ce genre de traumatisme, je vous annonce la création d'un groupe de travail - "

Josh pointa la télécommande sur le visage de Portsfield et éteignit la télévision. " C'est tout ", déclara-t-il, s'étirant et se frottant le visage. Toby posa sa bouteille de bière et prit sa veste.

" Je m'en vais. Et toi ? "

" Oui, je vais juste aller voir les Seaborns une fois de plus. Toby. "

" Hmm ? "

" Tu as fait du bon boulot, aujourd'hui. "

Toby écarta le compliment avec un grognement et sortit. Se sentant aussi âgé qu'il l'était, Josh monta les escaliers et ouvrit la première porte sur la droite.

Le lit de Chris était vide.

Un bref sentiment de panique le parcourut avant que son bon sens se manifeste. Impossible que Chris ait quitté la maison avec Josh assis dans le living. Il continua dans le couloir, passant la chambre de Trevor et se dirigeant droit vers celle de Sam. Comme il l'avait prévu, les deux garçons étaient dans le lit, Chris étalé sur la poitrine de son père et Trevor blotti contre son côté. Même dans son sommeil, le poing de Sam était serré sur le dessus de pyjama de son fils, et le dos de son autre main reposait sur l'épaule de Trevor. Il était peut-être trop tôt pour juger de l'impact de ce fiasco sur la campagne, mais une chose était sûre – il faudrait un moment avant que les garçons n'aient l'autorisation de s'éloigner du regard de Sam.

Fermant la porte, Josh retourna en bas, éteignant les lumières au fur et à mesure. Donna devait l'attendre, et la conversation qui l'attendait n'était pas une conversation qu'il souhaitait avoir. Ce n'était pas qu'il ne voulait pas d'enfants – il en voulait, et depuis longtemps. Mais pas maintenant, avec la partie la plus épuisante de la campagne encore à venir, quand les heures allaient devenir plus longues et que les nerfs de chacun seraient mis à rude épreuve, quand Sam aurait besoin plus que jamais besoin de quelqu'un pour le garder concentré.

Mais il avait vu le regard de sa femme quand elle était descendue du taxi, tenant Chris serré contre elle. Il aurait du être aveugle pour ne pas voir son expression envieuse quand Chris s'était libéré de ses bras pour se jeter dans ceux de son père, qui le souleva et le serra sur sa poitrine, lui murmurant des mots de réconfort et retenant ses larmes. Josh connaissait ce regard, et vit le moment où l'envie devint détermination.

Il argumenterait et il le ferait bien. Mais Josh Lyman savait quand il se battait pour une cause perdue.

FIN






Retour dans le Hall d'Accueil